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Formation

Comprendre comment intégrer un chien de protection dans un troupeau

Dans le cadre du plan national loup, une formation sur le thème «comment intégrer un chien de protection dans un troupeau» a eu lieu le 1er octobre, à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, en présence d’un formateur du réseau national de référence sur les chiens de protection.
Par Christopher Levé
Comprendre comment intégrer un chien de protection dans un troupeau
Une dizaine d’éleveurs étaient présents pour la journée de formation sur le thème de l’introduction d’un chien de protection dans un troupeau.
«Avec les incursions de plus en plus régulières du loup sur le département, les éleveurs se questionnent sur comment limiter la casse par rapport aux dégâts sur les exploitations», indique Rémi Bahadur, formateur du réseau national de référence sur les chiens de protection. «Aussi, certains éleveurs se posent la question depuis longtemps face à des problématiques de vol d’animaux et de dégâts par des chiens errants».

Alors, pour répondre aux besoins des agriculteurs, une journée de formation a été mise en place par la Chambre d’agriculture de l’Yonne et Alysé, dans le cadre du plan national loup, le 1er octobre, sur le thème «comment intégrer un chien de protection dans un troupeau». Une dizaine d’éleveurs étaient présents dans les locaux de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. «Cette formation permet de donner des informations aux éleveurs sur comment choisir un chiot, comment les dresser, quelles races choisir, car il y en a plusieurs qui sont aptes à la protection. Celui à qui on pense en premier c’est le Patou mais il y a aussi le Kangal, le Berger de Maremme et Abruzzes…», commente Catherine Bonin, conseillère bovins et ovins viande à la Chambre d’agriculture de l’Yonne.

Différencier chien de protection et chien de conduite
Le but de cette journée était aussi d’insister sur la différence entre le chien de protection (qui vit dans le troupeau et le protège) et le chien de conduite (qui conduit le troupeau et le ramène). «J’explique aux éleveurs comment ça se passe dans la tête d’un chien de protection. Je leur indique comment les éduquer par rapport à d’autres chiens comme les chiens de conduite», complète Rémi Bahadur. «Ce n’est pas vraiment du dressage. On ne va pas donner des ordres au chien de protection comme on le ferait avec un chien de conduite. Ça va davantage être du conditionnement dès le plus jeune âge, en les faisant grandir parmi le troupeau et en limitant au démarrage le contact avec les autres chiens et l’humain. Le chien va donc s’attacher à l’espèce avec laquelle on l’aura mis en place et qu’il protégera par la suite».

Durant cette journée, le formateur a donné aux éleveurs les clés d’une éducation de base d’un chien de protection, «pour ne pas rater les étapes importantes et pour que le chien puisse être efficace une fois adulte». Ce dernier a également abordé la sociabilisation du chien par rapport à l’humain et aux autres chiens, «de façon à ce que la cohabitation se fasse dans les meilleures conditions possible et qu’il n’y ait pas de danger».

Une seconde journée de formation sur le terrain
Afin de compléter cette première journée de formation en salle et de montrer du concret aux éleveurs, une seconde journée de formation est prévue au printemps, «où l’on ira voir des chiens de protection en train de travailler», annonce Catherine Bonin.

«Nous pourrons ainsi avoir des retours de la part d’éleveurs qui ont des chiens de protection pour partager leurs expériences et voir ce que ça a apporté de plus sur l’exploitation ou au contraire ce qui a pu être un peu plus compliqué à corriger», conclut Rémi Bahadur.