Moissons
Chiche, on fait du pois ?
Deux agriculteurs du canton de Saint-Seine-l’Abbaye viennent de récolter leurs pois d’hiver. Le point sur leurs motivations à s’être lancés dans cette culture.

A Francheville, Hubert Mony effectuait sa toute première récolte. A Saint-Seine-l’Abbaye, Yann Frelet était à sa cinquième. Tous les deux ont terminé sur un rendement similaire de 30q/ha. Un résultat auquel Yann Frelet s’attendait: [I]«Le pois aime les printemps pluvieux. Il est normal de faire beaucoup moins que les précédentes années. En 2012, j’avais alors obtenu des rendements corrects pour des plateaux, entre 40 et 50q/ha»[i]. Interrogés sur leurs motivations à cultiver du pois, les deux exploitations soulignent leur volonté de diversifier leurs rotations. [I]«Je voulais faire moins de colza car j’avais de plus en plus de problèmes de désherbage»[i] indique Yann Frelet, [I]«en plus, les rendements plafonnaient»[i]. Même son de cloche chez Hubert Mony. Une projection dans la nouvelle politique agricole commune a également motivé cet exploitant : [I]«Il y aura des MAE polyculture élevage dans lesquelles je voudrais bien me diriger. Pour ce faire, le quota d’aliments achetés ne devra pas dépasser une tonne par UGB, si la donne ne change pas d’ici là. Si j’incorpore un peu de pois dans mes rations, en plus des céréales et de la luzerne, je devrais normalement rentrer dans les clous»[i]. Les deux agriculteurs reconnaissent que leurs terres ne sont pas les meilleures pour accueillir du pois, mais tendent à aller plus loin dans leurs réflexions. [I]«Il ne faut pas faire des marges à la culture, sinon on ne fait que du blé !»[i] lâche Yann Frelet, [I]«le pois est une bonne tête de rotation et les blés qui suivent sont bien meilleurs. Les prix du pois sont assez intéressants. Les marchants d’aliments s’en servent de plus en plus. En prix fermes, le blé est passé de 210 €/t à 160€/t en un an. Les pois se sont quasiment maintenus à 220€/t»[i]. Hubert Mony mentionne l’utilité des semences de pois : [I]«elles vont me permettre d’implanter des Cipan avoine pois vesce. En les valorisant, je tenterai de compenser la baisse de récolte de foin qui est de l’ordre de 50% cette année»[i].