Zones à faibles potentiels
Cela ne peut plus durer
Le ministre de l’agriculture aurait dû venir hier en Côte-d’Or. Une conférence de presse était organisée en amont, mardi après-midi, à Bretenière. Mais, dans la soirée la visite se trouvait annulée du fait des remous médiatiques autour des œufs contaminés au fipronil.

En amont de la visite ministérielle qui devait être organisée sur l’exploitation de Jean-Claude Philisot, à Etormay, les présidents de la FDSEA, des JA et de la Chambre d’agriculture ont tenu une conférence de presse mardi après-midi à Bretenière. Compte-tenu des enjeux départementaux qui devaient être abordé, le dossier reste ouvert et les professionnels bien décidés à ce que le gouvernement prennent la mesure réelle des difficultés grandissantes des systèmes grandes cultures du département.
«Au bord du gouffre»
Pour Fabrice Faivre, président de la FDSEA de Côte-d’Or, la décision du Ministre de transférer des aides du premier vers le second pilier de la Pac ne passe pas : «Stéphane Le Foll a laissé un cadavre de 853 millions d’euros ! Avec ce récent projet de transfert, le nouveau ministre ne tient pas compte de la situation économique des exploitations à faible potentiels de notre plateau. Celles-ci viennent de connaître une nouvelle année désastreuse avec de faibles rendements et de nombreux problèmes de qualité. Il n’y a pas besoin d’ajouter des prélèvements supplémentaires sur les aides Pac. Les exploitations des zones concernées sont au bord du gouffre avec des aléas climatiques qui se succèdent».
Enjeux pour le territoire
Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, rappelle que les producteurs céréaliers français ne sont pas tous logés à la même enseigne en terme de potentiels : «les niveaux de productions vont du simple au double par rapport aux régions les plus productives du nord de la France. Des aléas climatiques, nous en avons toujours eus, sauf que là, ils s’acharnent chez nous depuis cinq ans. Les prix à la production, eux, sont relativement bas. Des chiffres d’affaires moyens d’environ 700 euros/ha sont constatés sur les plateaux. Si l’on ajoute environ 200 euros/ha d’aides compensatoires Pac, nous arrivons à 900 euros/ha. Hors rémunération de l’agriculteur, les charges sont au minimum de 1000 euros/ha : il manque ainsi 100 euros/ha pour pouvoir boucler l’exercice, avant même de penser à gagner sa vie. Nous allons demander ces 100 euros/ha jeudi». Pour Vincent Lavier, il en va de l’avenir des territoires concernés : «les zones de plateau à faibles potentiels sont fragiles et très peu peuplées. Le peu d’économie gravite souvent autour de l’agriculture. Si nos métiers disparaissent, l’entretien des territoires coûtera cher à la société, bien plus que si l’on aide les agriculteurs à pérenniser leurs systèmes devant de telles difficultés».
«Plus le temps d’attendre»
François-Xavier Lévêque, le président des Jeunes agriculteurs, attendait une grande mobilisation ce jeudi pour mettre en évidence les spécificités côte-d’oriennes et porter haut les revendications de la profession : «Nous faisons remonter les problèmes depuis plus de quatre ans. Nous avons reçu deux fois l’ancien président, trois fois l’ancien ministre sans compter les visites de ses conseillers. À chaque fois, nous repartions de zéro, nous avions l’impression qu’ils découvraient totalement la situation. Nous avons l’impression de pédaler dans le vide. Le travail syndical et de la profession est fait, maintenant, il faut que ça bouge car des exploitations agricoles sont au bout du bout. La mobilisation que nous aurons va leur montrer que ce n’est plus tenable. On nous annonce des mesures à la mi-octobre avec les États généraux de l’alimentation : cela reste pour l’instant de belles paroles. En Côte-d’Or, nous n’avons plus le temps d’attendre».
«Au bord du gouffre»
Pour Fabrice Faivre, président de la FDSEA de Côte-d’Or, la décision du Ministre de transférer des aides du premier vers le second pilier de la Pac ne passe pas : «Stéphane Le Foll a laissé un cadavre de 853 millions d’euros ! Avec ce récent projet de transfert, le nouveau ministre ne tient pas compte de la situation économique des exploitations à faible potentiels de notre plateau. Celles-ci viennent de connaître une nouvelle année désastreuse avec de faibles rendements et de nombreux problèmes de qualité. Il n’y a pas besoin d’ajouter des prélèvements supplémentaires sur les aides Pac. Les exploitations des zones concernées sont au bord du gouffre avec des aléas climatiques qui se succèdent».
Enjeux pour le territoire
Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, rappelle que les producteurs céréaliers français ne sont pas tous logés à la même enseigne en terme de potentiels : «les niveaux de productions vont du simple au double par rapport aux régions les plus productives du nord de la France. Des aléas climatiques, nous en avons toujours eus, sauf que là, ils s’acharnent chez nous depuis cinq ans. Les prix à la production, eux, sont relativement bas. Des chiffres d’affaires moyens d’environ 700 euros/ha sont constatés sur les plateaux. Si l’on ajoute environ 200 euros/ha d’aides compensatoires Pac, nous arrivons à 900 euros/ha. Hors rémunération de l’agriculteur, les charges sont au minimum de 1000 euros/ha : il manque ainsi 100 euros/ha pour pouvoir boucler l’exercice, avant même de penser à gagner sa vie. Nous allons demander ces 100 euros/ha jeudi». Pour Vincent Lavier, il en va de l’avenir des territoires concernés : «les zones de plateau à faibles potentiels sont fragiles et très peu peuplées. Le peu d’économie gravite souvent autour de l’agriculture. Si nos métiers disparaissent, l’entretien des territoires coûtera cher à la société, bien plus que si l’on aide les agriculteurs à pérenniser leurs systèmes devant de telles difficultés».
«Plus le temps d’attendre»
François-Xavier Lévêque, le président des Jeunes agriculteurs, attendait une grande mobilisation ce jeudi pour mettre en évidence les spécificités côte-d’oriennes et porter haut les revendications de la profession : «Nous faisons remonter les problèmes depuis plus de quatre ans. Nous avons reçu deux fois l’ancien président, trois fois l’ancien ministre sans compter les visites de ses conseillers. À chaque fois, nous repartions de zéro, nous avions l’impression qu’ils découvraient totalement la situation. Nous avons l’impression de pédaler dans le vide. Le travail syndical et de la profession est fait, maintenant, il faut que ça bouge car des exploitations agricoles sont au bout du bout. La mobilisation que nous aurons va leur montrer que ce n’est plus tenable. On nous annonce des mesures à la mi-octobre avec les États généraux de l’alimentation : cela reste pour l’instant de belles paroles. En Côte-d’Or, nous n’avons plus le temps d’attendre».