Filière élevage
Bien, mais peut mieux faire...
Un premier bilan encourageant pour la démarche «Éleveur & Engagé», qui en ce début d’année comptait plus de 300 enseignes signataires à travers toute la France, dont 3 dans l’Yonne.
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Lancée officiellement le 17 octobre dernier, à l’initiative de la Fédération Nationale Bovine et des Jeunes Agriculteurs, la démarche «Éleveur & Engagé» s’est fixée un double objectif : satisfaire les attentes des consommateurs et assurer un revenu décent aux éleveurs bovins, alors que la rémunération moyenne ne dépasse pas les 8 000 € par an. Une démarche saluée à sa juste valeur, par le président Macron, lors de son discours de clôture des États Généraux de l’Alimentation, le 11 octobre.
Au fil des semaines, l’engagement de la grande distribution s’intensifie et 7 des 9 plus importantes enseignes françaises sont déjà signataires de la démarche : Système U, Carrefour, E. Leclerc, Intermarché, Lidl, Casino et Auchan. Pour 244 points de ventes engagés répartis sur 31 départements fin 2017, et l’annonce dès janvier, de plus d’une centaine de nouveaux magasins, d’accord pour faire apparaître les viandes Éleveur & Engagé dans leurs rayons. Des produits que le consommateur visualise facilement par un logo de référence, lui garantissant une viande issue d’un animal de qualité, maturée pendant un minimum de 10 jours, en provenance d’élevages engagés dans la charte des bonnes pratiques et permettant de la création de valeur ajoutée pour l’éleveur. Un achat citoyen, qui donne un sens à la consommation en privilégiant la viande issue d’animaux essentiellement élevés en plein air, dans les pâturages français et ne majorant pas de beaucoup le prix d’achat : les professionnels estiment qu’un steak haché inscrit dans la démarche, n’est vendu que 3 ou 4 centimes de plus qu’un steak normal. Et peut-être le début d’une nouvelle ère dans les relations entre distributeurs et éleveurs, à l’heure où le marché de la viande est en perte de valeur, attaqué de tous côtés. Les races à viande concernées par la démarche sont aujourd’hui au nombre de 6 : Limousine, Charolaise, Parthenaise, Blonde d’Aquitaine, Salers et Aubrac, pour 5 500 animaux commercialisés par mois et un retour supplémentaire aux éleveurs, d’environ 0,80 à 1 € par kg de carcasse.
Trois magasins dans l’Yonne
Dans l’Yonne, 3 enseignes ont rejoint la démarche. Premier d’entre eux, le magasin Carrefour de Sens Maillot, rejoint depuis par les centres Leclerc de Tonnerre et de Migennes. Pour son directeur, Youssef Seffar, l’enjeu est d’importance : «au-delà de s’assurer que l’éleveur récupère une partie de la marge, de manière automatique, il faut que le client final sache à quel type de viande et à quelle race il a à faire. Notre but n’est pas forcément d’augmenter nos prix pour autant, mais de travailler sur notre marge, de sorte qu’elle soit un peu réduite et que l’effort réalisé soit partagé par les différents maillons de la chaîne». Pour le directeur de l’enseigne Carrefour, l’autre point important est la communication sur le produit : «en plus de macarons sur les barquettes et d’affiches dans le rayon, nos vendeurs bouchers sont au courant de la démarche et ont la capacité de l’expliquer à nos clients. J’ai par ailleurs demandé à la FDSEA, si des éleveurs pouvaient venir de temps à autre assurer quelques animations dans le magasin, au plus près des clients». L’amorce de nouveaux rapports entre la grande distribution et le monde de l’élevage remporte aussi les faveurs de Youssef Seffar : «nos intérêts sont communs, d’autant que le secteur est en régression au niveau des ventes et que l’on a besoin de redorer l’image de la viande. Il faut souder nos énergies pour aller chercher le client, car au final, c’est lui qui décide de l’acte d’achat et personne d’autre !»
Satisfaction aussi pour Christelle Magny, éleveuse en Puisaye, qui a vu cette année deux de ses bêtes retenues par l’abattoir pour être commercialisées dans le cadre de la démarche : «le seul problème est qu’on ne sait pas au moment où l’animal quitte l’exploitation, s’il sera retenu ou non. C’est l’abattoir qui les classe ainsi, selon un cahier des charges défini». Pas certaine pour autant de l’efficacité de la communication : «j’ai peur que le consommateur final se retrouve un peu perdu avec l’apparition d’un nouveau logo. Va-t-il réussir à s’y retrouver, parmi tous les autres déjà existants ?» Pour Arnaud Guyard, président de la section bovine à la FDSEA 89, il serait important, «que l’on puisse faire un parallèle, avec les accords de type Ceta qui nous sont tombés dessus. Car si la démarche «Éleveur & Engagé» garantit des animaux d’une qualité sanitaire excellente, identifiés et tracés, représentant tout le panel de ce que l’on sait faire, on ne pourra jamais rivaliser, compte tenu de nos coûts de production, avec les viandes venues d’ailleurs».
Au fil des semaines, l’engagement de la grande distribution s’intensifie et 7 des 9 plus importantes enseignes françaises sont déjà signataires de la démarche : Système U, Carrefour, E. Leclerc, Intermarché, Lidl, Casino et Auchan. Pour 244 points de ventes engagés répartis sur 31 départements fin 2017, et l’annonce dès janvier, de plus d’une centaine de nouveaux magasins, d’accord pour faire apparaître les viandes Éleveur & Engagé dans leurs rayons. Des produits que le consommateur visualise facilement par un logo de référence, lui garantissant une viande issue d’un animal de qualité, maturée pendant un minimum de 10 jours, en provenance d’élevages engagés dans la charte des bonnes pratiques et permettant de la création de valeur ajoutée pour l’éleveur. Un achat citoyen, qui donne un sens à la consommation en privilégiant la viande issue d’animaux essentiellement élevés en plein air, dans les pâturages français et ne majorant pas de beaucoup le prix d’achat : les professionnels estiment qu’un steak haché inscrit dans la démarche, n’est vendu que 3 ou 4 centimes de plus qu’un steak normal. Et peut-être le début d’une nouvelle ère dans les relations entre distributeurs et éleveurs, à l’heure où le marché de la viande est en perte de valeur, attaqué de tous côtés. Les races à viande concernées par la démarche sont aujourd’hui au nombre de 6 : Limousine, Charolaise, Parthenaise, Blonde d’Aquitaine, Salers et Aubrac, pour 5 500 animaux commercialisés par mois et un retour supplémentaire aux éleveurs, d’environ 0,80 à 1 € par kg de carcasse.
Trois magasins dans l’Yonne
Dans l’Yonne, 3 enseignes ont rejoint la démarche. Premier d’entre eux, le magasin Carrefour de Sens Maillot, rejoint depuis par les centres Leclerc de Tonnerre et de Migennes. Pour son directeur, Youssef Seffar, l’enjeu est d’importance : «au-delà de s’assurer que l’éleveur récupère une partie de la marge, de manière automatique, il faut que le client final sache à quel type de viande et à quelle race il a à faire. Notre but n’est pas forcément d’augmenter nos prix pour autant, mais de travailler sur notre marge, de sorte qu’elle soit un peu réduite et que l’effort réalisé soit partagé par les différents maillons de la chaîne». Pour le directeur de l’enseigne Carrefour, l’autre point important est la communication sur le produit : «en plus de macarons sur les barquettes et d’affiches dans le rayon, nos vendeurs bouchers sont au courant de la démarche et ont la capacité de l’expliquer à nos clients. J’ai par ailleurs demandé à la FDSEA, si des éleveurs pouvaient venir de temps à autre assurer quelques animations dans le magasin, au plus près des clients». L’amorce de nouveaux rapports entre la grande distribution et le monde de l’élevage remporte aussi les faveurs de Youssef Seffar : «nos intérêts sont communs, d’autant que le secteur est en régression au niveau des ventes et que l’on a besoin de redorer l’image de la viande. Il faut souder nos énergies pour aller chercher le client, car au final, c’est lui qui décide de l’acte d’achat et personne d’autre !»
Satisfaction aussi pour Christelle Magny, éleveuse en Puisaye, qui a vu cette année deux de ses bêtes retenues par l’abattoir pour être commercialisées dans le cadre de la démarche : «le seul problème est qu’on ne sait pas au moment où l’animal quitte l’exploitation, s’il sera retenu ou non. C’est l’abattoir qui les classe ainsi, selon un cahier des charges défini». Pas certaine pour autant de l’efficacité de la communication : «j’ai peur que le consommateur final se retrouve un peu perdu avec l’apparition d’un nouveau logo. Va-t-il réussir à s’y retrouver, parmi tous les autres déjà existants ?» Pour Arnaud Guyard, président de la section bovine à la FDSEA 89, il serait important, «que l’on puisse faire un parallèle, avec les accords de type Ceta qui nous sont tombés dessus. Car si la démarche «Éleveur & Engagé» garantit des animaux d’une qualité sanitaire excellente, identifiés et tracés, représentant tout le panel de ce que l’on sait faire, on ne pourra jamais rivaliser, compte tenu de nos coûts de production, avec les viandes venues d’ailleurs».