JA 89
Comment améliorer la coopération inter- filières ?
Les participants à la table ronde organisée lors de l’assemblée générale de JA 89, ont évoqué plusieurs pistes pour améliorer la coopération interfilières entre le secteur animal et celui des céréales.
Ils étaient quatre à participer à cette table ronde animée par Julien Caillard, président de JA 89 : Gérard Delagneau, éleveur et président de 110 Bourgogne, Benoît Lahaye, viticulteur à Pommard et trésorier JA Bourgogne, Boris Verne, céréalier dans le nord Jura et président de JA Franche Comté, et Pierre-Marie Vouillot, éleveur laitier dans le Doubs et administrateur JA national. Avec en trame de fond cette question : «comment trouver des solutions pour ramener des revenus et de la valeur ajoutée sur les exploitations, face aux diminutions annoncées de certaines aides dans la nouvelle PAC… ?»
Pour Gérard Delagneau, «il y a des schémas que notre génération n’a pas forcément su mettre en place. Aujourd’hui, un virage semble se dessiner face à la crise économique et je pense qu’on peut inventer des systèmes d’exploitation entre l’animal et les céréaliers». Rappelant qu’à l’échelle de sa coopérative, des ponts existaient déjà entre les deux secteurs, via l’usine de fabrication d’aliments Soreal. Boris Verne a pour sa part, réussi à mettre en place des échanges paille/fumier avec des éleveurs bovins du voisinage : «après, se sont mis en place des échanges de prestation pour les moissons ou pour l’ensilage du maïs. J’ai aussi dans ma rotation passé de l’orge de brasserie en fourragère et vend chaque année une trentaine de tonnes de maïs directement aux chasseurs. L’essentiel est de ne pas repartir dans ces vieilles querelles de génération !»
Installer des éleveurs en zone céréalière
Pas toujours facile selon Pierre-Marie Vouillot, de favoriser les échanges, «avec, comme dans ma zone d’élevage, des céréaliers à plus de 100 kms. Reste que je suis persuadé que pour un jeune qui s’installe, le meilleur moyen de sécuriser son étude économique, c’est de contractualiser au maximum à la fois ce qu’il vend comme ce qu’il achète…» Pour le viticulteur Benoît Lahaye, l’avenir à moyen terme passe par des projets de méthanisation : «avec, pour les alimenter, entre autres, nos sous-produits, que nous ne sommes plus obligés aujourd’hui d’apporter à une distillerie», regrettant au passage que la coopération interfilières ne concerne pas encore les transports : «Il y a des coopératives aujourd’hui qui envoient leurs engrais très loin dans certaines régions et les camions reviennent à vide !»
Autre piste lancée par le président de JA 89 : «de plus en plus d’éleveurs font aujourd’hui de la viande en caissette, pourquoi ne pas essayer de lancer des abattoirs mobiles ? Ou encore, fabriquer en commun, éleveurs et céréaliers, des aliments à la ferme… ?» Un projet se dessine à plus long terme : «nous avons dans l’Yonne de grands secteurs céréaliers où les rotations d’assolement arrivent à leur terme. Pourquoi ne pas introduire une part de protéagineux ou de fourrage et installer un éleveur en engraissement, avec derrière, un méthaniseur et utiliser la chaleur produite pour installer des serres et un jeune dessus en maraichage ?»
Avec les élus, ça ne marche pas !
Boris Verne a contractualisé ses orges et fait ses comptes : «l’argent que j’ai perdu en 2012 en les vendant moins cher que le prix de marché, je l’ai récupéré l’an passé, alors que les cours étaient inférieurs» Son voisin du Doubs, éleveur laitier, a expliqué ce qu’il avait mis en place chez lui, avec un producteur porcin : «nos sous-produits, comme le petit lait, servent à engraisser les porcs et en contrepartie, nous récupérons le lisier pour l’épandre sur nos prairies.» Rappelant un atout parfois méconnu de la contractualisation de proximité : «quand vous expliquez à un consommateur que cela fait partie d’une boucle et non d’un acte isolé et que si la porcherie n’existait pas, tout le petit lait partirait par camion dans des usines extérieures avec à la clé un bilan carbone pas forcément bon, il accepte bien mieux la construction d’un tel bâtiment…» Le mot de la fin, teinté d’humour, du président des Jeunes Agriculteurs de l’Yonne, Julien Caillard : «avec nos élus, nous avons essayé de faire un échange paille/fumier en allant le livrer devant leur porte, mais ça ne marche pas…!»
Pour Gérard Delagneau, «il y a des schémas que notre génération n’a pas forcément su mettre en place. Aujourd’hui, un virage semble se dessiner face à la crise économique et je pense qu’on peut inventer des systèmes d’exploitation entre l’animal et les céréaliers». Rappelant qu’à l’échelle de sa coopérative, des ponts existaient déjà entre les deux secteurs, via l’usine de fabrication d’aliments Soreal. Boris Verne a pour sa part, réussi à mettre en place des échanges paille/fumier avec des éleveurs bovins du voisinage : «après, se sont mis en place des échanges de prestation pour les moissons ou pour l’ensilage du maïs. J’ai aussi dans ma rotation passé de l’orge de brasserie en fourragère et vend chaque année une trentaine de tonnes de maïs directement aux chasseurs. L’essentiel est de ne pas repartir dans ces vieilles querelles de génération !»
Installer des éleveurs en zone céréalière
Pas toujours facile selon Pierre-Marie Vouillot, de favoriser les échanges, «avec, comme dans ma zone d’élevage, des céréaliers à plus de 100 kms. Reste que je suis persuadé que pour un jeune qui s’installe, le meilleur moyen de sécuriser son étude économique, c’est de contractualiser au maximum à la fois ce qu’il vend comme ce qu’il achète…» Pour le viticulteur Benoît Lahaye, l’avenir à moyen terme passe par des projets de méthanisation : «avec, pour les alimenter, entre autres, nos sous-produits, que nous ne sommes plus obligés aujourd’hui d’apporter à une distillerie», regrettant au passage que la coopération interfilières ne concerne pas encore les transports : «Il y a des coopératives aujourd’hui qui envoient leurs engrais très loin dans certaines régions et les camions reviennent à vide !»
Autre piste lancée par le président de JA 89 : «de plus en plus d’éleveurs font aujourd’hui de la viande en caissette, pourquoi ne pas essayer de lancer des abattoirs mobiles ? Ou encore, fabriquer en commun, éleveurs et céréaliers, des aliments à la ferme… ?» Un projet se dessine à plus long terme : «nous avons dans l’Yonne de grands secteurs céréaliers où les rotations d’assolement arrivent à leur terme. Pourquoi ne pas introduire une part de protéagineux ou de fourrage et installer un éleveur en engraissement, avec derrière, un méthaniseur et utiliser la chaleur produite pour installer des serres et un jeune dessus en maraichage ?»
Avec les élus, ça ne marche pas !
Boris Verne a contractualisé ses orges et fait ses comptes : «l’argent que j’ai perdu en 2012 en les vendant moins cher que le prix de marché, je l’ai récupéré l’an passé, alors que les cours étaient inférieurs» Son voisin du Doubs, éleveur laitier, a expliqué ce qu’il avait mis en place chez lui, avec un producteur porcin : «nos sous-produits, comme le petit lait, servent à engraisser les porcs et en contrepartie, nous récupérons le lisier pour l’épandre sur nos prairies.» Rappelant un atout parfois méconnu de la contractualisation de proximité : «quand vous expliquez à un consommateur que cela fait partie d’une boucle et non d’un acte isolé et que si la porcherie n’existait pas, tout le petit lait partirait par camion dans des usines extérieures avec à la clé un bilan carbone pas forcément bon, il accepte bien mieux la construction d’un tel bâtiment…» Le mot de la fin, teinté d’humour, du président des Jeunes Agriculteurs de l’Yonne, Julien Caillard : «avec nos élus, nous avons essayé de faire un échange paille/fumier en allant le livrer devant leur porte, mais ça ne marche pas…!»
Un chèque de 2 160 € pour AFDI Bourgogne Franche Comté
A l’issue de l’action menée l’an passé par les JA du canton, sur une parcelle inoccupée située en zone d’activité de Villeneuve l’Archevêque, réensemencée et cultivée, 40 tonnes de blé ont pu être collectés lors de la moisson qui s’est déroulée le 5 août dernier. Comme lors de l’action précédente menée en zone des Clairions à Auxerre, l’intégralité de la récolte, soit 2 160 €, a été reversée à l’association AFDI Bourgogne Franche Comté, dont 80 % du budget sont consacrés à des actions de soutien au monde agricole dans plusieurs pays d’Afrique (Sénégal, Cameroun, Madagascar). Un geste salué par le président d’AFDI BFC, Thierry Michon, dont les chaleureux remerciements ont été à la hauteur de l’action menée.