Agriculture biologique
“Bio et conventionnel sont complémentaires”
Un exploitant agricole de Civry-en-Montagne évoque sa conversion en agriculture biologique.

Après vingt années dédiées à l’agriculture conventionnelle, Olivier et Laurent Mouillon ont décidé de convertir leur exploitation de 450 ha en agriculture biologique. «La démarche a été initiée il y a quatre ans, pour une première récolte 100 % bio réalisée l’été dernier. Le fait de travailler sur deux bassins de captage, sur lesquels nous détenons plus de 50 % des terres, n’a fait qu’accélérer la transition», retrace Olivier Mouillon. Les deux frères envisageaient ce changement de cap depuis plusieurs campagnes : «une étude révélait que 80 % des exploitants passés en bio ne regrettaient pas leurs choix. La seule chose qu’ils regrettaient, c’est de ne pas s’être lancés plus tôt ! Nous nous sommes inspirés de cette donnée pour conforter notre décision».
Animaux et grandes cultures
Le Gaec Mouillon a facilement converti son atelier bovin composé d’une centaine de vaches charolaises et salers. «Le cahier des charges n’a quasiment pas changé, nous étions déjà proches du bio», indique Olivier Mouillon, listant ici ses nouvelles pratiques : «si nous sommes amenés à acheter de l’aliment, celui-ci doit être bio, c’est une obligation. Il y a aussi de petites restrictions pour le traitement des bovins, mais nous avons encore le droit à plusieurs antibiotiques en cas de maladie, au déparasitage et aux vaccins». La conversion des grandes cultures a nécessité une adaptation plus conséquente. L’agriculteur évoque même une «remise en cause totale des pratiques» : «hormis l’agronomie et la zootechnie, il faut oublier tout ce que l’on a pu faire depuis vingt ans. Des formations sont à suivre, il ne faut pas hésiter à échanger avec d’autres collègues qui ont suivi la même direction, même si tout n’est pas transposable d’une exploitation à une autre».
Allongement des rotations
Dans son nouveau fonctionnement, la ferme de Civry-en-Montagne cultive près de 100 ha de prairies temporaires. «Celles-ci rentrent aujourd’hui dans nos rotations, elles permettent d’assainir les parcelles et de réintégrer de la matière organique», précise Olivier Mouillon. Le blé reste la culture principale de l’exploitation, à laquelle viennent s’ajouter du seigle, du pois, du sarrasin, des lentilles, du triticale ou encore du tournesol. «Avec le bio, il est nécessaire d’allonger les rotations», insiste le producteur de 49 ans, «nous essayons beaucoup de choses, même si les possibilités restent limitées sur nos terres de plateau. Il n’est par exemple guère envisageable de cultiver du maïs et du soja. La luzerne, nous sommes obligés d’y passer, nous avons une valorisation grâce à notre élevage. Si ce n’était pas le cas, ce serait beaucoup plus compliqué, d’autant que nous sommes en dehors du périmètre d’action de l’usine de déshydratation de Baigneux-les-Juifs». L’exploitant se prononce ensuite sur la lutte contre les mauvaises herbes : «en bio, il faut accepter de travailler avec les adventices. Le désherbage s’effectue surtout avant le semis et tout de suite après. La préparation de la terre est capitale, il ne faut pas lésiner sur les faux semis. Nous utilisons ensuite une herse étrille pour éliminer une autre partie des adventices».
«Plus sereins»
La première récolte 100 % bio, effectuée l’année dernière, n’a pas livré les résultats escomptés avec la sécheresse. Olivier et Laurent Mouillon se considèrent pourtant «confortés» dans leur nouvelle orientation : «nous avons beaucoup moins de frais engagés en cultures qu’autrefois, En cas de coup dur, un exploitant bio est moins exposé qu’en conventionnel. L’aspect sérénité est également présent sur les bassins de captage. Même si les syndicats des eaux décidaient de les fermer, nous nous maintiendrons de toute façon en bio».
Animaux et grandes cultures
Le Gaec Mouillon a facilement converti son atelier bovin composé d’une centaine de vaches charolaises et salers. «Le cahier des charges n’a quasiment pas changé, nous étions déjà proches du bio», indique Olivier Mouillon, listant ici ses nouvelles pratiques : «si nous sommes amenés à acheter de l’aliment, celui-ci doit être bio, c’est une obligation. Il y a aussi de petites restrictions pour le traitement des bovins, mais nous avons encore le droit à plusieurs antibiotiques en cas de maladie, au déparasitage et aux vaccins». La conversion des grandes cultures a nécessité une adaptation plus conséquente. L’agriculteur évoque même une «remise en cause totale des pratiques» : «hormis l’agronomie et la zootechnie, il faut oublier tout ce que l’on a pu faire depuis vingt ans. Des formations sont à suivre, il ne faut pas hésiter à échanger avec d’autres collègues qui ont suivi la même direction, même si tout n’est pas transposable d’une exploitation à une autre».
Allongement des rotations
Dans son nouveau fonctionnement, la ferme de Civry-en-Montagne cultive près de 100 ha de prairies temporaires. «Celles-ci rentrent aujourd’hui dans nos rotations, elles permettent d’assainir les parcelles et de réintégrer de la matière organique», précise Olivier Mouillon. Le blé reste la culture principale de l’exploitation, à laquelle viennent s’ajouter du seigle, du pois, du sarrasin, des lentilles, du triticale ou encore du tournesol. «Avec le bio, il est nécessaire d’allonger les rotations», insiste le producteur de 49 ans, «nous essayons beaucoup de choses, même si les possibilités restent limitées sur nos terres de plateau. Il n’est par exemple guère envisageable de cultiver du maïs et du soja. La luzerne, nous sommes obligés d’y passer, nous avons une valorisation grâce à notre élevage. Si ce n’était pas le cas, ce serait beaucoup plus compliqué, d’autant que nous sommes en dehors du périmètre d’action de l’usine de déshydratation de Baigneux-les-Juifs». L’exploitant se prononce ensuite sur la lutte contre les mauvaises herbes : «en bio, il faut accepter de travailler avec les adventices. Le désherbage s’effectue surtout avant le semis et tout de suite après. La préparation de la terre est capitale, il ne faut pas lésiner sur les faux semis. Nous utilisons ensuite une herse étrille pour éliminer une autre partie des adventices».
«Plus sereins»
La première récolte 100 % bio, effectuée l’année dernière, n’a pas livré les résultats escomptés avec la sécheresse. Olivier et Laurent Mouillon se considèrent pourtant «confortés» dans leur nouvelle orientation : «nous avons beaucoup moins de frais engagés en cultures qu’autrefois, En cas de coup dur, un exploitant bio est moins exposé qu’en conventionnel. L’aspect sérénité est également présent sur les bassins de captage. Même si les syndicats des eaux décidaient de les fermer, nous nous maintiendrons de toute façon en bio».