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Forum à la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or

Bio : des réponses concrètes aux agriculteurs

Revenus, débouchés, aides... La filière bio continue de progresser. Le forum sur l'€™agriculture biologique qui s'€™est déroulé à Dijon la semaine dernière l'€™a confirmé.
Par Aurélien Genest
Bio : des réponses concrètes aux agriculteurs
Les organisateurs du formum : Marion Morize (animatrice Gab21), Michel Ladérach (Dijon Céréales), Sarah Hassan (animatrice Sedarb), Jean-François Cortot (gaec des Tours), Alain Jacson (président du Gerfab, groupe technique grandes cultures bio), Hervé Lal
Les acteurs du développement de la bio ont invité les agriculteurs côte d'€™oriens la semaine dernière à Dijon. Leur but ? Leur faire découvrir les potentialités de l'€™agriculture biologique sur leur territoire. Le Sedarb, la Chambre d'€™agriculture de Côte d'€™Or, le Gab21, le Gerfab, Dijon Céréales et la Cocebi ont accueilli des agriculteurs conventionnels, et plus particulièrement ceux des bassins versants de l'€™Ouche et de la Tille. [I]«Dans un souci de préservation de la qualité de l'€™eau, ces deux bassins ont été choisis pour un projet de développement des surfaces céréalières en agriculture biologique financé par l'€™agence de l'€™eau Rhône Méditerranée Corse»[i] explique Sarah Hassan, animatrice au Sedarb (Service de développement de l'€™agriculture biologique en Bourgogne). Ce premier forum concernait plus spécifiquement le système céréalier et sera suivi d'€™autres actions (visites de ferme, réunions techniques...) organisées avec les différents acteurs de la bio en Côte d'€™Or.

[INTER]Trois cents hectares en bio [inter]
Jean-François Cortot et Hervé Lallemant, du Gaec des Tours à Asnières-en-Montagne (canton de Montbard), sont venus faire part de leur expérience. Ils exploitent 300 hectares de céréales depuis 2001 et tirent un bilan positif de leur passage en bio : [I]«L'€™exploitation tourne plutôt bien. Je dirais mieux qu'€™en agriculture conventionnelle»[i] indique Jean-François Cortot. Pourquoi ce choix de la reconversion ? [I]«Je voulais faire évoluer l'€™exploitation, je voulais retrouver un peu plus de technicité, un peu plus d'€™agronomie. En plus, j'€™ai eu des problèmes de santé à une période donnée qui étaient probablement dus aux produits phytosanitaires»[i] poursuit Jean-François. Aujourd'€™hui, l'€™agriculteur se dit [I]«très satisfait»[i] et confiant en l'€™avenir : [I]«le bio est dans l'€™air du temps, la croissance ne fait qu'€™augmenter depuis les années 2003, 2004. En fait, en bio, on ne réinvente rien, on reprend les méthodes de l'€™après guerre»[i]. Son message en direction des agriculteurs qui hésitent à faire du bio est le suivant : [I]«il y a beaucoup moins de risques de faire du bio qu'€™avant. Les Chambres et les techniciens sont là pour nous aider. Il ne faut donc pas avoir peur de se lancer. Les filières sont de mieux en mieux organisées, c'€™est très favorable»[i].

[INTER]Marges brutes et débouchés intéressants[inter]
Au programme de la réunion : les principes techniques et agronomiques de la conduite des grandes cultures en bio, mais aussi la présentation d'€™une étude économique menée par Dijon Céréales et la Chambre d'€™agriculture. Celle-ci montre que les marges brutes en bio sont équivalentes voire supérieures à celles du conventionnel, notamment dans les systèmes céréaliers de plaine. Concernant les débouchés, Michel Ladérach de Dijon Céréales a tenu un discours optimiste, faisant part de plusieurs demandes [I]«de taille» : «Nous avons ouvert un partenariat avec des industriels allemands. Ces derniers ont besoin, chaque année, de 2 000 tonnes de soja. Cela sécurise encore plus le système bio. Rappelons bien sûr les 15 000 tonnes de blé liées au moulin d'€™Aiserey. Nous sommes aussi sur un projet légumes : nous convertissons une exploitation de 40 ha depuis le 1er novembre. Un schéma de production de légumes bio va être mis en place»[i]. A ces débouchés s'€™ajoute un projet de pain bio fabriqué à partir d'€™une farine bio [I]«de Bourgogne»[i] à destination de la restauration scolaire.
Concernant les aides 2011, le contexte est un peu moins [I]«sûr»[i]. Marion Morize, animatrice au Groupement des agrobiologistes de Côte d'€™Or, apporte des précisions :[I]«Il y aura des aides à la conversion mais nous ne connaissons pas encore leurs montants. On espère que le ministère nous dira rapidement ce qu'€™il en est, pour que les agriculteurs puissent prendre des décisions en connaissance de cause. Jusqu'€™en 2010, nous étions sur des MAE du deuxième pilier de la Pac. En 2011, nous basculons sur des aides directes du premier pilier»[i].


Conversions bio: le lait s'€™y met aussi


La Côte d'€™Or compte actuellement 250 fermes ou domaines bio, toutes productions confondues. [I]«Cette année, 40 fermes et domaines sont en reconversion»[i] signale Marion Morize, [I]«cela confirme la bonne tendance de l'€™année dernière où il y a eu une cinquantaine de conversion»[i]. Les vignerons sont toujours moteurs mais on assiste à un développement des conversions en polyculture élevage, notamment les exploitations laitières. [I]«Sept sont passées en bio au cours de l'€™année, grâce notamment à un partenariat pour la collecte entre Biolait et la coopérative laitière de Bourgogne»[i].