Vendanges
C’est parti !
Alors que les vendanges pour les vins tranquilles attendront encore quelques jours, les premières grappes ont été cueillies dès le 22 août pour le crémant de Bourgogne.

Précoces : c’est le mot qui définit les vendanges 2018 pour le crémant de Bourgogne. Heureusement, ce n’est pas le seul, la qualité étant à priori au rendez-vous, malgré l’inquiétante sécheresse estivale. Aux caves de Bailly Lapierre à Saint-Bris le Vineux, le raisin défile depuis le 22 août. Sylvain Martinand, œnologue de la cave coopérative s’attendait à cette précocité : «Le suivi des vignes par la Chambre d’agriculture de l’Yonne nous a orienté vers cette précocité dès le mois de mai. Les résultats des analyses de maturité de début août nous ont préparés à des vendanges de fin août. La dernière fois que l’on a eu une récolte à cette date, c’était en 2011. Avec le réchauffement climatique, sur la longueur on a globalement gagné deux semaines en moyenne sur la maturité des baies». Concernant la qualité du raisin, l’œnologue est serein : «Pour le crémant, il faut de l’acidité et 2018 n’est pas vraiment une année verte ! La récolte précoce a permis d’atténuer la lourdeur présente à cause de la chaleur et la sécheresse. Ce sera une année atypique avec des précipitations très inégales sur le département, donc des qualités et des rendements hétérogènes».
«Il y a ce qu’il faut pour faire un excellent millésime»
Franck Givaudin, vigneron indépendant à Irancy, ne produit que des vins tranquilles. Chez lui, les vendanges devraient commencer autour du 10 septembre, avec l’espoir que la maturité progresse «Le taux de sucre augmente, mais les raisins ne sont pas remplis… La plante utilise l’eau pour survivre à la sécheresse plutôt que pour remplir les grains. On attend la pluie pour relancer le processus de maturité. Il y a un vrai stress hydrique, surtout chez les jeunes vignes, vraiment en souffrance : les feuilles tombent dans certains cas… Les raisins sont alors exposés au soleil, ils cuisent, sèchent… Pour les vieilles vignes bien implantées par contre, on peut espérer atteindre 45 hL/ha». Selon le viticulteur, l’année est propice au vin rouge, la chaleur ayant favorisé des peaux épaisses et des grains bien colorés. «Il y a ce qu’il faut pour faire un excellent millésime ! Ma mère me racontait la sécheresse de 1976, où la pluie attendue sur les vignes n’est jamais arrivée… ça a fait de très très bons vins !»
Réunion pré-vendanges
Le 22 août dernier, une centaine de viticulteurs sont venus assister à la réunion de pré-vendanges organisée par la Chambre d’agriculture. L’occasion de rappeler les actualités administratives et de faire un point technique sur la maturité des vignes. A noter, pour la première fois, la demande de dérogation pour l’allongement de la durée de travail pendant les vendanges a dû être effectuée au niveau régional.
La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) a accordé la dérogation permettant aux salariés permanents de travailler 60 heures par semaine, et seulement 55 heures pour les salariés ponctuels, dans la limite de quatre semaines, avec un maximum de 12 heures par jour. Les employeurs doivent aussi tenir un registre des heures travaillées à remettre à chaque salarié.
Concernant l’état du raisin, Guillaume Morvan, conseiller vignes et vin à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, met en garde les viticulteurs sur la perte des feuilles. «L’Yonne est un des rares secteurs à être aussi touché par le manque d’eau. Le poids de 100 baies est similaire à celui observé pendant la sécheresse de 2003. Dans les parcelles où le feuillage tombe, il faut surveiller le flétrissement des baies. En revanche, on peut éventuellement espérer un gonflement des grains dans les vignes ayant un feuillage intact s’il pleut». Point positif cette année, l’état sanitaire des vignes est excellent, avec 70% des parcelles indemnes de botrytis.
La maturité des baies est lente en raison du stress hydrique important, ce qui n’impose pas une récolte précoce.
«Il y a ce qu’il faut pour faire un excellent millésime»
Franck Givaudin, vigneron indépendant à Irancy, ne produit que des vins tranquilles. Chez lui, les vendanges devraient commencer autour du 10 septembre, avec l’espoir que la maturité progresse «Le taux de sucre augmente, mais les raisins ne sont pas remplis… La plante utilise l’eau pour survivre à la sécheresse plutôt que pour remplir les grains. On attend la pluie pour relancer le processus de maturité. Il y a un vrai stress hydrique, surtout chez les jeunes vignes, vraiment en souffrance : les feuilles tombent dans certains cas… Les raisins sont alors exposés au soleil, ils cuisent, sèchent… Pour les vieilles vignes bien implantées par contre, on peut espérer atteindre 45 hL/ha». Selon le viticulteur, l’année est propice au vin rouge, la chaleur ayant favorisé des peaux épaisses et des grains bien colorés. «Il y a ce qu’il faut pour faire un excellent millésime ! Ma mère me racontait la sécheresse de 1976, où la pluie attendue sur les vignes n’est jamais arrivée… ça a fait de très très bons vins !»
Réunion pré-vendanges
Le 22 août dernier, une centaine de viticulteurs sont venus assister à la réunion de pré-vendanges organisée par la Chambre d’agriculture. L’occasion de rappeler les actualités administratives et de faire un point technique sur la maturité des vignes. A noter, pour la première fois, la demande de dérogation pour l’allongement de la durée de travail pendant les vendanges a dû être effectuée au niveau régional.
La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) a accordé la dérogation permettant aux salariés permanents de travailler 60 heures par semaine, et seulement 55 heures pour les salariés ponctuels, dans la limite de quatre semaines, avec un maximum de 12 heures par jour. Les employeurs doivent aussi tenir un registre des heures travaillées à remettre à chaque salarié.
Concernant l’état du raisin, Guillaume Morvan, conseiller vignes et vin à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, met en garde les viticulteurs sur la perte des feuilles. «L’Yonne est un des rares secteurs à être aussi touché par le manque d’eau. Le poids de 100 baies est similaire à celui observé pendant la sécheresse de 2003. Dans les parcelles où le feuillage tombe, il faut surveiller le flétrissement des baies. En revanche, on peut éventuellement espérer un gonflement des grains dans les vignes ayant un feuillage intact s’il pleut». Point positif cette année, l’état sanitaire des vignes est excellent, avec 70% des parcelles indemnes de botrytis.
La maturité des baies est lente en raison du stress hydrique important, ce qui n’impose pas une récolte précoce.
De grosses difficultés pour trouver de la main d’œuvre
«Pour la première fois, on a personne… Ce qui nous sauve c’est la précocité ! On a les étudiants, mais au 3 septembre, ils seront tous partis». Le discours des viticulteurs à la veille des vendanges est à la limite du désespoir. En cause : le manque de main d’œuvre disponible pour la récolte «Le problème, c’est que les habitués qui viennent, qui sont au RSA par exemple, ils ne s’y retrouvent pas financièrement ! Ils perdent plus d’argent à venir vendanger qu’à rester chez eux… Dans l’Aube, ils ont mis en place une mesure spéciale pour inciter les personnes bénéficiant du RSA à venir faire les vendanges : le salaire peut se cumuler à l’allocation». Autre point évoqué, les viticulteurs n’ayant besoin de main d’œuvre que pour la période de récolte du raisin à crémant peuvent indiquer au service emploi de la FDSEA 89 leurs vendangeurs disponibles à la fin de leur contrat. Le relai sera fait avec les domaines encore à la recherche de main d’œuvre pour les vins tranquilles.