Énergie
Créer de l’emploi grâce à la diversification
A Domecy-sur-Cure, Christophe Rousseau est un agriculteur qui aime créer de l’emploi. Depuis son installation en 1996, il a embauché six personnes, grâce à ses projets de diversification. Avec notamment la méthanisation au cœur de ses multiples activités.

Parfois, il faut savoir prendre des risques. Ce n’est pas Christophe Rousseau, agriculteur à Domecy-sur-Cure, qui dira le contraire. Inconditionnel de nouveaux projets, il fait de la diversification un énorme atout pour son exploitation.
C’est en 1996 que l’agriculteur s’installe, sur l’exploitation de polyculture-élevage, avec son père. « Très vite, je me suis ennuyé », rit-il. « Je voulais faire autre chose en plus. Quatre ans après mon installation, j’ai commencé la vente directe (il possède aujourd’hui environ 300 animaux, tous commercialisés en vente directe, par l’intermédiaire du drive fermier et la vente à la ferme) ».
Dès le départ, l’objectif de Christophe Rousseau était clair : « Je ne voulais pas être seul sur une ferme. Dans ma tête, tout était écrit, je savais où je voulais aller. Je me suis dit que si je voulais avoir une vie « normale », une vie de famille en dehors de la ferme, il fallait qu’il y ait du monde qui travaille avec moi. Mais embaucher des gens dans une ferme n’est pas facile. Il faut avoir de l’activité, car un salarié coûte cher ».
Après l’installation de 1 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur ses bâtiments, en 2010, l’agriculteur concrétise un autre projet, en 2014 : la méthanisation. Et grâce à ses activités, Christophe Rousseau a créé six emplois.
« On passe 20 tonnes de biodéchets par jour »
Alors, la méthanisation, qu’est-ce que c’est ? « C’est le traitement des matières organiques », répond Christophe Rousseau. « La base de l’alimentation du méthaniseur, c’est le fumier des exploitations. Depuis quelque temps, nous mettons aussi des biodéchets. Aujourd’hui, on passe quasiment 20 tonnes par jour de biodéchets ».
Il est aussi possible de mettre des cultures intermédiaires. « On fait d’ailleurs des tests pour le futur site d’Avallon (lire par ailleurs). Le but c’est que tous les champs de maïs soient toujours couverts, pour pouvoir capter l’azote et faire de la matière organique dans les champs. Par exemple, en ce moment, il y a du seigle sur l’une de mes parcelles. Quand on le récolte, on fait de l’ensilage. Il reste tout le bas de la plante qui fait la matière organique. On sème directement derrière le maïs, que l’on va récolter en grain. Et on passe la paille dans le méthaniseur, ce qui produira de l’énergie ». Un méthaniseur, qui produit 530 kW électriques par heure.
Aussi, « tout ce qui rentre dans un méthaniseur ressort. Il n’y a rien qui est perdu. Cela nous permet de fertiliser tous nos champs avec le digestat (le résidu du processus de méthanisation de matières organiques). On produit 8 000 tonnes par an de digestat », détaille Christophe Rousseau.
Quant aux coûts du projet ? « C’est un investissement au départ de 2,1 millions d’euros. Après les derniers aménagements, on est sur un coût total de près de 3 millions d’euros », explique-t-il. « Le chiffre d’affaires, c’est entre 70 000 et 72 000 euros par mois. Si tout va bien, on a un retour sur investissement au bout de la huitième année, en moyenne (il en est à sa septième année). Il faut que le méthaniseur tourne 24 heures/24 pour que cela soit rentable », conclut Christophe Rousseau.
C’est en 1996 que l’agriculteur s’installe, sur l’exploitation de polyculture-élevage, avec son père. « Très vite, je me suis ennuyé », rit-il. « Je voulais faire autre chose en plus. Quatre ans après mon installation, j’ai commencé la vente directe (il possède aujourd’hui environ 300 animaux, tous commercialisés en vente directe, par l’intermédiaire du drive fermier et la vente à la ferme) ».
Dès le départ, l’objectif de Christophe Rousseau était clair : « Je ne voulais pas être seul sur une ferme. Dans ma tête, tout était écrit, je savais où je voulais aller. Je me suis dit que si je voulais avoir une vie « normale », une vie de famille en dehors de la ferme, il fallait qu’il y ait du monde qui travaille avec moi. Mais embaucher des gens dans une ferme n’est pas facile. Il faut avoir de l’activité, car un salarié coûte cher ».
Après l’installation de 1 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur ses bâtiments, en 2010, l’agriculteur concrétise un autre projet, en 2014 : la méthanisation. Et grâce à ses activités, Christophe Rousseau a créé six emplois.
« On passe 20 tonnes de biodéchets par jour »
Alors, la méthanisation, qu’est-ce que c’est ? « C’est le traitement des matières organiques », répond Christophe Rousseau. « La base de l’alimentation du méthaniseur, c’est le fumier des exploitations. Depuis quelque temps, nous mettons aussi des biodéchets. Aujourd’hui, on passe quasiment 20 tonnes par jour de biodéchets ».
Il est aussi possible de mettre des cultures intermédiaires. « On fait d’ailleurs des tests pour le futur site d’Avallon (lire par ailleurs). Le but c’est que tous les champs de maïs soient toujours couverts, pour pouvoir capter l’azote et faire de la matière organique dans les champs. Par exemple, en ce moment, il y a du seigle sur l’une de mes parcelles. Quand on le récolte, on fait de l’ensilage. Il reste tout le bas de la plante qui fait la matière organique. On sème directement derrière le maïs, que l’on va récolter en grain. Et on passe la paille dans le méthaniseur, ce qui produira de l’énergie ». Un méthaniseur, qui produit 530 kW électriques par heure.
Aussi, « tout ce qui rentre dans un méthaniseur ressort. Il n’y a rien qui est perdu. Cela nous permet de fertiliser tous nos champs avec le digestat (le résidu du processus de méthanisation de matières organiques). On produit 8 000 tonnes par an de digestat », détaille Christophe Rousseau.
Quant aux coûts du projet ? « C’est un investissement au départ de 2,1 millions d’euros. Après les derniers aménagements, on est sur un coût total de près de 3 millions d’euros », explique-t-il. « Le chiffre d’affaires, c’est entre 70 000 et 72 000 euros par mois. Si tout va bien, on a un retour sur investissement au bout de la huitième année, en moyenne (il en est à sa septième année). Il faut que le méthaniseur tourne 24 heures/24 pour que cela soit rentable », conclut Christophe Rousseau.
Le projet d’alimenter tout Avallon en gaz
D’ici 2022, le nouveau projet de Christophe Rousseau devrait voir le jour, à Avallon. « On va installer un méthaniseur avec un flexidry qui a un système de pression avec deux gros rouleaux. Ce procédé produit 7 à 8 tonnes à l’heure (contre 15 tonnes à l’heure avec un broyeur, comme celui de Domecy-sur-Cure) avec un résultat parfait (contrairement au broyeur où quelques résidus, de plastique par exemple, peuvent rester). On va créer le site de déconditionnement et la méthanisation. Le gaz qui va être produit par les bactéries sera directement injecté dans le réseau de la ville. Donc on va fournir toute la ville d’Avallon et ses habitants en gaz ».
Le nom du projet : Avallon bioénergie. « On est quatre associés : Frédéric Rauscent (agriculteur à Domecy-sur-Cure) et moi-même, la société d’investissement Ter’Green, et les transports Picq et Charbonnier. Cela va nous permettre d’installer une station biogaz sur le site et les véhicules (les camions de Picq et Charbonnier, les voitures et les tracteurs) seront alimentés en gaz ». Un projet dont fait partie l’entreprise Schiever (basée à Avallon) qui va ramener les produits invendus de la veille directement sur le site. « L’objectif est que leurs camions passent aussi au gaz. Aussi, on essaye de faire la première usine de liquéfaction de France, à Avallon. Ce qui offrira trois fois plus d’autonomie aux camions des transporteurs. Et on alimentera toutes les stations situées entre Paris et Lyon, ainsi que sur toute l’Alsace. Le projet part sur une production de minimum 20 tonnes par jour de gaz. L’objectif est d’en faire 40 pour que ce soit facilement viable ».
Le coût de ce projet ? 12 millions d’euros (6 millions d’euros pour le méthaniseur et le déconditionneur, et 6 millions d’euros pour la station de gaz et la liquéfaction). « Il y aura normalement trois embauches pour faire fonctionner ce site ».
Le nom du projet : Avallon bioénergie. « On est quatre associés : Frédéric Rauscent (agriculteur à Domecy-sur-Cure) et moi-même, la société d’investissement Ter’Green, et les transports Picq et Charbonnier. Cela va nous permettre d’installer une station biogaz sur le site et les véhicules (les camions de Picq et Charbonnier, les voitures et les tracteurs) seront alimentés en gaz ». Un projet dont fait partie l’entreprise Schiever (basée à Avallon) qui va ramener les produits invendus de la veille directement sur le site. « L’objectif est que leurs camions passent aussi au gaz. Aussi, on essaye de faire la première usine de liquéfaction de France, à Avallon. Ce qui offrira trois fois plus d’autonomie aux camions des transporteurs. Et on alimentera toutes les stations situées entre Paris et Lyon, ainsi que sur toute l’Alsace. Le projet part sur une production de minimum 20 tonnes par jour de gaz. L’objectif est d’en faire 40 pour que ce soit facilement viable ».
Le coût de ce projet ? 12 millions d’euros (6 millions d’euros pour le méthaniseur et le déconditionneur, et 6 millions d’euros pour la station de gaz et la liquéfaction). « Il y aura normalement trois embauches pour faire fonctionner ce site ».