Récolte
Chaud, chaud les moissons !
Si la collecte des orges d’hiver qui se termine, livre de belles surprises, les températures caniculaires annoncées sur le département ces prochains jours font peser des menaces d’échaudage sur les blés.
Quelques nuages de poussières rythment de ci de là le paysage en cette fin d’après-midi, faisant deviner les machines à la manoeuvre. A Gurgy, en vallée de l’Yonne, Arnaud Chameroy et son associé, Sylvain Menin entament leur dernière parcelle d’orges d’hiver, avant d’aller moissonner demain en Seine et Marne, sur les terres de Sylvain.
Après plusieurs années difficiles, la récolte 2015 entamée aux alentours du 25 juin livre de belles surprises et Arnaud ne cache pas sa satisfaction : «les orges s’en sortent bien, notamment en terres séchantes et on devrait être sur une bonne année question rendements. La qualité protéines est satisfaisante, entre 9 et 10,5, juste dans la norme, de bons PS aussi et un calibrage qui varie de 90 à 94%...» Une ombre au tableau, avec les records de chaleur annoncés pour cette fin de semaine : «les blés ont été beaux au printemps, mais j’ai peur que ça échaude sur la fin. C’est malheureux, parce que le potentiel pour faire une très bonne année en blé était là…» Même constat pour Bernard Thévenon, installé un peu plus au nord, sur le canton de Brienon : «de jour en jour, on voit les blés partir ! J’ai bien peur que la chaleur les emmène trop vite, car depuis huit jours, ça blanchit…»
Le marché Euronext réagit déjà…
A Saint-Julien du Sault, les adhérents de la coopérative Cerepy ont débuté la récolte d’orges le 23 juin. Elle est aujourd’hui quasiment achevée et se confirme là aussi, «comme très bonne en terme de qualité comme de qualité» Avec 34 700 tonnes rentrées, contre 26 970 l’an passé à pareille date, Cerepy voit sa collecte d’orge progresser de 28 %. Les rendements s’échelonnent de 70 à 105 q/ha, avec de nombreuses parcelles comprises entre 80 et 95 q/ha. Esterel décrochant d’environ 10 qx/ha par rapport à Etincel, une variété, qui prédomine aujourd’hui à la coopérative, avec plus de 28 600 tonnes collectées et présente de bonnes caractéristiques brassicoles, avec en moyenne un PS de 68, un calibrage de 90 et un taux de protéines de 10. La récolte va se poursuivre avec les avoines nues, les colzas et les blés, avec toujours mes mêmes interrogations : «une grande incertitude demeure aujourd’hui avec l’épisode caniculaire qui s’amorce et qui pourrait affecter le rendement des blés. Le marché Euronext réagit déjà, avec une hausse notable des cours…» Même constat pour Baudouin Delforge, le directeur de la Cavap, dans le nord du département : «à mon avis, le coup de chaud va faire très mal ! Les blés sont cuits, avec des grains qui vont être échaudés et forcément, le potentiel rendement va s’en ressentir…» La coopérative de Villeneuve l’Archevêque affichant elle aussi de beaux résultats en orges d’hiver, avec «des rendements très corrects, un taux de protéines autour de 10, ce qui reste acceptable pour es orges et de bons calibrages, au dessus de 80…»
Quid des cultures d’été ?
Sur les hauteurs de Vermenton, le thermomètre du moteur de la moiss-batt affiche 82°. Bien loin de l’atmosphère tempérée de la cabine climatisée. Aux manettes, Francis Buchez, qui exploite avec son épouse, sa fille et un ouvrier, une SAU de 700 ha, dont 120 à façon. Plus d’un siècle que les ancêtres se sont installés à la Croix Saint Cyr, sur la commune de Saint-Cyr-les-Colons. L’avenir à un prénom : Juliette, sa fille qui lui succèdera un jour. Pour l’heure, c’est elle qui conduit les bennes au silo de collecte. Sur ces terres de plateaux, ici aussi, les orges ont donné satisfaction : «les rendements sont pas trop vilains, avec 20 quintaux de plus que l’an passé et un calibrage variant de 73 à 90. Ici pas de terres profondes, ce serait plutôt de la terre à vignes… (rires)» Mais ne parlez pas à Francis de colza… : «Nul ! J’en ai fait 200 ha cette année et n’en ferai plus que 50 ha l’an prochain…» Remplacés par 15 ha de lin et 80 ha de petits pois d’hiver. Si les auspices semblent de meilleure augure en ce début d’été, l’agriculteur reste prudent : «les banques ont intérêt à nous suivre cette année encore, car question trésorerie, sur les plateaux, ça va toujours être difficile. On revient de loin !» Adhérent à 110 Bourgogne, Francis Buchez est reconnaissant de l’aide apportée par sa coopérative l’an passé : «côté trésorerie, ils ont su être complémentaires des banques, ça a aidé... Sans elle je ne serai plus là aujourd’hui. D’habitude, «le Jean Marc», je l’eng…, on peut bien le remercier de temps en temps ! (rires)»
«Le Jean-Marc», c’est Jean-Marc Krebs, directeur de 110 Bourgogne. Pour lui aussi, l’heure est à la satisfaction : «les rendements en OH s’échelonnent de 65 à 85q/ha, avec une moyenne à 70 ou 75 q/ha et des calibrages plutôt bons, notamment en variété Etincel, qui se situe entre 80 et 90%. Une teneur en protéines par contre un peu faible, en dessous de 9% dans certaines situations, risquant d’engendrer quelques problèmes à la commercialisation…» Quant aux blés : «les plus gros dégâts datent des 4 et 5 juin dernier, avec des températures à 37°, alors qu’on en était au stade laiteux, aujourd’hui, on ne perdra plus grand-chose…» Inquiétude en revanche pour ce qui est des orges de printemps et cultures d’été comme le tournesol et le maïs : «avec les records de chaleur qu’on attend, c’est sur qu’elles vont dérouiller…!»
Après plusieurs années difficiles, la récolte 2015 entamée aux alentours du 25 juin livre de belles surprises et Arnaud ne cache pas sa satisfaction : «les orges s’en sortent bien, notamment en terres séchantes et on devrait être sur une bonne année question rendements. La qualité protéines est satisfaisante, entre 9 et 10,5, juste dans la norme, de bons PS aussi et un calibrage qui varie de 90 à 94%...» Une ombre au tableau, avec les records de chaleur annoncés pour cette fin de semaine : «les blés ont été beaux au printemps, mais j’ai peur que ça échaude sur la fin. C’est malheureux, parce que le potentiel pour faire une très bonne année en blé était là…» Même constat pour Bernard Thévenon, installé un peu plus au nord, sur le canton de Brienon : «de jour en jour, on voit les blés partir ! J’ai bien peur que la chaleur les emmène trop vite, car depuis huit jours, ça blanchit…»
Le marché Euronext réagit déjà…
A Saint-Julien du Sault, les adhérents de la coopérative Cerepy ont débuté la récolte d’orges le 23 juin. Elle est aujourd’hui quasiment achevée et se confirme là aussi, «comme très bonne en terme de qualité comme de qualité» Avec 34 700 tonnes rentrées, contre 26 970 l’an passé à pareille date, Cerepy voit sa collecte d’orge progresser de 28 %. Les rendements s’échelonnent de 70 à 105 q/ha, avec de nombreuses parcelles comprises entre 80 et 95 q/ha. Esterel décrochant d’environ 10 qx/ha par rapport à Etincel, une variété, qui prédomine aujourd’hui à la coopérative, avec plus de 28 600 tonnes collectées et présente de bonnes caractéristiques brassicoles, avec en moyenne un PS de 68, un calibrage de 90 et un taux de protéines de 10. La récolte va se poursuivre avec les avoines nues, les colzas et les blés, avec toujours mes mêmes interrogations : «une grande incertitude demeure aujourd’hui avec l’épisode caniculaire qui s’amorce et qui pourrait affecter le rendement des blés. Le marché Euronext réagit déjà, avec une hausse notable des cours…» Même constat pour Baudouin Delforge, le directeur de la Cavap, dans le nord du département : «à mon avis, le coup de chaud va faire très mal ! Les blés sont cuits, avec des grains qui vont être échaudés et forcément, le potentiel rendement va s’en ressentir…» La coopérative de Villeneuve l’Archevêque affichant elle aussi de beaux résultats en orges d’hiver, avec «des rendements très corrects, un taux de protéines autour de 10, ce qui reste acceptable pour es orges et de bons calibrages, au dessus de 80…»
Quid des cultures d’été ?
Sur les hauteurs de Vermenton, le thermomètre du moteur de la moiss-batt affiche 82°. Bien loin de l’atmosphère tempérée de la cabine climatisée. Aux manettes, Francis Buchez, qui exploite avec son épouse, sa fille et un ouvrier, une SAU de 700 ha, dont 120 à façon. Plus d’un siècle que les ancêtres se sont installés à la Croix Saint Cyr, sur la commune de Saint-Cyr-les-Colons. L’avenir à un prénom : Juliette, sa fille qui lui succèdera un jour. Pour l’heure, c’est elle qui conduit les bennes au silo de collecte. Sur ces terres de plateaux, ici aussi, les orges ont donné satisfaction : «les rendements sont pas trop vilains, avec 20 quintaux de plus que l’an passé et un calibrage variant de 73 à 90. Ici pas de terres profondes, ce serait plutôt de la terre à vignes… (rires)» Mais ne parlez pas à Francis de colza… : «Nul ! J’en ai fait 200 ha cette année et n’en ferai plus que 50 ha l’an prochain…» Remplacés par 15 ha de lin et 80 ha de petits pois d’hiver. Si les auspices semblent de meilleure augure en ce début d’été, l’agriculteur reste prudent : «les banques ont intérêt à nous suivre cette année encore, car question trésorerie, sur les plateaux, ça va toujours être difficile. On revient de loin !» Adhérent à 110 Bourgogne, Francis Buchez est reconnaissant de l’aide apportée par sa coopérative l’an passé : «côté trésorerie, ils ont su être complémentaires des banques, ça a aidé... Sans elle je ne serai plus là aujourd’hui. D’habitude, «le Jean Marc», je l’eng…, on peut bien le remercier de temps en temps ! (rires)»
«Le Jean-Marc», c’est Jean-Marc Krebs, directeur de 110 Bourgogne. Pour lui aussi, l’heure est à la satisfaction : «les rendements en OH s’échelonnent de 65 à 85q/ha, avec une moyenne à 70 ou 75 q/ha et des calibrages plutôt bons, notamment en variété Etincel, qui se situe entre 80 et 90%. Une teneur en protéines par contre un peu faible, en dessous de 9% dans certaines situations, risquant d’engendrer quelques problèmes à la commercialisation…» Quant aux blés : «les plus gros dégâts datent des 4 et 5 juin dernier, avec des températures à 37°, alors qu’on en était au stade laiteux, aujourd’hui, on ne perdra plus grand-chose…» Inquiétude en revanche pour ce qui est des orges de printemps et cultures d’été comme le tournesol et le maïs : «avec les records de chaleur qu’on attend, c’est sur qu’elles vont dérouiller…!»