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Fertilisation azotée

Cap sur l’innovation

Le 24 mars dernier à Bazolles, les GDA/Ceta en partenariat avec la Chambre d’agriculture ont organisé une journée technique sur le thème «Azote & Protéines : les innovations dans le raisonnement de la fertilisation azotée». L’occasion de découvrir ou redécouvrir les expérimentations de la Chambre d’Agriculture et des outils comme le N Sensor de la société Yara ou le drone de la société Airinov.
Par équipe Grandes Cultures
Cap sur l’innovation
Drone Airinov
Le 24 mars, les GDA/CETA en partenariat avec la Chambre d’Agriculture ont organisé, à Bazolles, une journée technique sur le thème [I]«Azote & Protéines : les innovations dans le raisonnement de la fertilisation azotée»[i]. L’objectif de cette journée était de faire le point sur les nouveaux outils de raisonnement de la fertilisation azotée.

[INTER]Un enjeu protéines fort[inter]
Le maintien des teneurs en protéines est un enjeu fort car il participe à la compétitivité des blés français. Or, ces derniers ne répondent pas tous les ans aux exigences des différents débouchés du marché intérieur ou à l’exportation (par exemple:10,5% à 11,5% pour la fabrication du pain, 11% à 13% pour la fabrication des croissants frais et 11,5% pour le marché marocain). Le réseau d’expérimentations variétales de la Chambre d’Agriculture illustre bien cette situation. Depuis 2004, en tendance, la teneur en protéines diminue avec une perte de plus d’un demi point, tout en restant proche des 11,5%.

[INTER]Les paramètres influençant les protéines[inter]
Différents paramètres influencent la teneur en protéines des blés.
- le climat,
- le sol / le terroir,
- la variété. Le choix variétal conditionne fortement la teneur en protéines du grain. Avec le recul (jusqu’à 10 ans selon les variétés!), les expérimentations variétales de la Chambre d’Agriculture permettent de mettre en évidence ces différences. Des variétés comme Prémio, Goncourt, Cellule ou Arezzo ont davantage d’aptitudes à concentrer des protéines dans leurs grains que des variétés comme Alixan ou Accroc (cf graphique).
- la fertilisation azotée. Son raisonnement doit être le compromis entre 3 composantes : la recherche du rendement optimal, la teneur en protéines et la minimisation des quantités d’azote présents dans le sol après récolte (enjeu fort dans les bassins d’alimentation de captage).
Le fractionnement de l’azote revêt également son importance. Les apports [I]«tardifs»[i] entre les stades [I]«Dernière Feuille Etalée»[i] et [I]«Gonflement»[i] permettent de garantir l’effet sur le rendement et la teneur en protéines (dans la mesure où 15 mm de pluie ont permis de valoriser cet apport).
Si la méthode des bilans permet de connaître la dose d’azote à apporter, l’utilisation d’outils de pilotage permet de l’ajuster au potentiel de l’année pour garantir rendement et qualité. Selon les années, l’efficience des apports varie fortement, si bien qu’il devient de plus en plus difficile de raisonner la fertilisation azotée.

[INTER]Des outils de raisonnement innovants[inter]
L’objectif de la journée technique était de recentrer la fertilisation autour de principes agronomiques portés par des outils intégrant les nouvelles technologies.
Les GDA et la Chambre d’Agriculture ont choisi de présenter 2 outils innovants permettant d’adapter la dose d’azote à la parcelle à savoir le N Sensor de la société Yara et le drone de la société Airinov.

- Utilisation de la réflectance
Les agriculteurs présents ont pu assister à une présentation et à une démonstration du N Sensor. Cet appareil se monte sur le toit du tracteur et peut être relié à un épandeur d’azote ou à un pulvérisateur. Il détermine en temps réel l’état de nutrition azotée de la culture grâce à la mesure de la réflectance du couvert végétal. Dans les zones bien alimentées en azote, la dose est diminuée. Dans les zones où l’état de nutrition est faible, la dose d’azote est renforcée. Dans les zones faiblement alimentées avec une biomasse trop faible, la dose est diminuée. L’édition de carte d’épandage ou de biomasse est possible. Les témoignages d’utilisateurs ont mis en avant l’homogénéisation des doses d’azote et des rendements dans les parcelles.

- Utilisation de l’imagerie aérienne
La société Airinov est venue présenter son drone équipé de caméras permettant de mesurer l’état de nutrition azotée des plantes. La nouvelle version du drone est plus compact que l’ancienne (transport possible dans une valise). Cet outil guidé par un plan de vol (soumis à autorisation) prend des photos à une altitude de 150 m avec une précision de 30 cm. Après un traitement des données, une cartographie des zones permet de mieux répartir la dose d’azote en tenant compte de l’hétérogénéité de la parcelle.

En conclusion, les nouvelles technologies apportent un plus dans le raisonnement de la fertilisation azotée en permettant d’apporter une dose d’azote adaptée à l’hétérogénéité des parcelles tout en conciliant rendement / qualité / moindre impact sur le milieu. Leur utilisation en agriculture n’en n’est sans doute qu’au début puisque de nouvelles applications et perspectives sont envisageables à court terme (mesure de l’état hydrique des parcelles) ou à plus long terme (identification de zones infestées en mauvaises herbes).

Pour en savoir plus : http://www.yara.fr/fertilisation/outils-et-services/n-sensor
http://www.airinov.fr/