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Journée de démonstration

Broyage des cailloux, les essais prennent une autre dimension

La gestion du broyage des cailloux en terres argilo-calcaires sera le thème essentiel abordé dans le cadre de la plateforme Artémis, avec l'€™appui de Dijon Céréales et Damier Vert, le mardi 13 septembre à Fromenteau (canton de St-Seine-l'€™Abbaye).
Par Ma signature
Broyage des cailloux, les essais prennent une autre dimension
La plate-forme agro-environnementale de Bourgogne Franche-Comté, baptisée Artémis (voir ci-dessous), lance son programme d'€™essais pluriannuels. A terme, huit plateformes d'€™essais seront réparties sur l'€™ensemble du territoire régional. A Fromenteau, sur des terres superficielles argilo-calcaires, Artémis met en place, avec l'€™appui du service technique Damier Vert de Dijon Céréales, une plateforme consacrée notamment à la thématique du broyage des cailloux. Une visite de la mise en place de ces expérimentations est programmée ce mardi 13 septembre, de 9 heures à 17 heures.
Gérard Million, directeur scientifique à Dijon Céréales, explique le contexte : [I]«Artémis est un outil au service des agriculteurs, nos différentes expérimentations reflètent leurs nombreuses problématiques techniques et agronomiques. Sur les plateaux, nous avons identifié rapidement cette thématique des terres à cailloux dans les terres argilo-calcaires plus ou moins profondes»[i].
Vincent Vaccari, technicien d'expérimentation à Damier Vert, annonce la couleur des essais menés à Fromenteau : [I]«Nous allons travailler le sol assez profondément, il y a des endroits où l'on va sans doute éclater la roche. Nous voulons mesurer dans ce cas la conséquence sur la minéralisation des sols et son impact sur la culture»[i]. L'opération est inédite, avec du matériel de dernière génération mis à disposition par la société Kirpy.
Le mardi 13 septembre, dans une parcelle argilo-calcaire plus ou moins homogène, une démonstration est d'€™abord prévue avec un extirpateur de pierres, qui précèdera l'€™intervention d'€™un broyeur qui va travailler dans la profondeur des 20 premiers centimètres. «Le but est de fissurer le sol pour permettre aux racines de la culture d'aller le plus loin possible et d'€™éviter les effets de vague. En brisant les cailloux, nous allons aussi homogénéiser la parcelle et faciliter le passage des autres outils par la suite, voire modifier les modalités de travail du sol». Mardi, des profils de sols qui seront commentés par la SADEF (un laboratoire d'analyses de sol spécialisé dans la nutrition des cultures), mettront bien en évidence le travail des engins à chaque étape.

[INTER]Quelles réactions du sol?[inter]
La plateforme Artémis -€“ Damier Vert de Fromenteau est une petite révolution dans le domaine des essais agronomiques. [I]«Nous avons considérablement augmenté la taille des parcelles d'essais pour limiter les effets de bordure, créer un effet milieu, pour les rendre plus proches de la réalité»[i] signale Vincent Vaccari. [I]«A Fromenteau, nous aurons six protocoles différents, une comparaison avec le semis direct sous couvert est même prévue. Il s'agira d'étudier différents paramètres : les rendements, l'évolution pluriannuelle de la flore d'€™adventices, sous l'€™action des désherbants et des méthodes cultures, la rotation des cultures...».[i]
Pour revenir à l'€™essai broyage de cailloux : avec tous ces «chamboulements», les expérimentateurs n'excluent pas la manifestation de divers phénomènes liés à la structure du sol, à la matière organique ou encore à l'assimilation des éléments nutritionnels par les plantes : [I]«beaucoup de calcium actif sera libéré, et pourrait déséquilibrer la CEC (capacité d'échange cationique)»[i]. De ce fait, le phosphore pourrait perdre de sa disponibilité pour la plante, une vraie problématique pour le colza, culture exigeante vis-à-vis du phosphore. La technique de localisation de l'€™engrais de fond dans la ligne de semis fait partie du protocole compte tenu de son intérêt avéré, et différents apports de matière organique seront également testés.

L'agriculture de précision également au programme

Un autre axe de travail de la plateforme Artémis est l'agriculture de précision. «Un nouveau service a été développé» informe Gérard Million, «celui-ci s'appelle Précisio, pas moins de 16 coopératives françaises l'ont adopté». L'€™agriculteur reçoit les signaux de correction sur une carte SIM, comme sur les téléphones portables. « Il n'y a plus besoin d'avoir une balise RTK installée sur le terrain. Celle-ci rediffusait un signal sur un rayon de 20 km et représentait un investissement conséquent de l'ordre de 15000 euros. Avec ce nouveau service, il n'y a pas de maintenance» indique Gérard Million, et avec Précisio, le réseau existe déjà. C'€™est la société Géodata Diffusion, propriétaire et opérateur du réseau Orphéon, qui fournit les signaux de correction. De couverture nationale, ce système est équipé de 160 stations espacées en moyenne tous les 60 km. Une fois l'€™autoguidage mis sous tension, la position du tracteur est transmise par le serveur central d'€™Orphéon via le réseau de téléphonie mobile. Précisio a contracté avec Géodata Diffusion en exclusivité la fourniture du signal de correction pour l'€™agriculture. Il existe deux niveaux de précision : 10 cm (660 euros annuels) et 2 cm (1200 euros annuels). «C'€™est une solution complète et clef en main, il s'€™agit de proposer un signal de correction compatible avec tous les matériels de guidage. Mardi, une démonstration est prévue avec un tracteur équipé» conclut Gérard Million.