Colza
«Comme les céréales de 2016»
Les cultures du colza rencontrent une multitude de problèmes lors de cette campagne. Le point avec Terres Inovia, l’institut technique des oléoprotéagineux.

Réunis la semaine dernière à Bretenière, les membres du bureau de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or ont assisté à une présentation de Delphine de Fornel, responsable de la zone nord-est de Terres Inovia. L’intervention a porté sur la campagne très difficile du colza sur les plateaux, avec des pistes d’amélioration proposées à l’issue de la réunion (voir encadré). Cette année, rien ne va pour le colza, et même plus généralement pour les crucifères. «C’est un peu à l’image des céréales de 2016, sauf que cette fois, il ne s’agit pas d’un problème sur un mois mais sur l’ensemble de l’année», illustre Delphine de Fornel.
Les conditions très sèches à l’implantation ont sérieusement impacté les semis. Aucune levée n’a été constatée dans certains secteurs : «nous partions déjà très mal, l’implantation est la base de tout pour le colza, avec son enracinement en pivot. Une baisse de surfaces de 50% était déjà déplorée début octobre sur les plateaux les plus concernés». La problématique ravageurs liée aux petites et grosses altises n’a fait que compliquer la donne, dans un contexte unique en France jusqu’à peu de temps. «Les impacts ont été considérables», poursuit l’intervenante, «les colzas n’étaient pas très vigoureux, les problèmes se sont multipliés. Les surfaces de cultures étant en baisse, les insectes se sont concentrés sur les mêmes parcelles. Pour ne rien arranger, nous avons eu de nombreux vols de charançons du bourgeon terminal et beaucoup de pucerons. Avec des molécules de moins en moins nombreuses pour lutter contre ces insectes, la situation a été très compliquée».
Les altises n’ont pas cessé de voler durant l’hiver, particulièrement doux. Des pontes tardives d’altises ont été constatées dans des proportions jamais rencontrées jusqu’alors. Plusieurs parcelles n’ont plus poussé en sortie d’hiver, d’autres ont même «régressé». La floraison, qui a mis jusqu’à plus de trois semaines à démarrer, a été chaotique sur les plateaux. «Certaines parcelles n’ont pas fleuri. De basses températures ont été enregistrées lors du week-end des rameaux, au plus mauvais moment» ajoute la représentante de Terres Inovia. La présence de méligèthes fait aussi partie des péripéties de l’année.
Les conditions très sèches à l’implantation ont sérieusement impacté les semis. Aucune levée n’a été constatée dans certains secteurs : «nous partions déjà très mal, l’implantation est la base de tout pour le colza, avec son enracinement en pivot. Une baisse de surfaces de 50% était déjà déplorée début octobre sur les plateaux les plus concernés». La problématique ravageurs liée aux petites et grosses altises n’a fait que compliquer la donne, dans un contexte unique en France jusqu’à peu de temps. «Les impacts ont été considérables», poursuit l’intervenante, «les colzas n’étaient pas très vigoureux, les problèmes se sont multipliés. Les surfaces de cultures étant en baisse, les insectes se sont concentrés sur les mêmes parcelles. Pour ne rien arranger, nous avons eu de nombreux vols de charançons du bourgeon terminal et beaucoup de pucerons. Avec des molécules de moins en moins nombreuses pour lutter contre ces insectes, la situation a été très compliquée».
Les altises n’ont pas cessé de voler durant l’hiver, particulièrement doux. Des pontes tardives d’altises ont été constatées dans des proportions jamais rencontrées jusqu’alors. Plusieurs parcelles n’ont plus poussé en sortie d’hiver, d’autres ont même «régressé». La floraison, qui a mis jusqu’à plus de trois semaines à démarrer, a été chaotique sur les plateaux. «Certaines parcelles n’ont pas fleuri. De basses températures ont été enregistrées lors du week-end des rameaux, au plus mauvais moment» ajoute la représentante de Terres Inovia. La présence de méligèthes fait aussi partie des péripéties de l’année.
Quelles perspectives ?
Plusieurs scénarios sont à envisager devant de telles difficultés. «Beaucoup d’agriculteurs, déçus, souhaitent arrêter la culture du colza», reconnaît Delphine de Fornel. Des cultures de remplacement existent à l’image de la luzerne, des lentilles, du tournesol et du pois, avec tous les risques que ces choix peuvent engendrer. «Les résultats ne sont pas toujours assurés, surtout dans le contexte séchant des terres superficielles» souligne l’intervenante. «Malgré tout, les pois sont très beaux cette année. Le tournesol, bien que décrié, est toujours rentable, toutes les études pluriannuelles le démontrent. Pour les cultures de niche, le plus gros problème vient des débouchés, il faut être attentif». La responsable de Terres Inovia prévient de certaines dérives, liées à la volonté d’un certain nombre d’exploitants agricoles de «partir» uniquement en céréales : «ce choix ne peut pas avoir d’issue favorable, c’est un avis partagé avec Arvalis. En l’absence d’une tête de rotation, les problèmes de gestion des graminées dans les céréales ne feraient qu’augmenter. Dans un système blé, d’autres exploitants envisageraient de remplacer leurs Cipan par des légumineuses ou des crucifères qui feraient offices de mini-têtes de rotation. Ce n’est pas raisonnable ! Nous sommes également très inquiets sur ces orientations». Spécialiste du colza, en recherche permanente d’améliorations techniques, l’institut Terres Inovia reste persuadé que cette culture a encore une carte à jouer sur les plateaux : «la fertilité des sols est un élément déterminant. Le positionner dans les meilleures parcelles de l’exploitation peut être opportun. Des apports organiques fréquents donnent de bons résultats, nous le voyons encore cette année. Le colza doit être systématiquement implanté avec une plante compagne légumineuse dans ces situations. Le choix variétal est aussi très important, certaines variétés s’en sortent beaucoup mieux que d’autres lors de cette campagne, avec leur arrêt végétatif tardif et une reprise précoce en sortie d’hiver. La qualité d’implantation reste primordiale : une plante bien enracinée valorise davantage les ressources du sol et est plus robuste. Elle compensera davantage en présence d’aléas climatiques et d’insectes».