Concours charolais d’Avallon

En raison de la crise liée à la fièvre catarrhale ovine et du classement d’Avallon en zone interdite, le président du Syndicat, Jean-Louis Riotte, s’était vu contraint d’annuler l’édition 2015 du concours interdépartemental charolais, un seul éleveur étant autorisé par les Services de l’État, à y participer. Rien de tel cette année et 80 animaux, inscrits au HBC livre A, seront amenés à concourir, dont 50 veaux mâles de l’année, proposés à la vente et provenant d’élevages de Côte d’Or, Nièvre et Yonne, tous qualifiés vis à vis de l’IBR. Un chiffre relativement modeste au regard des précédentes éditions et révélateur de la crise qui touche le secteur de l’élevage, selon le président du Syndicat Charolais de l’Yonne : «l’année n’a pas été simple, tant d’un point de vue climatique qu’économique et devant le manque de perspectives, certains ont peur… Il y a plein de gars qui ne viennent pas car ils ont beaucoup investi et les trésoreries ne vont pas bien». Le concours n’en sera pas moins ouvert et attractif, compte tenu des animaux en présence, avec notamment un challenge réservé à une sélection de reproducteurs sans cornes. Sans pour autant, rappelle Jean-Louis Riotte, oublier les fondamentaux de la race : «il faut faire très attention dans nos races, à ne pas privilégier un caractère par rapport à un autre et nos animaux charolais doivent être sélectionnés dans leur globalité, sans que soient oubliés les qualités d’élevage, la finesse, la quantité de viande, le développement musculaire et squelettique». Autant de critères mis en avant cette année à Avallon, pour un concours aux vertus plurielles, selon l’éleveur d’Angely : «participer à un concours permet de s’identifier et voir la direction à prendre dans les années à venir. Cette perception de se comparer les uns les autres, c’est aujourd’hui quelque chose d’indispensable pour progresser. C’est aussi la vertu de l’échange, car à l’heure de l’indexation et de la génomie, il reste tellement de paramètres qui ne sont pas maîtrisés. Reste cette part de l’inconnu, qui nous pousse à revenir à des choses visuelles, calculées, pouvant se comparer. Une chose importante à ne pas oublier, la génomie n’est pas toujours mathématique».
Par delà le concours d’Avallon, l’actualité du moment, pour le Syndicat Charolais de l’Yonne repose aussi sur le projet de GIEE (Groupement d’Intérêt Economique et Départemental) en train de se mettre en place et qui a pour nom : «le Charolais au pays des prairies séculaires» : «c’est d’une réflexion commune qu’est né ce projet, partagé aujourd’hui par l’ensemble des membres du syndicat départemental».