Moissons au nord de Dijon
Cap sur le colza
Suivant leur localisation dans le département, certains l'ont terminé, d'autres ne l'auraient pas encore touché. Rencontre avec deux agriculteurs en train de le récolter.

Antoine et Gilles Daurelle, agriculteurs à Clénay, sont entrés dans leur première parcelle de colza mardi 23 juillet à Norges-la-Ville. Ces deux cousins du canton de Dijon 1 ont chacun leur propre exploitation mais récoltent ensemble chaque été. Concernant le calendrier, les deux Côte d'oriens accusent un retard de deux semaines par rapport à l'an passé. «On revient vers les dates de récoltes que l'on avait il y a une quinzaine d'années. A l'époque, on moissonnait à cette période !» fait remarquer Emmanuel Daurelle, le père d'Antoine, désormais à la retraite mais venant assister aux moissons. Après une heure de travail, Gilles Daurelle se veut plutôt optimiste pour son colza : «àa n'a pas l'air si mal. En tout cas, j'espère que ce sera mieux que les orges d'hiver et les pois que j'ai déjà récoltés. Les cultures ont souffert de l'excès d'eau». L'agriculteur a enregistré des rendements décevants, de l'ordre de 50q/ha pour les orges d'hiver et «entre 15 et 20 q/ha» pour les pois. «En temps normal, l'orge varie entre 65 et 70q/ha. Le pois tourne quant à lui autour de 40q/ha, alors cette année c'est très, très moyen... J'avais semé le pois dans des conditions déjà limites, mais il avait plu par dessus. Il est resté quinze jours sous l'eau. Du coup, il n'y a rien du tout dans certains endroits» précise Gilles Daurelle. Pour son cousin Antoine, ancien président des Jeunes agriculteurs de Côte d'Or, cette année restera marquée par les conséquences de l'excès d'eau : «les petites terres s'en tirent plutôt bien, j'ai fait notamment 63q/ha en Esterel. Mais les grosses terres sont souvent décevantes. Elles ont souffert de l'humidité et les rendements sont inférieurs à la moyenne».
[INTER]Hésitations en sortie d'hiver[inter]
Gilles Daurelle poursuit sa récolte de colza dans l'attente des premiers résultats venant du silo de Saint-Julien, appartenant à Dijon Céréales. Le Côte d'orien informe avoir fait l'impasse sur les fongicides : «le point positif, c'est qu'il n'y aura pas énormément de frais cette année. En revanche, j'ai fait tout ce qu'il fallait pour assurer un bon désherbage, en cette année propice au développement des mauvaises herbes». Gilles et Antoine Daurelle ont longtemps hésité à retourner plusieurs parcelles de colza et opter pour du tournesol, mais les dépenses n'auraient finalement pas été compensées, vu l'état plutôt satisfaisant des parcelles en début de moisson. «Le colza n'était vraiment pas beau à la sortie d'hiver. C'était une constatation générale dans le secteur. En plus des pieds manquants, les plantes étaient minuscules» se rappelle Antoine Daurelle. Pour son père Emmanuel, c'était même du «jamais vu» en une quarantaine d'années passées dans le métier. En prenant en compte les frais de re-semis, les dépenses annexes, la difficulté à rentrer dans les parcelles, les craintes de ne pouvoir réaliser un travail de qualité vu les conditions météorologiques, les deux agriculteurs ont finalement décidé de ne rien toucher. Les premiers résultats de cette parcelle de colza leur donnent raison. Un premier rendement de 29q/ha est relevé au silo de Saint-Julien : loin d'être exceptionnel, ce tonnage semble tout de même satisfaire Gilles Daurelle, l'exploitant : «on n'aurait pas gagné plus en les retournant la culture et en remettant autre chose. Le fort pouvoir de récupération de colza s'est manifesté cette année, heureusement».
[INTER]Des craintes pour le blé[inter]
Si les conditions météorologiques le permettent, les deux agriculteurs devraient terminer leur moisson de colza cette fin de semaine, et également celle du blé qui s'est chevauchée dans le même temps. Gilles et Antoine Daurelle ont d'ailleurs longtemps hésité entre débuter par le colza ou le blé. «La chaleur et les coups de chauds avaient sérieusement fait avancer les stades de blé, dans les petites terres» mentionne Antoine Daurelle, craignant d'ailleurs des dégâts dans plusieurs parcelles. L'orge de printemps et la moutarde sont les prochaines cultures sur l'agenda du jeune agriculteur de Clénay : «ce sera pour les tout prochains jours. àa s'annonce encore une fois mitigé. L'orge de printemps va être problématique. Elle a beaucoup souffert de l'humidité, surtout dans les terres limoneuses. Pour une partie, ce sera même très mauvais. Je m'attends à faire 20q/ha dans une parcelle dans laquelle il manque beaucoup de pieds. Pour les moutardes, je suis un peu plus optimiste».
[INTER]Hésitations en sortie d'hiver[inter]
Gilles Daurelle poursuit sa récolte de colza dans l'attente des premiers résultats venant du silo de Saint-Julien, appartenant à Dijon Céréales. Le Côte d'orien informe avoir fait l'impasse sur les fongicides : «le point positif, c'est qu'il n'y aura pas énormément de frais cette année. En revanche, j'ai fait tout ce qu'il fallait pour assurer un bon désherbage, en cette année propice au développement des mauvaises herbes». Gilles et Antoine Daurelle ont longtemps hésité à retourner plusieurs parcelles de colza et opter pour du tournesol, mais les dépenses n'auraient finalement pas été compensées, vu l'état plutôt satisfaisant des parcelles en début de moisson. «Le colza n'était vraiment pas beau à la sortie d'hiver. C'était une constatation générale dans le secteur. En plus des pieds manquants, les plantes étaient minuscules» se rappelle Antoine Daurelle. Pour son père Emmanuel, c'était même du «jamais vu» en une quarantaine d'années passées dans le métier. En prenant en compte les frais de re-semis, les dépenses annexes, la difficulté à rentrer dans les parcelles, les craintes de ne pouvoir réaliser un travail de qualité vu les conditions météorologiques, les deux agriculteurs ont finalement décidé de ne rien toucher. Les premiers résultats de cette parcelle de colza leur donnent raison. Un premier rendement de 29q/ha est relevé au silo de Saint-Julien : loin d'être exceptionnel, ce tonnage semble tout de même satisfaire Gilles Daurelle, l'exploitant : «on n'aurait pas gagné plus en les retournant la culture et en remettant autre chose. Le fort pouvoir de récupération de colza s'est manifesté cette année, heureusement».
[INTER]Des craintes pour le blé[inter]
Si les conditions météorologiques le permettent, les deux agriculteurs devraient terminer leur moisson de colza cette fin de semaine, et également celle du blé qui s'est chevauchée dans le même temps. Gilles et Antoine Daurelle ont d'ailleurs longtemps hésité entre débuter par le colza ou le blé. «La chaleur et les coups de chauds avaient sérieusement fait avancer les stades de blé, dans les petites terres» mentionne Antoine Daurelle, craignant d'ailleurs des dégâts dans plusieurs parcelles. L'orge de printemps et la moutarde sont les prochaines cultures sur l'agenda du jeune agriculteur de Clénay : «ce sera pour les tout prochains jours. àa s'annonce encore une fois mitigé. L'orge de printemps va être problématique. Elle a beaucoup souffert de l'humidité, surtout dans les terres limoneuses. Pour une partie, ce sera même très mauvais. Je m'attends à faire 20q/ha dans une parcelle dans laquelle il manque beaucoup de pieds. Pour les moutardes, je suis un peu plus optimiste».