Les cépages bourguignons du futur entre patrimoine et innovation
Alors que les vendanges se terminent en Bourgogne, les organisations viticoles poursuivent une expérimentation qui pourrait transformer en profondeur la viticulture régionale d’ici 2035. Derrière le nom de CepInnov se cache un vaste programme scientifique destiné à créer des cépages résistants aux maladies cryptogamiques, tout en conservant la typicité aromatique des vins de Bourgogne.

Les cépages pinot noir et chardonnay, emblèmes du vignoble, sont issus de vitis vinifera, espèce européenne naturellement sensible au mildiou et à l’oïdium. Pour les contenir, la viticulture repose depuis des décennies sur des programmes intensifs de traitements, qui nécessitent en moyenne de 8 à 12 passages par an en Bourgogne, parfois davantage lors des campagnes pluvieuses. Ces applications représentent la majorité des intrants phytosanitaires utilisés dans les vignes. Face à ce défi, l’INRAE et l’IFV ont lancé le programme ResDur, qui introduit dans vitis vinifera des gènes de résistance issus de vignes américaines et asiatiques. Ces gènes permettent à la vigne de bloquer ou de limiter la progression des pathogènes. Les premiers résultats montrent que des cépages porteurs de deux à trois gènes de résistance combinés peuvent rester indemnes de symptômes sans aucun traitement, même lors d’années très contaminantes.
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