Porc
Coup de force des industriels
Coup de théâtre dans la crise du porc. Deux opérateurs importants de la filière porcine, Cooperl et Bigard, ont boycotté le marché du porc breton, le 10 août, bloquant ainsi la cotation.
Aucune cotation n’a eu lieu le lundi 10 août au marché du porc breton à Plérin dans les Côtes d’Armor. C’est là que s’établit le prix de référence de la production porcine française. Les deux principaux abatteurs de porc, Bigard et Cooperl qui contrôlent à tous les deux 45 % des achats, en France, ont boycotté le marché. Ils refusent d’acheter du porc français qu’ils jugent trop cher, de l’ordre de 25 centimes de plus par kilo par rapport à la viande allemande et espagnole. A l’origine de cette volte-face, la revalorisation de la viande de porc à 1,40 €/kg sur lequel l’ensemble des industriels et des distributeurs se sont engagés en juin dernier, sous l’égide du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.
Les deux industriels considèrent qu’ils ne peuvent plus tenir ce prix face à des concurrents européens, notamment Allemands et Espagnols qui ont abaissé leurs tarifs et qui de surcroît sont soumis à des exigences sociales et environnementales moins contraignantes. Dans un courrier envoyé le 6 août à ses adhérents, la Cooperl explique que, «à ce jour 25 centimes séparent le cours français du cours allemand».
Distorsions de concurrence
Paul Auffray, le président de la Fédération nationale porcine, dénonce pour sa part «un chantage et une prise en otage des éleveurs», par Bigard et la Cooperl, qui voudraient que les prix baissent de 15 centimes par kilo par rapport à leur niveau actuel. Et aussi «les pratiques mafieuses» des industriels allemands et espagnols qui paient leurs salariés «à 5 euros de l’heure et s’assoient sur les normes sociales avec l’approbation de la Commission européenne».
La filière porcine subit de plein fouet depuis janvier 2014 les répercussions de l’embargo russe qui plombe les cours de la viande. Malgré un redéploiement d’une partie des viandes vers d’autres zones, les éleveurs français souffrent des restrictions de marché qui ont représenté jusqu’à 10 % des débouchés à l’international. La diminution de la demande a été en outre aggravée par la hausse de la production chez la plupart de nos concurrents, notamment les Allemands et les Espagnols.
Xavier Beulin appelle les industriels à revenir à la table de négociation. Au mois de juin, «les 1,40 €/kg avaient été fixés avec les opérateurs pour que les éleveurs puissent couvrir seulement leurs charges», a-t-il ajouté avant de déplorer «l’attitude pas responsable», de la coopérative Cooperl qui vient d’envoyer à ses adhérents un courrier leur signifiant la suspension des achats au cadran breton. Il demande aussi aux distributeurs de renforcer l’étiquetage «pour faire connaitre l’origine de la viande» aux consommateurs. «La France perd chaque jour un élevage. Or un élevage perdu c’est 5 à 6 emplois dans la filière», insiste-t-il. Ceci étant, le président de la FNEA en appelle aussi à Bruxelles, «pour prendre de bonnes mesures et remettre un peu d’ordre dans le marché». Un porc à 1,10 €/kg ne permet à aucun éleveur de vivre où qu’il se trouve en Europe, observe-t-il. La France a également sa part de responsabilité dans la crise actuelle. A cause des excès de normes, réglementations et charges qui pèsent sur eux et qui sont plus élevées en France qu’ailleurs. Xavier Beulin a réclamé «une stratégie à 20 ans» pour sortir des crises à répétition dans l’élevage.
Les deux industriels considèrent qu’ils ne peuvent plus tenir ce prix face à des concurrents européens, notamment Allemands et Espagnols qui ont abaissé leurs tarifs et qui de surcroît sont soumis à des exigences sociales et environnementales moins contraignantes. Dans un courrier envoyé le 6 août à ses adhérents, la Cooperl explique que, «à ce jour 25 centimes séparent le cours français du cours allemand».
Distorsions de concurrence
Paul Auffray, le président de la Fédération nationale porcine, dénonce pour sa part «un chantage et une prise en otage des éleveurs», par Bigard et la Cooperl, qui voudraient que les prix baissent de 15 centimes par kilo par rapport à leur niveau actuel. Et aussi «les pratiques mafieuses» des industriels allemands et espagnols qui paient leurs salariés «à 5 euros de l’heure et s’assoient sur les normes sociales avec l’approbation de la Commission européenne».
La filière porcine subit de plein fouet depuis janvier 2014 les répercussions de l’embargo russe qui plombe les cours de la viande. Malgré un redéploiement d’une partie des viandes vers d’autres zones, les éleveurs français souffrent des restrictions de marché qui ont représenté jusqu’à 10 % des débouchés à l’international. La diminution de la demande a été en outre aggravée par la hausse de la production chez la plupart de nos concurrents, notamment les Allemands et les Espagnols.
Xavier Beulin appelle les industriels à revenir à la table de négociation. Au mois de juin, «les 1,40 €/kg avaient été fixés avec les opérateurs pour que les éleveurs puissent couvrir seulement leurs charges», a-t-il ajouté avant de déplorer «l’attitude pas responsable», de la coopérative Cooperl qui vient d’envoyer à ses adhérents un courrier leur signifiant la suspension des achats au cadran breton. Il demande aussi aux distributeurs de renforcer l’étiquetage «pour faire connaitre l’origine de la viande» aux consommateurs. «La France perd chaque jour un élevage. Or un élevage perdu c’est 5 à 6 emplois dans la filière», insiste-t-il. Ceci étant, le président de la FNEA en appelle aussi à Bruxelles, «pour prendre de bonnes mesures et remettre un peu d’ordre dans le marché». Un porc à 1,10 €/kg ne permet à aucun éleveur de vivre où qu’il se trouve en Europe, observe-t-il. La France a également sa part de responsabilité dans la crise actuelle. A cause des excès de normes, réglementations et charges qui pèsent sur eux et qui sont plus élevées en France qu’ailleurs. Xavier Beulin a réclamé «une stratégie à 20 ans» pour sortir des crises à répétition dans l’élevage.
Stéphane Le Foll :
le prochain marché doit se tenir «Je n’envisage pas que le prochain marché du porc ne puisse pas se tenir. Tout sera mise en œuvre pour que la prochaine cotation (ndlr, jeudi 13 août), puisse avoir lieu», a déclaré Stéphane Le Foll, à la suite du boycott du marché au cadran par les deux principaux opérateurs, Cooperl et Bigard. Pour faire revenir les industriels à la raison, le ministre de l’Agriculture a évoqué le pacte de responsabilité qui dote la filière porcine de 19 millions d’euros pour la production et de 101 millions d’euros pour l’abattage et la transformation. Sans compter 20 millions d’euros d’aides aux investissements. «Cela fait zéro charges pour des salaires voisins du Smic», a insisté le ministre de l’Agriculture pour répondre aux accusations de distorsion de coût salarial avec nos partenaires. Une table ronde aura lieu fin août qui précédera les Assises de la commercialisation du porc début septembre. La crise porcine sera également au menu du Conseil des ministres exceptionnel de l’Agriculture qui se tient le 7 septembre à Bruxelles.