Bien outillés face à l'administratif
Deux participants au stage 21 heures de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or livrent leur ressenti. Cette formation s'étalait pour la première fois sur quatre jours au lieu de trois afin de consacrer plus de temps à la gestion administrative.
Personne ne choisit de devenir agriculteur pour passer des heures au bureau à gérer de la paperasse. Pour autant, se lancer dans cette activité en ignorant cette dimension, c'est, aujourd'hui, faire preuve d'irresponsabilité. Alors autant aborder les choses avec lucidité et pragmatisme. C'est ce que proposait la dernière version du stage « 21 heures » organisé par la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or. Ce stage vise, de manière globale, à maîtriser les enjeux de l'installation en agriculture. Habituellement organisé sur trois jours, il s'étale désormais sur quatre afin de laisser plus de place à la gestion administrative. Fin octobre, une quinzaine de candidats à l'installation ou la reprise d'exploitation y participaient, à Bretenière. Parmi eux, Lucie Hinterlang et Bastien Désertaux qui se destinent tous deux à la reprise de domaines viticoles familiaux.
Ouvrir les yeux sur la charge de travail administratif
Lucie Hinterlang va reprendre, début 2026, avec sa cousine, Marion Nauleau, et sa tante, le Domaine Mugneret-Gibourg situé à Vosne-Romanée. C'est l'aboutissement d'un projet prévu depuis plusieurs années. Les deux jeunes femmes travaillent sur le domaine depuis huit ans. « On a découvert cette formation sur la gestion, explique-t-elle, un peu par hasard. On est très satisfaites parce qu'en quatre jours on a récupéré une sorte de grosse « boîte à outils » pour l'installation. On dit toujours qu'agriculteur est un métier très solitaire, là, en l'occurrence, je trouve qu'on est très bien accompagnés et que l'a mission de la Chambre d'agriculture est complètement remplie. Je sors de cette formation avec la sensation d'être bien entourée. » Quant à Bastien Désertaux, il va s'associer avec son père et sa tante sur le Domaine Désertaux-Ferrand, à Corgoloin. L'installation interviendra, là aussi, début 2026. « La formation, souligne-t-il, nous a permis de mettre des visages sur les organismes avec lesquels on échange par mail. Cela nous a également permis d'apprendre un peu plus en détail le fonctionnement et le rôle de ces organismes. Personnellement, la formation m'a ouvert les yeux sur la charge de travail administrative qui m'attend et sur le futur de mon exploitation puisque mes associés vont partir en retraite dans quelques années, il faut donc que je m'organise pour le moment où je devrai assumer seul le travail de deux autres personnes. Les démarches à faire pour la suite m'apparaissent bien plus claires. »
S'acculturer aux acteurs du quotidien du chef d'entreprise
Thomas Michaut, coordinateur formation continue à la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or, revient sur le nouveau format de ce stage « 21 heures ». « On instaure beaucoup de travail en groupe, avec une dimension ludique qui rythme différemment l'ensemble de la formation. Les interventions d'interlocuteurs auxquels ces futurs agriculteurs et viticulteurs auront régulièrement affaire sont très importantes : elles apportent une notion d'acculturation à des organismes pas toujours bien connus mais auxquels ces candidats à l'installation seront confrontés dans leur activité, tels que la Safer ou la DDT ».