Viticulture
Chablisien. Un parcours en or !
Tourangeau d’origine, Jean-Claude Courtault s’est installé dans le chablisien il y a 40 ans. Ses vins ont depuis, multiplié les récompenses, à l’image de ces médailles d’or gagnées trois ans de suite au Concours Général Agricole de Paris
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Et dire que si le copain de l’époque, seul alors à posséder une voiture, n’avait pas souhaité faire ses études de technicien agricole à Rouen, Jean-Claude Courtault serait peut-être aujourd’hui, chef de culture dans le Bordelais… ! Nul doute que le vignoble chablisien aurait perdu au change quoiqu’en dise ce Tourangeau d’origine, à la modestie naturelle : «on est le meilleur qu’à un instant T, c’est tout ! Il n’y a pas de quoi prendre la grosse tête, même si le fait de remporter des médailles pour ses vins, signifie qu’on s’inscrit bien dans le profil de ce qu’on attend d’un chablis, sa minéralité, sa fraîcheur, son élégance…» L’excellence en plus oublie-t-il de préciser. Sa première médaille d’or, il s’en souvient encore, obtenue avec un chablis 1989, tiré de sa première vigne. La première fois aussi qu’il présentait des vins au Concours général agricole : «mon beau père qui était alors agriculteur me disait : «faut que t’ailles faire photocopier ton diplôme, que j’aille montrer ça aux copains, histoire de leur prouver que je ne leur fais pas boire n’importe quoi !»
Venu par hasard dans le chablisien
Ce viticulteur installé à Lignorelles depuis 1994, exploite aujourd’hui 21 ha implantés en chablis et petit-chablis, à l’issue d’un parcours pour le moins atypique : aide familial sur l’exploitation familiale, dans la vallée du Cher, où chèvres et vaches côtoyaient quelques ha de vigne, c’est le maire du village, qui, un jour de 1967, l’informât d’une possibilité de bourse pour entreprendre une formation de brevet de technicien agricole : «c’était alors le sésame pour devenir moniteur en maison familiale. Après une 1ère année d’études passée en Isère, j’intégrais le centre de formation de Rouen. Il y en avait bien un à Bordeaux, mais je n’avais pas de voiture et mon copain préférait la Normandie !» Diplôme en poche et après trois jours seulement passés au sein d’une MFR, «c’était pas mon truc ! direction la faculté des sciences de Dijon, pour entrer en formation d’œnologie : «aujourd’hui, il faut BAC + 3 pour y entrer !». Le début d’un parcours qui l’a conduit à devenir technicien agricole à l’Adasea du Loir-et-Cher, avant d’arriver dans l’Yonne en 1974, suite à une annonce de l’Apecita : «le fruit du hasard, car avant, j’avais postulé dans le Beaujolais, comme chef de culture, mais à 23 ans, on m’a trouvé trop jeune!» C’est chez Raymond Boudin, à Lignorelles, devenu depuis Domaine de l’Orme, que Jean-Claude a fait ses armes : «on ne faisait alors que du vrac. Le vignoble était de 10 ha et quand j’en suis parti, il en faisait 40 ha…» C’est en 1984 qu’il achète sa première vigne, tout en restant double actif une dizaine d’années durant : «j’aurais pu m’installer plus vite, mais sans répondant, ni héritage à attendre, il me fallait être prudent et pendant 10 ans, j’ai mené une activité de salarié, tout en m’occupant de mes vignes le week-end, faisant vinifier mes vins chez mon employeur. J’y suis allé par paliers, car n’avais personne derrière moi». Après n’avoir travaillé longtemps qu’avec son épouse Marie-Chantal, il a depuis, été rejoint sur le domaine, par sa fille Stéphanie, ingénieur en œnologie, qui exploite avec son mari Vincent, leurs propres vignes
30 000 bouteilles vendues par an au japon
En 20 ans, le domaine s’est agrandi. Deniers travaux en date : un pôle regroupant des bureaux, une table d’étiquetage et un caveau. De quoi accueillir confortablement et sous la fraîcheur la clientèle de particuliers, qui représente aujourd’hui plus de 20 % du chiffre d’affaires, l’export restant le segment principal, avec 50 %. Première destination, le Japon : «tout a commencé en 1992, une époque où rien ne se vendait alors. Je venais d’obtenir trois étoiles au Guide Hachette plus une médaille pour mon chablis ai j’ai eu l’occasion de rencontrer un courtier qui m’a mis en relation avec un importateur japonais.» Au fil des années, la confiance s’est installée et les 5 000 bouteilles du début se sont multipliées, pour passer progressivement à 30 000 bouteilles à l’année en chablis et petit-chablis. Autres pays importateurs : les Pays-Bas, le Canada, les États-Unis… Une belle reconnaissance pour quelqu’un qui s’est forgé tout seul, avec uniquement la passion et la technique pour viatiques. Précurseur dès 1991, du travail en lutte raisonnée, Jean-Claude Courtault a fait le choix depuis plusieurs années d’intégrer le désherbage mécanique sur l’exploitation : «il ne faut jamais s’interdire d’avoir une approche plus propre. Mon objectif a toujours été d’essayer de mettre le moins de d’intrants possibles, tant au désherbage que côté phytos, se rapprocher le plus possible de la culture bio, lorsque la nature le permet…» Tout en se donnant la possibilité pour aller au bout, en cas d’année catastrophique, d’une intervention avec un fongicide, si nécessaire, «il ne faut pas être obtus et savoir sauver la récolte…»
A l’approche de la retraite, un seul regret : celui d’avoir loupé l’acquisition dans les années 80, d’une parcelle de 3,5 ha implantée en chablis 1er cru : «vendue à l’époque 300 000 francs l’ha, alors qu’aujourd’hui cela vaudrait entre 400 et 500 000 € !» Avant de conclure dans un sourire : «mais si ça se trouve, aujourd’hui je serais mort, après m’être tué à la tâche, car la parcelle était particulièrement pentue… !»
Venu par hasard dans le chablisien
Ce viticulteur installé à Lignorelles depuis 1994, exploite aujourd’hui 21 ha implantés en chablis et petit-chablis, à l’issue d’un parcours pour le moins atypique : aide familial sur l’exploitation familiale, dans la vallée du Cher, où chèvres et vaches côtoyaient quelques ha de vigne, c’est le maire du village, qui, un jour de 1967, l’informât d’une possibilité de bourse pour entreprendre une formation de brevet de technicien agricole : «c’était alors le sésame pour devenir moniteur en maison familiale. Après une 1ère année d’études passée en Isère, j’intégrais le centre de formation de Rouen. Il y en avait bien un à Bordeaux, mais je n’avais pas de voiture et mon copain préférait la Normandie !» Diplôme en poche et après trois jours seulement passés au sein d’une MFR, «c’était pas mon truc ! direction la faculté des sciences de Dijon, pour entrer en formation d’œnologie : «aujourd’hui, il faut BAC + 3 pour y entrer !». Le début d’un parcours qui l’a conduit à devenir technicien agricole à l’Adasea du Loir-et-Cher, avant d’arriver dans l’Yonne en 1974, suite à une annonce de l’Apecita : «le fruit du hasard, car avant, j’avais postulé dans le Beaujolais, comme chef de culture, mais à 23 ans, on m’a trouvé trop jeune!» C’est chez Raymond Boudin, à Lignorelles, devenu depuis Domaine de l’Orme, que Jean-Claude a fait ses armes : «on ne faisait alors que du vrac. Le vignoble était de 10 ha et quand j’en suis parti, il en faisait 40 ha…» C’est en 1984 qu’il achète sa première vigne, tout en restant double actif une dizaine d’années durant : «j’aurais pu m’installer plus vite, mais sans répondant, ni héritage à attendre, il me fallait être prudent et pendant 10 ans, j’ai mené une activité de salarié, tout en m’occupant de mes vignes le week-end, faisant vinifier mes vins chez mon employeur. J’y suis allé par paliers, car n’avais personne derrière moi». Après n’avoir travaillé longtemps qu’avec son épouse Marie-Chantal, il a depuis, été rejoint sur le domaine, par sa fille Stéphanie, ingénieur en œnologie, qui exploite avec son mari Vincent, leurs propres vignes
30 000 bouteilles vendues par an au japon
En 20 ans, le domaine s’est agrandi. Deniers travaux en date : un pôle regroupant des bureaux, une table d’étiquetage et un caveau. De quoi accueillir confortablement et sous la fraîcheur la clientèle de particuliers, qui représente aujourd’hui plus de 20 % du chiffre d’affaires, l’export restant le segment principal, avec 50 %. Première destination, le Japon : «tout a commencé en 1992, une époque où rien ne se vendait alors. Je venais d’obtenir trois étoiles au Guide Hachette plus une médaille pour mon chablis ai j’ai eu l’occasion de rencontrer un courtier qui m’a mis en relation avec un importateur japonais.» Au fil des années, la confiance s’est installée et les 5 000 bouteilles du début se sont multipliées, pour passer progressivement à 30 000 bouteilles à l’année en chablis et petit-chablis. Autres pays importateurs : les Pays-Bas, le Canada, les États-Unis… Une belle reconnaissance pour quelqu’un qui s’est forgé tout seul, avec uniquement la passion et la technique pour viatiques. Précurseur dès 1991, du travail en lutte raisonnée, Jean-Claude Courtault a fait le choix depuis plusieurs années d’intégrer le désherbage mécanique sur l’exploitation : «il ne faut jamais s’interdire d’avoir une approche plus propre. Mon objectif a toujours été d’essayer de mettre le moins de d’intrants possibles, tant au désherbage que côté phytos, se rapprocher le plus possible de la culture bio, lorsque la nature le permet…» Tout en se donnant la possibilité pour aller au bout, en cas d’année catastrophique, d’une intervention avec un fongicide, si nécessaire, «il ne faut pas être obtus et savoir sauver la récolte…»
A l’approche de la retraite, un seul regret : celui d’avoir loupé l’acquisition dans les années 80, d’une parcelle de 3,5 ha implantée en chablis 1er cru : «vendue à l’époque 300 000 francs l’ha, alors qu’aujourd’hui cela vaudrait entre 400 et 500 000 € !» Avant de conclure dans un sourire : «mais si ça se trouve, aujourd’hui je serais mort, après m’être tué à la tâche, car la parcelle était particulièrement pentue… !»