Agroécologie
Colloque sur l’agriculture de conservation
Un colloque sur le thème de l’agriculture de conservation se tiendra mercredi 15 novembre, au lycée La Brosse, avec pour invité, le pédologue et botaniste Lucien Séguy.

Porteuse d’une politique de prévention et de protection des ressources en eau, la Communauté de l’Auxerrois, en partenariat avec l’association pour la qualité de l’eau potable, organise la seconde édition du colloque «Terre Eau Durable», mercredi 15 novembre à partir de 8 h 15, au lycée agricole de la Brosse à Venoy. Ouvert à tous, il aura pour thème cette année : l’agriculture de conservation et pour invité, Lucien Seguy, ancien agronome du Cirad, pédologue et botaniste, considéré comme l’un des pères de ce système de culture. Le temps d’une conférence débat, il proposera un tour du monde imagé du génie végétal et de l’ingénierie écologique, pour concevoir des systèmes de production durables, résilients face au changement climatique et compatibles avec la préservation des ressources en eau.
Rendez-vous pour s’inscrire sur : www.communaute-auxerrois.com, rubrique «Actualités»
Des rendements qui augmentent
Agriculteur céréalier à Quenne, avec des terres situées sur la zone de captage de la Plaine du Saulce, Franck Pouillot s’est intéressé depuis 2010 à ce système de production
- TdB : Pourquoi cette journée ?
Franck Pouillot : «Suite au comité scientifique qui avait travaillé deux ans sur la zone de captage de la Plaine du Saulce, la Communauté d’agglomération de l’Auxerrois s’était engagée à organiser plusieurs colloques. Le premier l’an passé avait pour thème l’agriculture biologique et cette année c’est le tour de l’agriculture de conservation. L’invité, Lucien Seguy, a travaillé longtemps à l’international, au Cirad, notamment en Amérique du Sud, où la problématique est encore plus criante qu’ici, du fait du climat. Du fait de la chaleur et des fortes pluies, les sols ne tiennet pas et sans cette agriculture de conservation, ils n’auraient pu développer leurs cultures, du fait de l’érosion. Il est vrai qu’à l’époque, dans les années 80, nous n’avions pas encore en France ce type de problèmes, contrairement aux milieux tropicaux, où la dégradation de la matière organique était déjà bien présente…»
- Les motivations qui t’ont incité à te lancer dans l’agriculture de conservation ?
«Je suis en semis direct depuis 2010 et à force de faire des profils culturaux, de rencontrer des agronomes, de voir comment fonctionne le sol, pour moi qui suis situé en zone de captage, il était évident que c’était l’un des moyens d’optimiser l’utilisation de phytos sur mes parcelles. Globalement, ça m’a permis de rentrer dans des MAE, avec pour objectif à l’époque, de réduire de 40% mes phytos. Aujourd’hui j’y suis parvenu, baissant d’autant les charges d’achat et de mécanisation. Preuve de l’intérêt économique du système…»
- Combien êtes-vous dans l’Yonne ?
«Environ une soixantaine, ça s’étoffe doucement. Il est vrai que lorsque nous avons commencé, on s’est pris des «gamelles» et c’est un frein supplémentaire. Je me souviens des réflexions quand j’ai démarré, du type «ta ferme sera à vendre dans 2 ans, tes sols sont sales!» A l’époque, en 2010, on n’avait pas toutes les références dont on dispose aujourd’hui, notamment sur les types de couverts à mettre en place, comment les installer, etc. Culturellement aussi, c’était difficile. Et puis quand tu dis que tu vas baisser de moitié tes phytos, les vendeurs ne sont pas spécialement enclins à te suivre, les marchands de matériels non plus, quand on sait que les machines ne font pas le tiers des heures d’avant ! mais globalement, j’ai des rendements qui aujourd’hui, ont tendance à remonter».
*Cirad : Le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement est un établissement public à caractère industriel et commercial français créé en 1984 et spécialisé dans la recherche agronomique appliquée aux régions chaudes
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Des rendements qui augmentent
Agriculteur céréalier à Quenne, avec des terres situées sur la zone de captage de la Plaine du Saulce, Franck Pouillot s’est intéressé depuis 2010 à ce système de production
- TdB : Pourquoi cette journée ?
Franck Pouillot : «Suite au comité scientifique qui avait travaillé deux ans sur la zone de captage de la Plaine du Saulce, la Communauté d’agglomération de l’Auxerrois s’était engagée à organiser plusieurs colloques. Le premier l’an passé avait pour thème l’agriculture biologique et cette année c’est le tour de l’agriculture de conservation. L’invité, Lucien Seguy, a travaillé longtemps à l’international, au Cirad, notamment en Amérique du Sud, où la problématique est encore plus criante qu’ici, du fait du climat. Du fait de la chaleur et des fortes pluies, les sols ne tiennet pas et sans cette agriculture de conservation, ils n’auraient pu développer leurs cultures, du fait de l’érosion. Il est vrai qu’à l’époque, dans les années 80, nous n’avions pas encore en France ce type de problèmes, contrairement aux milieux tropicaux, où la dégradation de la matière organique était déjà bien présente…»
- Les motivations qui t’ont incité à te lancer dans l’agriculture de conservation ?
«Je suis en semis direct depuis 2010 et à force de faire des profils culturaux, de rencontrer des agronomes, de voir comment fonctionne le sol, pour moi qui suis situé en zone de captage, il était évident que c’était l’un des moyens d’optimiser l’utilisation de phytos sur mes parcelles. Globalement, ça m’a permis de rentrer dans des MAE, avec pour objectif à l’époque, de réduire de 40% mes phytos. Aujourd’hui j’y suis parvenu, baissant d’autant les charges d’achat et de mécanisation. Preuve de l’intérêt économique du système…»
- Combien êtes-vous dans l’Yonne ?
«Environ une soixantaine, ça s’étoffe doucement. Il est vrai que lorsque nous avons commencé, on s’est pris des «gamelles» et c’est un frein supplémentaire. Je me souviens des réflexions quand j’ai démarré, du type «ta ferme sera à vendre dans 2 ans, tes sols sont sales!» A l’époque, en 2010, on n’avait pas toutes les références dont on dispose aujourd’hui, notamment sur les types de couverts à mettre en place, comment les installer, etc. Culturellement aussi, c’était difficile. Et puis quand tu dis que tu vas baisser de moitié tes phytos, les vendeurs ne sont pas spécialement enclins à te suivre, les marchands de matériels non plus, quand on sait que les machines ne font pas le tiers des heures d’avant ! mais globalement, j’ai des rendements qui aujourd’hui, ont tendance à remonter».
*Cirad : Le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement est un établissement public à caractère industriel et commercial français créé en 1984 et spécialisé dans la recherche agronomique appliquée aux régions chaudes