CRC, une filière qui monte
Le directeur et le président de 110 Bourgogne étaient présents aux dernières journées Châtillonnaises pour rappeler l'intérêt des « Cultures raisonnées contrôlées ».

Les cours du blé ont plus que doublé : à quoi bon « s'embêter » à aller chercher 10 euros/tonne supplémentaires en CRC, en plus avec des contraintes ? Cette question, plusieurs agriculteurs pourraient légitimement se la poser. Les responsables de la coopérative 110 Bourgogne, qui tenaient un stand les 4 et 5 juin aux journées châtillonnaises, ont abordé le sujet en rappelant que cette filière de qualité restait une belle opportunité en toutes circonstances. Tout d'abord, les primes variétales spécifiques au blé CRC peuvent atteindre le montant très intéressant de 60 euros/tonne avec du blé améliorant, comme l'indique Jean-Marc Krebs, directeur de 110 Bourgogne. La prime du blé meunier, à 10 euros/tonne, est quant à elle en cours de renégociations et pourrait devenir plus importante à l'avenir, comme le mentionne Walter Huré. Le président de la coopérative observe que les « contraintes » de la filière CRC sont « largement abordables » : « Nous sommes en Label rouge et nous nous engageons à livrer du blé à 76 de PS et 11,5 de protéines. Quelques matières actives sont certes interdites mais le niveau de production n'est pas impacté. Il faut également remplir des critères de traçabilité mais cela, les exploitants en ont l'habitude car ils le font déjà dans le cadre de la Pac. Oui, avec un tel cahier des charges, le jeu en vaut vraiment la chandelle. Et faut-il le rappeler : rien ne dit que les cours du blé resteront aussi élevés dans les campagnes à venir, cette valorisation est et restera toujours intéressante ».
Un débouché en développement qu’il faut préserver
Jean-Marc Krebs insiste sur le fait que les volumes de blé CRC sont très recherchés par les agriculteurs et leur OS : « Délaisser un certain nombre de tonnes CRC, c'est prendre le risque de voir partir ces débouchés ailleurs, dans d'autres régions notamment, sans être certain de pouvoir en refaire à l'avenir. La filière CRC est en équilibre parfait entre la demande et l'offre : sa mise en marché est vertueuse, on ne produit que ce que le client final (boulangers, industriels de la biscuiterie...) est capable de consommer. Il ne peut pas y avoir de surproduction en CRC, c’est le gage de la pérennité du retour de valeur ajoutée pour nos adhérents. Quand nous entrons dans une démarche de production de qualité, il faut s'inscrire dans la durée, d'autant que nous avons des engagements vis-à-vis des industriels et des meuniers ». Le directeur rappelle que la contractualisation en blé CRC s'est fortement développée dans le Châtillonnais depuis la moisson 2021 : « ces débouchés ont été négociés par notre union de commercialisation SeineYonne. Dans le même temps, nous avons réalisé d'importants investissements dans nos silos dans le cadre du Plan France Relance. Aujourd'hui en Côte-d'Or, nos trois silos les plus importants sont habilités à recevoir tous types de productions, dont du blé CRC : les sites de Châtillon-sur-Seine, Laignes et Veuxhaulles ».