Interbev Bourgogne
Broutards, jeunes bovins... quel produit pour quel marché ?
Le 18 octobre à Pouilly-en-Auxois, Interbev Bourgogne avait demandé à Marc Pagès, directeur adjoint d'Interbev, de faire le point sur les dossiers nationaux tels que l'accord aval équarrissage, la dénomination des morceaux de viande, la dématérialisation des documents d'accompagnement des ruminants, l'accord "Achat enlèvement" ou encore sur les tests de nouvelles grilles de cotations. Un débat s'engageait également autour des marchés, dont celui de l'export de broutards vers l'Italie.

[I]«Je ne sais pas si on est bon ou mauvais partout ?»[i], interrogeait d'emblée Emmanuel Bernard, vice-président d'Interbev Bourgogne. Et de détailler sa question : [I]«En Bourgogne, on a les vaches, les broutards, de gros abatteurs, mais aussi des céréales exportées sur les mêmes destinations. On a tout ce qu'il faut pour faire un produit fini, mais on ne le fait pas»[i]. Ou plutôt peu.
Une question macroéconomique [I]«existentielle»[i] alors que le marché italien [I]«s'essouffle, mais reste notre premier marché»[i]. Président de Charolais Horizon, Guy Fonteniaud rajoutait le fait que [I]«la France importe des vaches et des jeunes bovins engraissés»[i].
[INTER]La Grande distribution hésite[inter]
Mais comment faire pour reconquérir ces parts de marchés ? Solution avancée, la mise en place en Bourgogne d'un [I]«plan de contractualisation pour la finition des jeunes animaux de moins de 24 mois (babys, babynettes) faisant tourner des abattoirs régionaux, avec une caisse abondée par des fonds publics pour sécuriser l'éleveur, en lui garantissant une valeur minimum de sortie»[i], résumait Emmanuel Bernard. Mais la grande distribution posait toutefois la question de [I]«l'adéquation de tels "produits"»[i], puisque peu de consommateurs français mangent de la viande rouge claire.
[INTER]Du jeune bovin charolais pour haché ou...[inter]
Le directeur adjoint de l'Interprofession, Marc Pagès, commençait par rappeler que 45 %, contre 39 % en 2011, soit 189 000 tonnes équivalent carcasse (tec) de la viande consommée en France proviennent de jeunes bovins, [I]«essentiellement laitiers»[i], glissait Jean-Pierre Fleury, président d'Interbev Bourgogne, [I]«mais la courbe s'est inversée avec la raréfaction des vaches de réforme, compensée actuellement par du jeune bovin»[i].
Hors le produit carné le plus consommé en France reste le steak haché et [I]«ce n'est pas pareil de remplacer la vache laitière par du "minerai" de jeune bovin laitier ou charolais»[i]. Les transformateurs industriels ont besoin de bêtes [I]«jeunes et grasses»[i]. [I]«Des femelles bien finies à trois ans, il n'y en a pas beaucoup, hormis chez les anciens éleveurs»[i], notait le représentant d'Auchan.
[INTER]La faute à la "cueillette" ?[inter]
Baisse du marché italien, hausse du haché laitier... Difficile d'avoir une visibilité pour les éleveurs. Pour Marc Pagès, [I]«la vraie problématique de la filière est que le principe de la cueillette y est bien ancré. Si ça rapporte, il n'y a pas de raison que les éleveurs ne le fassent pas, mais derrière, lorsque les marchés broutards freinent, on se retrouve alors sans débouché»[i]. Pourtant, [I]«ce n'est ni envisageable, ni souhaitable, de faire du steak haché industriel à 100 % contractualisé»[i]. àquilibrer et surtout diversifier les canaux de ventes des bêtes semble donc la piste à privilégier. Pour changer de circuits, [I]«entre 15 et 30 % des volumes contractualisés permettraient d'avoir du poids sur les marchés»[i], analyse Emmanuel Bernard.
[INTER]Autonomie, modernisation, engraissement[inter]
Mais qui dit contractualisation, dit coûts de production pour l'éleveur. Ce dernier point fait partie des thèmes majeurs identifiés par la Chambre d'agriculture de Bourgogne pour, [I]«urgence des urgences»[i], permettre le renouvellement des générations. Jean-Pierre Fleury listait les autres axes retenus :
- la compétitivité des exploitations [I]«avec l'enjeu sur l'autonomie fourragère, mais aussi l'autonomie protéique, celle en céréales, en paille...»[i] ;
- les coûts de production nécessitant les données Cheptel (EDE), commerciales (OP) et économiques (centres de gestion) ;
- la modernisation des exploitations [I]«qui dépasse le seul
plan Bâtiment avec notamment les énergies»[i] ;
- enfin l'engraissement.
[INTER]Segmenter les produits et les filières[inter]
C'est possible, à condition que la distribution joue le jeu. Représentant l'enseigne Auchan, Gilbert Garnier est partisan d'adhérer à une filière (race...) : [I]«les filières régionales garantissent l'achat et le travail des éleveurs avec un débit constant. Nous sortons 140 à 160 bovins charolais par semaine. Bien mis en avant, notre groupe Schiever distribue un steak haché issu d'animaux nés, élevés en Bourgogne, faisant de meilleures ventes que ceux de Bigard. Il y a la clientèle pour les deux produits»[i].
Si la guerre des prix entre grandes enseignes et grandes marques fait rage sur ces produits hachés d'appel, Jean-Pierre Fleury note en parallèle [I]«une vraie évolution»[i] de la grande distribution qui va [I]«sur le traditionnel avec le recrutement de bouchers professionnels»[i], permettant de rechercher de la valeur ajoutée.
Une question macroéconomique [I]«existentielle»[i] alors que le marché italien [I]«s'essouffle, mais reste notre premier marché»[i]. Président de Charolais Horizon, Guy Fonteniaud rajoutait le fait que [I]«la France importe des vaches et des jeunes bovins engraissés»[i].
[INTER]La Grande distribution hésite[inter]
Mais comment faire pour reconquérir ces parts de marchés ? Solution avancée, la mise en place en Bourgogne d'un [I]«plan de contractualisation pour la finition des jeunes animaux de moins de 24 mois (babys, babynettes) faisant tourner des abattoirs régionaux, avec une caisse abondée par des fonds publics pour sécuriser l'éleveur, en lui garantissant une valeur minimum de sortie»[i], résumait Emmanuel Bernard. Mais la grande distribution posait toutefois la question de [I]«l'adéquation de tels "produits"»[i], puisque peu de consommateurs français mangent de la viande rouge claire.
[INTER]Du jeune bovin charolais pour haché ou...[inter]
Le directeur adjoint de l'Interprofession, Marc Pagès, commençait par rappeler que 45 %, contre 39 % en 2011, soit 189 000 tonnes équivalent carcasse (tec) de la viande consommée en France proviennent de jeunes bovins, [I]«essentiellement laitiers»[i], glissait Jean-Pierre Fleury, président d'Interbev Bourgogne, [I]«mais la courbe s'est inversée avec la raréfaction des vaches de réforme, compensée actuellement par du jeune bovin»[i].
Hors le produit carné le plus consommé en France reste le steak haché et [I]«ce n'est pas pareil de remplacer la vache laitière par du "minerai" de jeune bovin laitier ou charolais»[i]. Les transformateurs industriels ont besoin de bêtes [I]«jeunes et grasses»[i]. [I]«Des femelles bien finies à trois ans, il n'y en a pas beaucoup, hormis chez les anciens éleveurs»[i], notait le représentant d'Auchan.
[INTER]La faute à la "cueillette" ?[inter]
Baisse du marché italien, hausse du haché laitier... Difficile d'avoir une visibilité pour les éleveurs. Pour Marc Pagès, [I]«la vraie problématique de la filière est que le principe de la cueillette y est bien ancré. Si ça rapporte, il n'y a pas de raison que les éleveurs ne le fassent pas, mais derrière, lorsque les marchés broutards freinent, on se retrouve alors sans débouché»[i]. Pourtant, [I]«ce n'est ni envisageable, ni souhaitable, de faire du steak haché industriel à 100 % contractualisé»[i]. àquilibrer et surtout diversifier les canaux de ventes des bêtes semble donc la piste à privilégier. Pour changer de circuits, [I]«entre 15 et 30 % des volumes contractualisés permettraient d'avoir du poids sur les marchés»[i], analyse Emmanuel Bernard.
[INTER]Autonomie, modernisation, engraissement[inter]
Mais qui dit contractualisation, dit coûts de production pour l'éleveur. Ce dernier point fait partie des thèmes majeurs identifiés par la Chambre d'agriculture de Bourgogne pour, [I]«urgence des urgences»[i], permettre le renouvellement des générations. Jean-Pierre Fleury listait les autres axes retenus :
- la compétitivité des exploitations [I]«avec l'enjeu sur l'autonomie fourragère, mais aussi l'autonomie protéique, celle en céréales, en paille...»[i] ;
- les coûts de production nécessitant les données Cheptel (EDE), commerciales (OP) et économiques (centres de gestion) ;
- la modernisation des exploitations [I]«qui dépasse le seul
plan Bâtiment avec notamment les énergies»[i] ;
- enfin l'engraissement.
[INTER]Segmenter les produits et les filières[inter]
C'est possible, à condition que la distribution joue le jeu. Représentant l'enseigne Auchan, Gilbert Garnier est partisan d'adhérer à une filière (race...) : [I]«les filières régionales garantissent l'achat et le travail des éleveurs avec un débit constant. Nous sortons 140 à 160 bovins charolais par semaine. Bien mis en avant, notre groupe Schiever distribue un steak haché issu d'animaux nés, élevés en Bourgogne, faisant de meilleures ventes que ceux de Bigard. Il y a la clientèle pour les deux produits»[i].
Si la guerre des prix entre grandes enseignes et grandes marques fait rage sur ces produits hachés d'appel, Jean-Pierre Fleury note en parallèle [I]«une vraie évolution»[i] de la grande distribution qui va [I]«sur le traditionnel avec le recrutement de bouchers professionnels»[i], permettant de rechercher de la valeur ajoutée.
Moderniser les documents d'accompagnement
Côté dématérialisation des documents papiers d'accompagnement des ruminants, la Bourgogne fait mieux que les Pays de Loire ! Sur les 9117 inscrits, 3420 utilisent Interbev Normabev et 2000 autres connexions sont enregistrées par mois, via les extranet des coopératives ou de Bigard... pour retrouver sous 24 heures leurs données d'abattage, par exemple. Marc Pagès expliquait « vérifier qu'on simplifie, sans rajout de coût». Pour les bovins, la dématérialisation se fait en même temps que l'identification électronique, ce qui crée un « blocage » de la FNGDS, laquelle « veut sa propre base de données » pour assurer la traçabilité.