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Visite du préfet de région

« C'est ça la beauté d'un vignoble, c'est la diversité »

Ce lundi 12 mai, Paul Mourier, préfet de la région Bourgogne Franche-Comté et préfet de Côte d'Or s'est rendu dans l'Yonne pour rencontrer les visages du paysage local.

Par Charlotte Sauvignac
Région
Paul Mourier, Préfet de l'Yonne, Sylvain Martinand, directeur de la coopérative agricole Bailly Lapierre et Pascal Jan, Préfet de l'Yonne

C'est avec une matinée dans le nord du département que Paul Mourier, préfet de la région Bourgogne Franche-Comté, débute sa journée de découverte du département. « Ce matin, j'ai été sur le port de Grons, où je visitais à la fois le port et ses infrastructures, où je rencontrais le chef d'entreprise de LogiYonne. J'ai pris également connaissance de toute la logistique fluviale. L'Yonne est une terre rurale, agricole, viticole, mais surtout une terre industrielle », déclare le préfet de Région. Accompagné par Pascal Jan, préfet de l'Yonne, Paul Mourier, avait pour ambition au cours de cette journée, de découvrir ce qui fait la richesse du département. « Au cours de mon parcours professionnel, j'ai toujours voulu aller à la rencontre de ceux qui font véritablement la vie du quotidien, qui font le territoire. Le territoire c'est quelque chose qui est vivant, dans toutes ses facettes. J'ai besoin de voir pour comprendre et pour agir bien évidemment », ajoute-t-il, ravis de sa journée. C'est après un repas en compagnie du préfet de l'Yonne et de quelques élus que le préfet de Région poursuit sa visite en se rendant à la coopérative viticole de Bailly Lapierre. « J'ai été très heureux d'en apprendre plus. L'histoire du crémant était un aspect que je connaissais moins que d'autres, notamment son redémarrage, la tradition très ancienne de cet alcool et la manière dont les difficultés qu'ils ont rencontrées leur ont permis de rebondir. C'est un succès considérable, avec une commercialisation qui est quasiment dans tous les pays du monde. Je suis très heureux d'avoir visité cette cave, à l'occasion des 50 ans du crémant de Bourgogne ! Je suis également content d'avoir rencontré le président et le directeur, qui sont totalement passionnants, ce sont des hommes de l'art, des hommes qui ont une science totalement abouti à la fois du terroir, de la manière dont on élève la vigne et la manière dont on élève un vin, et là donc les vins pétillants comme les vins tranquilles », exprime-t-il, devant la cave.

Démographie et attractivité

Après avoir découvert le paysage icaunais, Paul Mourier, exprime son inquiétude quant aux problématiques majeures du département. « Les trajectoires démographiques récemment réalisées par l'Insee, en 2070, montre que la région pourrait perdre, et c'est le scénario médian, 400 000 habitants. L'équivalent de deux départements de la région. Nous sommes la région qui perd le plus de populations. Il y en a deux autres qui perdent un peu de populations, mais la Bourgogne est la plus exposée. Cela renvoie à une question d'attractivité et de dynamisme », exprime-t-il avec inquiétude. C'est donc avec vigueur qu'il détermine l'impact des nouvelles générations sur le territoire. « Je considère que pour garder les jeunes, les nouvelles générations, la problématique majeure à résoudre, c'est le manque d'enseignement et de formation », détermine Paul Mourier.
C'est en discutant avec plusieurs élus, que Paul Mourier privilégie deux axes majeurs. « Tout ce qui tourne autour des filières industrielles, au sens large et tout ce qui tourne autour du monde agricole et viticole. Je crois qu'on a cette chance-là, on perd de la population mais on a des points d'appui sur lesquels on peut s'accrocher. La filière automobile connaît quelques difficultés mais d'autres sont en pleine expansion, comme la filière agroalimentaire, ferroviaire, nucléaire, mécanique, on a cette richesse-là. Au moment où l'État, où notre pays veut se réindustrialiser, je crois qu'on est bien placé, effectivement, pour accompagner ce développement », exprime-t-il au côté de Pascal Jan.

Focus sur le monde agricole

Quant à la seconde partie de la visite, axée sur le monde agricole et viticole, Paul Mourier a quelques inquiétudes liées à la problématique démographique. « Dans les dix ans qui viennent, 1/3 des agriculteurs aura la possibilité de partir à la retraite. Donc l'enjeu c'est comment on gère une double problématique majeure, comment je transfère les terres et comment j'implante les jeunes ? C'est un travail qui fait partie de la Loi d'Orientation Agricole, qui vient d'être approuvé. L'État et les Préfets, nous devons, avec les Chambres d'agriculture départementales et régionales mettre des guichets uniques, pour permettre ce renouvellement de générations », ajoute-t-il avant de poursuivre sur la problématique du manque d'attractivité du secteur. « Je l'ai dit très clairement au monde agricole, ils ont des raisons légitimes de nous interpeller, à faire part de leurs difficultés, mais ils ont également le devoir de montrer qu'ils font un métier formidable et certains le disent, comme les viticulteurs, c'est formidable. Il faut également qu'ils aient un discours qui fasse envie », conclut-il.