Accès au contenu
Amendement minéral

Chaux devant

Un salarié de l'entreprise Michel Meuriot de Chailly-sur-Armançon était en plein chaulage la semaine dernière : l'occasion de le rencontrer et de parler de son activité.

Par AG
Chaux devant
Loïc Smolorz épand 1500 ha de chaux dans l'Auxois-Morvan et au nord de la Saône-et-Loire.

Du côté de Meilly-sur-Rouvres, il semblait y avoir du brouillard ce 19 août. Mais en fait non, un tracteur était en train de chauler un champ de Nicolas Noireaut ! Passant juste à côté, nous nous sommes arrêtés. Au volant de la machine, une tête non inconnue, celle de Loïc Smolorz, ancien salarié agricole dans une ferme à Thoisy-le-Désert. L'homme de 39 ans travaille désormais au sein de l'entreprise Michel Meuriot à Chailly-sur-Armançon, une société notamment dédiée aux travaux agricoles. L'épandage de chaux est l'une des spécialités de la maison et Loïc Smolorz, l'un des six salariés de cette boutique, est spécialement « affrété » pour cette activité : « J'épands en moyenne 2 000 tonnes chaque année, Nous mettons entre 1 tonne et 1,5 t à l'hectare : je passe donc sur une surface totale d'environ 1 500 ha. Oui, cela m'occupe bien en ce moment, il faut beaucoup de temps dans certains secteurs, là où c'est très morcelé. Nous avons commencé plus tôt que d’ordinaire cette année avec les moissons précoces que nous avons eues ». Certaines parcelles avaient déjà été chaulées au printemps : « il s'agissait de prés et de prairies artificielles. J'ai repris l'activité vers la fin juillet dans des champs destinés au colza. En ce moment, j'interviens principalement là où de l'orge et du blé seront semés d'ici quelques semaines. Ces travaux devraient durer jusqu'à la mi-septembre, en fonction de la météo ».

Ça vaut le coup

Comme toute intervention, chauler représente un investissement. Celui-ci peut « vraiment valoir le coup » comme l'assure Sébastien Renaud, technicien chez Dijon Céréales : « Il faut compter généralement entre 80 et 100 euros l'hectare épandu. Cette dépense doit être raisonnée sur la rotation. Les sols granitiques, notamment dans le Morvan, sont particulièrement concernés. Il y a très peu d'ions carbonates dans ces terres : la chaux permet d'en ramener ». Une analyse du sol est nécessaire pour agir : « un échantillon est réalisé sur 20 à 30 cm de profondeur et est envoyé au laboratoire. Les résultats permettront de prendre une orientation. L'idéal est d'avoir un pH entre 6 et 6,5. À moins de 6, nous commençons à réfléchir. À 5,5, il faut intervenir ! Corriger le pH permettra de libérer les éléments fertilisants de la parcelle, ce qui sera bénéfique aux futures plantes ». Les résultats de l'analyse de sol apportent bien d'autres informations, comme poursuit Sébastien Renaud : « en plus du pH, nous recueillons de précieux des éléments sur le taux de matière organique, sur les taux de potasse, de phosphore… S'il manque du phosphore justement, une formule permettra de l’intégrer en même temps que la chaux. Un seul passage sera ainsi nécessaire ».

Un camion contenant 30 tonnes de chaux se déplace à chaque fois. Le tracteur doit pouvoir évoluer sur un minimum de 25 ha.