Agriculture et ruralité
«Comment ensemble, faire plus et mieux ?»
Sous l’égide de l’Association des Maires Ruraux de l’Yonne et de sa présidente, Dominique Verrien, une réunion regroupant élus et agriculteurs s’est tenue à La Brosse, avec pour thème, l’aide à apporter pour défendre l’agriculture icaunaise.
Comment les élus du territoire peuvent-ils soutenir l’agriculture icaunaise ? C’est autour de ce thème que s’est tenue dans l’amphithéâtre du lycée La Brosse, une réunion mettant en présence de nombreux élus du département, toutes couleurs politiques confondues et des représentants du monde agricole, dont certains sont aussi maire de leur commune. Pour la présidente de l’Association des Maires Ruraux de l’Yonne et Conseillère régionale, Dominique Verrien, cette question en guise d’introduction des débats : «Comment ensemble, faire plus et mieux?» L’occasion pour les élus présents, de revenir sur les aides apportées par leurs collectivités respectives en matière agricole.
Député Maire d’Avallon, Jean-Yves Caullet, a rappelé quel était le contexte en la matière : «il fut un temps, pas si lointain, remontant à une ou deux générations, où l’activité agricole faisait et structurait la société au sein des communes, véritable colonne vertébrale de l’activité économique d’alors». Conscient que si l’interaction avec le monde agricole est restée forte, en milieu rural, «les choses ont changé en profondeur et il faut que nous en prenions acte… Il fut un temps où c’était l’agriculture qui portait nos collectivités, aujourd’hui, c’est à nos collectivités de se préoccuper d’agriculture». Une aide qui passe, selon Jean-Yves Caullet, par le maintien de conditions acceptables d’exploitation et la mise en place de circuits courts d’approvisionnements : «il nous faut être plus proactif, dans tout ce qui est écoulement des produits transformés, pour une meilleure valeur ajoutée. Ce n’est pas simple, mais entre communes, département, région, on a moyen de donner une autre dynamique à noter agriculture».
Un groupement d’achat départemental
Acteur important en matière de soutien aux productions agricoles en sa qualité d’autorité de gestion depuis un an, des subsides européens, la Région a mis en place un plan d’urgence, rappelé dans l’hémicycle, par la conseillère régionale, Muriel Vergès : «un plan qui s’articule autour de trois axes : une meilleure valorisation des produits par leur différenciation et le développement de circuits de proximité, le développement de commercialisation des produits sur le marché européen, la diversification des productions». Un conventionnement devrait être signé avec les huit départements, afin de leur permettre de continuer à intervenir pour ce qui relevait de leurs prérogatives antérieures en ce qui concerne les aides agricoles.
Une aide que le président de l’instance départementale, André Villiers, chiffre à près d’1 million € pour l’année écoulée. Rappelant dans le même temps, l’initiative prise en 2012 par le département, visant, à travers un certain nombre de collèges pilotes, à rapprocher les producteurs locaux et les responsables d’établissement, afin de permettre la commercialisation de produits du cru : «le groupement d’achat existe déjà dans l’Yonne et associe un certain nombre de collèges et lycées, mais également des maisons de retraite ou des centres hospitaliers et il a vocation à se développer».
Des circuits d’approvisionnement de proximité déjà en place
Plusieurs intervenants ont témoigné de la mise en place de circuits d’approvisionnement local, à l’échelle communale, à l’image du maire de Sauvigny-les-Bois, Didier Idès : «une expérience mise en place à la faveur de la construction d’un groupe scolaire de proximité, pour aboutir aujourd’hui à 100% de produits cuisinés et autant d’achats frais, avec pour objectif, d’ici 3 ans, une proportion de 60% de produits bio». Pour un coût matière estimé aujourd’hui à environ 1,60 € par repas, le surcoût étant compensé par la diminution des frais transport. Un exemple que souhaite suivre le maire de la commune nouvelle «Charny Orée de Puisaye», Michel Courtois : «on table sur 40% de produits de proximité dès la première année, avec pour objectif de soutenir l’économie locale en rémunérant plus justement les producteurs tout en favorisant le maintien des exploitations, par un régime d’approvisionnement et une consolidation des débouchés». Même scénario au lycée La Brosse, comme l’a rappelé Jean-Marie Baillard : «Nous sommes engagés dans la démarche avec le Conseil régional depuis plusieurs années et aujourd’hui, nous nous approvisionnons pour près de 25 % en circuits courts, auprès de producteurs icaunais, en viandes, légumes et fruits».
Tout en reconnaissant le bien fondé de ces différentes expériences, le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier, se montre prudent : «tout ce qui est développé, c’est bien, mais ça ne résoudra pas les problèmes locaux de l’agriculture. Arrêtez, vous les élus, de faire croire ça à tout le monde !» Se disant prêt néanmoins, à développer le marché existant : «il va falloir le quantifier et nous serons là, pour identifier les agriculteurs et les mettre en relation avec ce marché».
Député Maire d’Avallon, Jean-Yves Caullet, a rappelé quel était le contexte en la matière : «il fut un temps, pas si lointain, remontant à une ou deux générations, où l’activité agricole faisait et structurait la société au sein des communes, véritable colonne vertébrale de l’activité économique d’alors». Conscient que si l’interaction avec le monde agricole est restée forte, en milieu rural, «les choses ont changé en profondeur et il faut que nous en prenions acte… Il fut un temps où c’était l’agriculture qui portait nos collectivités, aujourd’hui, c’est à nos collectivités de se préoccuper d’agriculture». Une aide qui passe, selon Jean-Yves Caullet, par le maintien de conditions acceptables d’exploitation et la mise en place de circuits courts d’approvisionnements : «il nous faut être plus proactif, dans tout ce qui est écoulement des produits transformés, pour une meilleure valeur ajoutée. Ce n’est pas simple, mais entre communes, département, région, on a moyen de donner une autre dynamique à noter agriculture».
Un groupement d’achat départemental
Acteur important en matière de soutien aux productions agricoles en sa qualité d’autorité de gestion depuis un an, des subsides européens, la Région a mis en place un plan d’urgence, rappelé dans l’hémicycle, par la conseillère régionale, Muriel Vergès : «un plan qui s’articule autour de trois axes : une meilleure valorisation des produits par leur différenciation et le développement de circuits de proximité, le développement de commercialisation des produits sur le marché européen, la diversification des productions». Un conventionnement devrait être signé avec les huit départements, afin de leur permettre de continuer à intervenir pour ce qui relevait de leurs prérogatives antérieures en ce qui concerne les aides agricoles.
Une aide que le président de l’instance départementale, André Villiers, chiffre à près d’1 million € pour l’année écoulée. Rappelant dans le même temps, l’initiative prise en 2012 par le département, visant, à travers un certain nombre de collèges pilotes, à rapprocher les producteurs locaux et les responsables d’établissement, afin de permettre la commercialisation de produits du cru : «le groupement d’achat existe déjà dans l’Yonne et associe un certain nombre de collèges et lycées, mais également des maisons de retraite ou des centres hospitaliers et il a vocation à se développer».
Des circuits d’approvisionnement de proximité déjà en place
Plusieurs intervenants ont témoigné de la mise en place de circuits d’approvisionnement local, à l’échelle communale, à l’image du maire de Sauvigny-les-Bois, Didier Idès : «une expérience mise en place à la faveur de la construction d’un groupe scolaire de proximité, pour aboutir aujourd’hui à 100% de produits cuisinés et autant d’achats frais, avec pour objectif, d’ici 3 ans, une proportion de 60% de produits bio». Pour un coût matière estimé aujourd’hui à environ 1,60 € par repas, le surcoût étant compensé par la diminution des frais transport. Un exemple que souhaite suivre le maire de la commune nouvelle «Charny Orée de Puisaye», Michel Courtois : «on table sur 40% de produits de proximité dès la première année, avec pour objectif de soutenir l’économie locale en rémunérant plus justement les producteurs tout en favorisant le maintien des exploitations, par un régime d’approvisionnement et une consolidation des débouchés». Même scénario au lycée La Brosse, comme l’a rappelé Jean-Marie Baillard : «Nous sommes engagés dans la démarche avec le Conseil régional depuis plusieurs années et aujourd’hui, nous nous approvisionnons pour près de 25 % en circuits courts, auprès de producteurs icaunais, en viandes, légumes et fruits».
Tout en reconnaissant le bien fondé de ces différentes expériences, le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier, se montre prudent : «tout ce qui est développé, c’est bien, mais ça ne résoudra pas les problèmes locaux de l’agriculture. Arrêtez, vous les élus, de faire croire ça à tout le monde !» Se disant prêt néanmoins, à développer le marché existant : «il va falloir le quantifier et nous serons là, pour identifier les agriculteurs et les mettre en relation avec ce marché».
Ils ont dit… :
Jean-Yves Caullet (Député-Maire d’Avallon)
«Dans la crise, il y a des paramètres sur lesquels un maire ne peut pas grand-chose, des éléments sur lesquels il n’a pas prise. L’embargo russe, ce n’est pas le Maire d’Avallon, tout député qu’il soit, qui va aller voir Poutine pour le faire lever».
Etienne Henriot (Président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne)
«La situation est dégradée, mais pas désespérée, loin de là… On a des atouts et on doit veiller à ce qu’ils soient exploités.
Muriel Vergès-Caullet (Conseillère régionale)
«Notre objectif est qu’en fin de mandat, 50 % des approvisionnements de la restauration puissent être faits avec du bio ou des produits locaux».
André Villiers (Président du Conseil départemental et éleveur allaitant)
«Pour la petite histoire, j’ai commencé ma journée par un contrôle d’identification et reçu l’invitation à y participer seulement ce matin dans ma boite aux lettres, une fois les contrôleurs arrivés. Ça montre bien la manière dont l’agriculture est traitée actuellement dans notre pays».
Julien Caillard (JA 89)
«En 2008, les agriculteurs représentaient encore 25 % des élus locaux, ce qui ne nous suffisait pas et ne nous suffit toujours pas, à nous rendre la vie plus facile».
Loïc Guyard (Elu Chambre agri 89)
«Le céréalier standard, engagé en blé/orge/colza sur ses 100 ha, ne va pas demain se mettre d’un coup à faire des asperges, des salades ou des tomates».
Henri de Raincourt (Sénateur de l’Yonne et ancien ministre)
«Les agriculteurs croulent sous les normes, les élus aussi ! Nous sommes tous dans le même bateau… L’agriculture est en pleine transformation, mais au fond, on ne sait pas quelle est sa mission ? Et bien pour les collectivités locales, c’est un peu pareil, avec des textes qui s’ajoutent les uns aux autres».
«Dans la crise, il y a des paramètres sur lesquels un maire ne peut pas grand-chose, des éléments sur lesquels il n’a pas prise. L’embargo russe, ce n’est pas le Maire d’Avallon, tout député qu’il soit, qui va aller voir Poutine pour le faire lever».
Etienne Henriot (Président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne)
«La situation est dégradée, mais pas désespérée, loin de là… On a des atouts et on doit veiller à ce qu’ils soient exploités.
Muriel Vergès-Caullet (Conseillère régionale)
«Notre objectif est qu’en fin de mandat, 50 % des approvisionnements de la restauration puissent être faits avec du bio ou des produits locaux».
André Villiers (Président du Conseil départemental et éleveur allaitant)
«Pour la petite histoire, j’ai commencé ma journée par un contrôle d’identification et reçu l’invitation à y participer seulement ce matin dans ma boite aux lettres, une fois les contrôleurs arrivés. Ça montre bien la manière dont l’agriculture est traitée actuellement dans notre pays».
Julien Caillard (JA 89)
«En 2008, les agriculteurs représentaient encore 25 % des élus locaux, ce qui ne nous suffisait pas et ne nous suffit toujours pas, à nous rendre la vie plus facile».
Loïc Guyard (Elu Chambre agri 89)
«Le céréalier standard, engagé en blé/orge/colza sur ses 100 ha, ne va pas demain se mettre d’un coup à faire des asperges, des salades ou des tomates».
Henri de Raincourt (Sénateur de l’Yonne et ancien ministre)
«Les agriculteurs croulent sous les normes, les élus aussi ! Nous sommes tous dans le même bateau… L’agriculture est en pleine transformation, mais au fond, on ne sait pas quelle est sa mission ? Et bien pour les collectivités locales, c’est un peu pareil, avec des textes qui s’ajoutent les uns aux autres».