Accès au contenu
Vendanges

Ca se présente bien

Les vendanges devraient se terminer ce soir ou demain au Domaine Parigot Père et Fils basé à Meloisey. Un certain enthousiasme était palpable la semaine dernière au début de la récolte.
Par Aurélien Genest
Ca se présente bien
Le millésime 2015, très propice au pinot noir, devrait ressembler à celui de 2009.
Un moral clairement au beau fixe. Après trois années de grêle, le ciel semblait enfin s’apaiser pour les viticulteurs côte d’oriens et notamment du côté de Pommard, l’un des villages du département les plus touchés par les aléas climatiques des étés 2012, 2013 et 2014. «Cette fois, les conditions ont été idéales, on peut presque dire que c’est une année de rêve» lançait Régis Parigot, présent sur une des parcelles du Domaine familial. La récolte de 19 hectares de vignes sur les communes de Savigny, Beaune, Volnay, Meloisey, Meursault, Chassagne et donc Pommard débutait avec sérénité. «Nous avons commencé le 31 août. Treize ou quatorze jours devraient être nécessaires pour couper tous les raisins» indiquait le retraité côte d’orien, relevant un cycle du raisin parfaitement mené à bien. «Il est tombé juste la quantité d’eau qu’il fallait» poursuit-il. L’état sanitaire semblait également irréprochable : «il n’y a pas eu de mildiou. L’oïdium ne s’est pas manifesté grâce à la protection que nous lui avons apporté, via une pulvérisation bien adaptée». Pour Régis Parigot, le millésime 2015 s’apparenterait à son homologue de 2009 : «beaucoup de soleil et de chaleur : on se dirige vers une année très propice aux vins rouges. La quantité sera correcte, surtout dans les jeunes vignes». Son fils Alexandre, resté au Domaine pour la réception des raisins, partageait cette analyse : «D’habitude, nous avons une table de tri supplémentaire. Elle n’est pas nécessaire cette année car il n’y a pas de pourriture. Nous avons une super matière première et pouvons même nous permettre un peu de vendange entière. Les tannins seront très bons, il y aura beaucoup de finesse et d’élégance. Ce sera sans doute le plus beau millésime depuis 2010». A Meloisey, le jus de raisin est laissé une dizaine de jours à une température de 8 degrés avant fermentation, permettant le développement des arômes et la fixation de la couleur recherchée. La cuvaison s’étalera sur trois semaines, huit jours de fermentation alcoolique suivront avant l’extraction et les dégustations. La production devrait dépasser les 100 000 bouteilles cette année.


Rencontres dans les vignes
(1) Anaïs, beaunoise de 30 ans, est la fille de Régis Parigot :

«Je vendange tous les ans depuis le collège... Je suis la seule de la famille à ne pas travailler au Domaine : cette période me permet de participer, à ma manière, à la récolte de l’année. J’ai pris une dizaine de jours de congés pour venir ici».

(2) Louis, 19 ans :
«J’ai réussi à être pris dans ce Domaine par le biais de connaissances. C’est la première fois que je fais ça. C’est l’occasion de gagner un peu d’argent et de me tester dans ce travail, je vais voir ce que ça donne. La première journée d’hier a été assez difficile, j’ai des courbatures partout !».

(3) Anthony, 22 ans, vient du département de l’Eure-et-Loire :
«La mère de ma belle-sœur travaille ici et a fait le lien avec moi. J’avais besoin d’argent, je suis content d’avoir trouvé ce point d’accueil où je suis logé et nourri. Malgré tout, les vendanges, je ne m’attendais vraiment à ça. C’est difficile et je commence à avoir très mal au dos... J’ai pourtant l’habitude de bosser dans le bâtiment, mais c’est très différent».

(4) Jean, 29 ans, habite Metz et réalise ses objectifs en vendangeant :
«Un coup de fil au domaine m’a permis d’être accepté. Je n’ai pas de travail et les vendanges représentent pour moi une opportunité. J’ai pris cette habitude en fin d’été, c’est la huitième année que je me retrouve dans les vignes, la quatrième campagne en Bourgogne après être déjà passé par la Champagne. Ça me permet aussi de bouger un peu, c’est un bon moyen de sortir de chez moi et il y a une bonne ambiance».

(5) Florent, 39 ans, est salarié du domaine Parigot. Ce Beaunois de 39 ans est porteur durant ces vendanges  :
«Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas le dos qui est le plus sollicité, mais les jambes. C’est un coup à prendre. Nous ne travaillons pas d’une façon régulière comme le font les coupeurs, on doit s’adapter notamment au relief. Etre constamment debout me permet de  placer les coupeurs, cela évite d’avoir une personne dédiée uniquement à la gestion de l’équipe».

(6) Paul, 43 ans, vient de Liverpool en Angleterre et exerce la profession de masseur :
«Je suis venu en train puis en autostop ! J’aime la France, son terroir, ses vins. C’est la cinquième fois que je viens vendanger. Je l’ai déjà fait dans le secteur de Bordeaux et dans le Beaujolais. La découverte de la culture française me motive à être ici. L’aspect financier est secondaire même s’il m’aide volontiers».

(7) Paul, retraité de 64 ans, est l’un des trois Belges présents dans les vignes du domaine Parigot :
«C’est la dixième année que je viens là. Je connais Régis depuis plus de 35 ans. Les vendanges me permettent de me changer les idées, c’est un dépaysement total. Environ 70% des vendangeurs sont des habitués, nous prenons plaisir à nous revoir chaque année».