Après-moissons
Bons échos de Châtillon
Dix JA du canton de Châtillon-Laignes-Montigny évoquent leurs dernières semaines très actives. Les résultats de la récolte sont souvent très positifs et vont vraiement faire du bien.

Pascal Cornet, 35 ans, travaille dans une ferme de polyculture-élevage lait à Gomméville :
« La récolte d’herbe a été correcte, c’est de bon augure pour nos 65 vaches Prim’Hostein, Montbéliardes et Brunes. Les céréales avec 58 q/ha en orge d’hiver et 70 q/ha en blé sont satisfaisantes également. Comme un peu partout, la déception vient du colza pour lequel nous ne dépassons pas les 25q/ha. Les terres concernées ont, semble t-il, souffert de l’excès d’eau du printemps et d’autres problèmes. Deux autres cultures de notre exploitation sont très mal embarquées à ce jour : le tournesol et le maïs ensilage. Le tournesol a défleuri sur pied, le maïs souffre du manque d’eau. Il n’est tombé que sept millimètres en un mois et demi par ici».
Yannick Salomon, jeune éleveur de 23 ans habitant Savoisy.
Il revient sur ses récoltes qui ne correspondent pas toujours à la tendance générale de son secteur : «Pour moi, la bonne surprise vient plutôt du colza, avec des moyennes de 32 q/ha à Laignes et 36 q/ha à Savoisy. Les cultures étaient bien développées avant l’hiver, je pense qu’elles ont bien résisté aux altises. À l’opposé, l’orge d’hiver et le blé terminent sur un bilan moyen voire assez décevant. La variété Esterel livre 60q/ha, sans calibrage. Je m’attendais à beaucoup mieux compte-tenu de son aspect visuel ces derniers mois. Je pense que cette variété précoce a souffert d’un coup de gel pendant la méiose. Pour le blé, il y a de tout, la moyenne tournera également autour de 60q/ha. Des attaques de fusariose sur un précédent maïs ont fait chuter le rendement à 50q/ha. C’était beaucoup mieux ailleurs avec des rendements atteignant parfois 75q/ha. En ce qui concerne le pois d’hiver, je me satisfais très largement des 40q/ha récoltés. En effet, j’ai encore en tête le broyage de la culture, victime de bactériose, il y a deux ans pour ma première tentative en pois. La récolte d’herbe, en amont des grandes cultures, avait été aussi bonne que précoce. L’enrubannage de luzerne a notamment livré un excellent résultat. Le maïs fourrage ne sera certainement pas du même acabit, malheureusement».
Joffrey Delaire, président des JA de Châtillon-Laignes-Montigny,
est salarié agricole à la ferme familiale située à Saint-Colombe-sur-Seine. Ce jeune Côte-d’orien de 29 ans s’installera d’ici quelques semaines dans cette exploitation dédiée intégralement aux grandes cultures, son ressenti des moissons est très positif : «Cette année va faire du bien économiquement, financièrement et même moralement au Châtillonnais. À l’exception du colza, les rendements sont supérieurs à la moyenne des dernières années qui avaient été catastrophiques avec l’impact des aléas climatiques. Les cours des céréales tendent à augmenter, cette hausse est la bienvenue avec des prix qui deviennent rémunérateurs pour le blé et l’orge de printemps».
Le jeune exploitant fait part des principaux résultats de sa ferme : «dans mon cas, le blé dans les petites terres varie de 65 à 70 q/ha, il monte à plus de 85 q/ha dans les bonnes parcelles. L’orge d’hiver donne 80 q/ha en bonnes terres et 65 q/ha en petites terres. L’orge de printemps approche les 70q/ha par endroits, c’est une belle satisfaction. Le colza, lui, ne dépasse pas 27 q/ha ». La ferme de Joffrey Delaire cultive une partie de ses terres en agriculture biologique : « la luzerne était très bien partie avec près de 7t/ha pour l’ensemble des deux premières coupes. La troisième fauche est en revanche bien compromise avec le temps sec qui perdure. Le blé bio termine à 18q/ha, c’est un résultat plutôt positif par rapport aux dernières campagnes. La bonne nouvelle vient surtout du pois de printemps, avec un rendement proche de 30q/ha».
Victor Matrat, 31 ans, travaille dans une exploitation de polyculture-élevage lait à Prusly-sur-Ource :
«Les récoltes sont meilleures que les années précédentes, elles nous remontent le moral. Cette fois, nous n’avons pas travaillé pour rien ! Les volumes de foin sont considérables. Les pluies ont retardé la récolte d’une dizaine de jours : c’est dommage, sinon, la qualité aurait été optimale. En grandes cultures, nous faisons 52 q/ha en orge de printemps, 69 q/ha en blé et 59 q/ha en orge d’hiver : cela nous satisfait largement. La calotte de l’année, il en fallait une, concerne le colza avec 23 q/ha. Ma grande inquiétude aujourd’hui concerne le maïs ensilage qui est en train de cramer au soleil. Nous devrions le récolter entre le 10 et le 15 août, j’espère que nous en sortirons quelque chose. C’est très important pour nous, il s’agit de la base de la ration de nos vaches laitières Brunes et Prim’Holstein». Victor Matrat craint fort de passer beaucoup de temps sur la route, ce mois d’août, entre son exploitation et ses prés : «il va falloir amener régulièrement de l’eau aux animaux. Le niveau d’eau des rivières baisse sérieusement, la nouvelle méthode de gestion initiée par des personnes extérieures et non impactées par cette problématique nous complique sérieusement la donne. Il va falloir également alimenter les bovins en fourrages et commencer de puiser dans les stocks».
Maxime De Waele, 21 ans, habite Cérilly
et travaille en tant qu’ouvrier polyvalent à l’exploitation agricole du lycée La Barotte : «C’est une belle année pour les fourrages, nous avons récolté beaucoup de foin sur nos 75 ha, avec une qualité qui semble tout à fait correcte. C’est en revanche un peu plus mitigé en grandes cultures : nos 10 ha d’orge d’hiver ont donné 65q/ha, alors que les 9 ha de blé ont livré 60 q/ha. C’est assez décevant pour cette dernière culture, pour laquelle nous pouvons espérer beaucoup mieux lors d’une année favorable». Durant ce mois d’août, Maxime De Waele va s’atteler à semer de nouvelles prairies pour la soixantaine de vaches Brunes de l’exploitation du Legta. Membre du canton JA de Châtillon-Laignes-Montigny, Maxime De Waele a réalisé les photographies de cette double-page en compagnie de son frère Jérémi, lui-même salarié à La Barotte : «nous les avions faites au printemps, en amont du défilé du tape-chaudrons. Les photos étaient affichées sur le char des JA afin d’assurer une communication sur l’agriculture du canton».
Vincent Renault travaille dans une ferme de polyculture-élevage à Châtillon-sur-Seine, au hameau de Marigny.
Cet exploitant de 33 ans ne retient que du positif de cette récolte 2018 : «Les foins et l’enrubannage ont été très satisfaisants, nos vaches auront largement de quoi passer l’hiver. Les grandes cultures ont suivi sur la même dynamique, avec une orge d’hiver à 65 q/ha en variété Esterel, accompagnée d’un calibrage de 80. Le colza est la moins bonne culture de l’année avec 27 q/ha, mais ce résultat reste largement au-dessus de mes espérances. En effet, au mois de mars, je n’en attendais pas plus de 15 q/ha avec le gel et les altises que nous avons eus. J’avais même prévu de retourner une partie du colza, chose chose que je n’ai finalement pas faite. Les blés sont très bons cette année avec une moyenne de 75q/ha et une qualité parfaitement dans les clous. Cela est d’autant plus intéressant que les prix remontent avec des mauvaises récoltes annoncées dans les pays de l’Est et même en France... Cette remontée des cours accompagnée d’une belle récolte va faire le plus grand bien à nos trésoreries, nous venons de vivre plusieurs campagnes très difficiles que personne n’avait déjà connues, même les plus anciens. Pour couronner le tout, l’orge de printemps termine à 70 q/ha avec un calibrage de 84 et des prix à la hausse là aussi».
Nicolas André, 36 ans, travaille dans une ferme céréalière à Cérilly :
«Je stocke la production, je ne connais pas précisément les volumes ni la qualité de cette moisson, mais globalement, tout semble correct à l’exception du colza qui devrait faire entre 25 et 30q/ha. Pour cette culture, c’est une demi-déception seulement, car le colza n’a été beau à aucun moment cette année. Il a été longtemps les pieds dans l’eau, les problèmes de grosses altises qui commencent à arriver chez nous n’ont rien arrangé. En orge et en blé, la récolte semble bien meilleure. Je pense qu’Étincel fera au moins 70 q/ha. Je n’ai réalisé qu’un seul échantillon, celui-ci avait donné un calibrage entre 85 et 88, j’espère qu’il se confirmera. Le blé devrait lui aussi tourner aux alentours de 70 q/ha. Cette année encore, les meilleurs résultats devraient être à l’actif de la variété Rubisco, devant Boregar et Laurier. En ce qui concerne la qualité, j’ai vendu une centaine de tonnes à la moisson, les PS variaient de 76 à 77. Je suis satisfait dans l’ensemble, nous avons eu un temps presque idéal cette année».
Jérôme Guillier, 38 ans, exploite à Chaumont-le-Bois, possède deux poulaillers et cultive plusieurs grandes cultures.
Ses récoltes ont été globalement positives à l’exception du blé : «Je termine sur une moyenne de 50 q/ha, ce qui est forcément décevant. Rebelde, une variété en multiplication, n’a pas donné un grand résultat. Compil et Camp Remy n’ont guère fait mieux. Les PS varient de 79 à 83 et sont satisfaisants. Le colza, pour sa part, établit une moyenne de 29 q/ha, obtenue sur des parcelles en altitude et dans des terres à cailloux. Je m’en contente très largement, car certains rendements descendent jusqu’à 15 q/ha dans mon secteur. L’orge d’hiver avec la variété Étincel a été une très belle surprise avec ses 67q/ha de moyenne. L’orge de printemps a livré un rendement de 45 q/ha dans des terres cailloux là aussi. Pour les autres futures récoltées, le lin fait 15q/ha et le pois de printemps arrive à 47q/ha. C’est un beau résultat pour cette dernière culture, c’était la première fois que j’en semais. A l’exception du blé, il s’agit d’une moisson plutôt correcte, surtout si l’on se rappelle les conditions climatiques durant l’hiver»
Jérémy Rognon habite Pothières et travaille dans une ferme céréalière dotée d’un atelier de volailles hors-sol.
Ce jeune exploitant de 21 ans se satisfait de sa moisson, la deuxième depuis sa récente installation : «Les petites terres du plateau ont profité de l’eau du printemps. Heureusement, le coup de chaud juste avant les moissons a été trop tardif pour avoir un impact significatif sur la récolte, surtout dans les cultures semées tôt dans l’année. Le bilan de la récolte est correcte, je pense réaliser ma plus grande marge avec l’orge de printemps qui termine à 75 q/ha, 88 de calibrage et 10 de protéines. Le blé n’est pas vilain non plus, la variété Némo arrive à 70 q/ha (72 de PS et 10,5 de protéines) et Absalon atteint 75q/ha (73 de PS et 11 de protéines). L’orge d’hiver livre un beau résultat avec 70q/ha et 92 de calibrage, Isocel obtient un meilleur rendement que Salamandre. Le colza donne quant à lui 29 q/ha, avec des problèmes en fin de cycle liés au charançon du chou. Ce résultat n’est pas si mauvais que cela, compte tenu des échos que j’ai eus dans le Châtillonnais. Enfin, le pois d’hiver termine à 25q/ha : ce modeste rendement me satisfait, je n’avais pas réalisé de frais en sortie d’hiver, cette culture ne m’aura coûté que la semence».
Paul Bouhélier est en cours d’installation dans le domaine familial à Chaumont-le-Bois et fait lui aussi partie de l’équipe JA.
Le jeune viticulteur de 24 ans prépare la récolte de ses six hectares de vignes répartis sur cinq communes du Châtillonnais : «Nous nous tenons prêts pour le 25 août, même s’il est probable que les premiers coups de sécateurs soient donnés tout début septembre. La vendange s’annonce plutôt bonne. Nous avons échappé au gel du printemps pour la première fois depuis trois ans. Le nombre de grappes est particulièrement abondant cette année. Les maladies comme le mildiou sont apparues assez tardivement et ont été plutôt bien contenues. Le peu de coulure que nous avons eu a été sans conséquence. Tout s’annonce donc bien, même si le sec commence de nous inquiéter fortement. Il n’a pas plu depuis début juin. Si le temps chaud persiste ainsi jusqu’à la récolte, sans précipitation digne de ce nom, il y aura indéniablement des pertes. Avec cet important déficit hydrique, nous sommes également inquiets pour nos jeunes vignes plantées au printemps».
« La récolte d’herbe a été correcte, c’est de bon augure pour nos 65 vaches Prim’Hostein, Montbéliardes et Brunes. Les céréales avec 58 q/ha en orge d’hiver et 70 q/ha en blé sont satisfaisantes également. Comme un peu partout, la déception vient du colza pour lequel nous ne dépassons pas les 25q/ha. Les terres concernées ont, semble t-il, souffert de l’excès d’eau du printemps et d’autres problèmes. Deux autres cultures de notre exploitation sont très mal embarquées à ce jour : le tournesol et le maïs ensilage. Le tournesol a défleuri sur pied, le maïs souffre du manque d’eau. Il n’est tombé que sept millimètres en un mois et demi par ici».
Yannick Salomon, jeune éleveur de 23 ans habitant Savoisy.
Il revient sur ses récoltes qui ne correspondent pas toujours à la tendance générale de son secteur : «Pour moi, la bonne surprise vient plutôt du colza, avec des moyennes de 32 q/ha à Laignes et 36 q/ha à Savoisy. Les cultures étaient bien développées avant l’hiver, je pense qu’elles ont bien résisté aux altises. À l’opposé, l’orge d’hiver et le blé terminent sur un bilan moyen voire assez décevant. La variété Esterel livre 60q/ha, sans calibrage. Je m’attendais à beaucoup mieux compte-tenu de son aspect visuel ces derniers mois. Je pense que cette variété précoce a souffert d’un coup de gel pendant la méiose. Pour le blé, il y a de tout, la moyenne tournera également autour de 60q/ha. Des attaques de fusariose sur un précédent maïs ont fait chuter le rendement à 50q/ha. C’était beaucoup mieux ailleurs avec des rendements atteignant parfois 75q/ha. En ce qui concerne le pois d’hiver, je me satisfais très largement des 40q/ha récoltés. En effet, j’ai encore en tête le broyage de la culture, victime de bactériose, il y a deux ans pour ma première tentative en pois. La récolte d’herbe, en amont des grandes cultures, avait été aussi bonne que précoce. L’enrubannage de luzerne a notamment livré un excellent résultat. Le maïs fourrage ne sera certainement pas du même acabit, malheureusement».
Joffrey Delaire, président des JA de Châtillon-Laignes-Montigny,
est salarié agricole à la ferme familiale située à Saint-Colombe-sur-Seine. Ce jeune Côte-d’orien de 29 ans s’installera d’ici quelques semaines dans cette exploitation dédiée intégralement aux grandes cultures, son ressenti des moissons est très positif : «Cette année va faire du bien économiquement, financièrement et même moralement au Châtillonnais. À l’exception du colza, les rendements sont supérieurs à la moyenne des dernières années qui avaient été catastrophiques avec l’impact des aléas climatiques. Les cours des céréales tendent à augmenter, cette hausse est la bienvenue avec des prix qui deviennent rémunérateurs pour le blé et l’orge de printemps».
Le jeune exploitant fait part des principaux résultats de sa ferme : «dans mon cas, le blé dans les petites terres varie de 65 à 70 q/ha, il monte à plus de 85 q/ha dans les bonnes parcelles. L’orge d’hiver donne 80 q/ha en bonnes terres et 65 q/ha en petites terres. L’orge de printemps approche les 70q/ha par endroits, c’est une belle satisfaction. Le colza, lui, ne dépasse pas 27 q/ha ». La ferme de Joffrey Delaire cultive une partie de ses terres en agriculture biologique : « la luzerne était très bien partie avec près de 7t/ha pour l’ensemble des deux premières coupes. La troisième fauche est en revanche bien compromise avec le temps sec qui perdure. Le blé bio termine à 18q/ha, c’est un résultat plutôt positif par rapport aux dernières campagnes. La bonne nouvelle vient surtout du pois de printemps, avec un rendement proche de 30q/ha».
Victor Matrat, 31 ans, travaille dans une exploitation de polyculture-élevage lait à Prusly-sur-Ource :
«Les récoltes sont meilleures que les années précédentes, elles nous remontent le moral. Cette fois, nous n’avons pas travaillé pour rien ! Les volumes de foin sont considérables. Les pluies ont retardé la récolte d’une dizaine de jours : c’est dommage, sinon, la qualité aurait été optimale. En grandes cultures, nous faisons 52 q/ha en orge de printemps, 69 q/ha en blé et 59 q/ha en orge d’hiver : cela nous satisfait largement. La calotte de l’année, il en fallait une, concerne le colza avec 23 q/ha. Ma grande inquiétude aujourd’hui concerne le maïs ensilage qui est en train de cramer au soleil. Nous devrions le récolter entre le 10 et le 15 août, j’espère que nous en sortirons quelque chose. C’est très important pour nous, il s’agit de la base de la ration de nos vaches laitières Brunes et Prim’Holstein». Victor Matrat craint fort de passer beaucoup de temps sur la route, ce mois d’août, entre son exploitation et ses prés : «il va falloir amener régulièrement de l’eau aux animaux. Le niveau d’eau des rivières baisse sérieusement, la nouvelle méthode de gestion initiée par des personnes extérieures et non impactées par cette problématique nous complique sérieusement la donne. Il va falloir également alimenter les bovins en fourrages et commencer de puiser dans les stocks».
Maxime De Waele, 21 ans, habite Cérilly
et travaille en tant qu’ouvrier polyvalent à l’exploitation agricole du lycée La Barotte : «C’est une belle année pour les fourrages, nous avons récolté beaucoup de foin sur nos 75 ha, avec une qualité qui semble tout à fait correcte. C’est en revanche un peu plus mitigé en grandes cultures : nos 10 ha d’orge d’hiver ont donné 65q/ha, alors que les 9 ha de blé ont livré 60 q/ha. C’est assez décevant pour cette dernière culture, pour laquelle nous pouvons espérer beaucoup mieux lors d’une année favorable». Durant ce mois d’août, Maxime De Waele va s’atteler à semer de nouvelles prairies pour la soixantaine de vaches Brunes de l’exploitation du Legta. Membre du canton JA de Châtillon-Laignes-Montigny, Maxime De Waele a réalisé les photographies de cette double-page en compagnie de son frère Jérémi, lui-même salarié à La Barotte : «nous les avions faites au printemps, en amont du défilé du tape-chaudrons. Les photos étaient affichées sur le char des JA afin d’assurer une communication sur l’agriculture du canton».
Vincent Renault travaille dans une ferme de polyculture-élevage à Châtillon-sur-Seine, au hameau de Marigny.
Cet exploitant de 33 ans ne retient que du positif de cette récolte 2018 : «Les foins et l’enrubannage ont été très satisfaisants, nos vaches auront largement de quoi passer l’hiver. Les grandes cultures ont suivi sur la même dynamique, avec une orge d’hiver à 65 q/ha en variété Esterel, accompagnée d’un calibrage de 80. Le colza est la moins bonne culture de l’année avec 27 q/ha, mais ce résultat reste largement au-dessus de mes espérances. En effet, au mois de mars, je n’en attendais pas plus de 15 q/ha avec le gel et les altises que nous avons eus. J’avais même prévu de retourner une partie du colza, chose chose que je n’ai finalement pas faite. Les blés sont très bons cette année avec une moyenne de 75q/ha et une qualité parfaitement dans les clous. Cela est d’autant plus intéressant que les prix remontent avec des mauvaises récoltes annoncées dans les pays de l’Est et même en France... Cette remontée des cours accompagnée d’une belle récolte va faire le plus grand bien à nos trésoreries, nous venons de vivre plusieurs campagnes très difficiles que personne n’avait déjà connues, même les plus anciens. Pour couronner le tout, l’orge de printemps termine à 70 q/ha avec un calibrage de 84 et des prix à la hausse là aussi».
Nicolas André, 36 ans, travaille dans une ferme céréalière à Cérilly :
«Je stocke la production, je ne connais pas précisément les volumes ni la qualité de cette moisson, mais globalement, tout semble correct à l’exception du colza qui devrait faire entre 25 et 30q/ha. Pour cette culture, c’est une demi-déception seulement, car le colza n’a été beau à aucun moment cette année. Il a été longtemps les pieds dans l’eau, les problèmes de grosses altises qui commencent à arriver chez nous n’ont rien arrangé. En orge et en blé, la récolte semble bien meilleure. Je pense qu’Étincel fera au moins 70 q/ha. Je n’ai réalisé qu’un seul échantillon, celui-ci avait donné un calibrage entre 85 et 88, j’espère qu’il se confirmera. Le blé devrait lui aussi tourner aux alentours de 70 q/ha. Cette année encore, les meilleurs résultats devraient être à l’actif de la variété Rubisco, devant Boregar et Laurier. En ce qui concerne la qualité, j’ai vendu une centaine de tonnes à la moisson, les PS variaient de 76 à 77. Je suis satisfait dans l’ensemble, nous avons eu un temps presque idéal cette année».
Jérôme Guillier, 38 ans, exploite à Chaumont-le-Bois, possède deux poulaillers et cultive plusieurs grandes cultures.
Ses récoltes ont été globalement positives à l’exception du blé : «Je termine sur une moyenne de 50 q/ha, ce qui est forcément décevant. Rebelde, une variété en multiplication, n’a pas donné un grand résultat. Compil et Camp Remy n’ont guère fait mieux. Les PS varient de 79 à 83 et sont satisfaisants. Le colza, pour sa part, établit une moyenne de 29 q/ha, obtenue sur des parcelles en altitude et dans des terres à cailloux. Je m’en contente très largement, car certains rendements descendent jusqu’à 15 q/ha dans mon secteur. L’orge d’hiver avec la variété Étincel a été une très belle surprise avec ses 67q/ha de moyenne. L’orge de printemps a livré un rendement de 45 q/ha dans des terres cailloux là aussi. Pour les autres futures récoltées, le lin fait 15q/ha et le pois de printemps arrive à 47q/ha. C’est un beau résultat pour cette dernière culture, c’était la première fois que j’en semais. A l’exception du blé, il s’agit d’une moisson plutôt correcte, surtout si l’on se rappelle les conditions climatiques durant l’hiver»
Jérémy Rognon habite Pothières et travaille dans une ferme céréalière dotée d’un atelier de volailles hors-sol.
Ce jeune exploitant de 21 ans se satisfait de sa moisson, la deuxième depuis sa récente installation : «Les petites terres du plateau ont profité de l’eau du printemps. Heureusement, le coup de chaud juste avant les moissons a été trop tardif pour avoir un impact significatif sur la récolte, surtout dans les cultures semées tôt dans l’année. Le bilan de la récolte est correcte, je pense réaliser ma plus grande marge avec l’orge de printemps qui termine à 75 q/ha, 88 de calibrage et 10 de protéines. Le blé n’est pas vilain non plus, la variété Némo arrive à 70 q/ha (72 de PS et 10,5 de protéines) et Absalon atteint 75q/ha (73 de PS et 11 de protéines). L’orge d’hiver livre un beau résultat avec 70q/ha et 92 de calibrage, Isocel obtient un meilleur rendement que Salamandre. Le colza donne quant à lui 29 q/ha, avec des problèmes en fin de cycle liés au charançon du chou. Ce résultat n’est pas si mauvais que cela, compte tenu des échos que j’ai eus dans le Châtillonnais. Enfin, le pois d’hiver termine à 25q/ha : ce modeste rendement me satisfait, je n’avais pas réalisé de frais en sortie d’hiver, cette culture ne m’aura coûté que la semence».
Paul Bouhélier est en cours d’installation dans le domaine familial à Chaumont-le-Bois et fait lui aussi partie de l’équipe JA.
Le jeune viticulteur de 24 ans prépare la récolte de ses six hectares de vignes répartis sur cinq communes du Châtillonnais : «Nous nous tenons prêts pour le 25 août, même s’il est probable que les premiers coups de sécateurs soient donnés tout début septembre. La vendange s’annonce plutôt bonne. Nous avons échappé au gel du printemps pour la première fois depuis trois ans. Le nombre de grappes est particulièrement abondant cette année. Les maladies comme le mildiou sont apparues assez tardivement et ont été plutôt bien contenues. Le peu de coulure que nous avons eu a été sans conséquence. Tout s’annonce donc bien, même si le sec commence de nous inquiéter fortement. Il n’a pas plu depuis début juin. Si le temps chaud persiste ainsi jusqu’à la récolte, sans précipitation digne de ce nom, il y aura indéniablement des pertes. Avec cet important déficit hydrique, nous sommes également inquiets pour nos jeunes vignes plantées au printemps».