Session de la Chambre d'agriculture
"Bien des choses ne vont pas, monsieur le préfet"
Environnement, impact du gel sur les cultures, évolution de la Pac et tuberculose bovine étaient au programme du rendez-vous trimestriel de la Chambre d'agriculture de Côte d'Or.

La session de la Chambre d'agriculture est un moment privilégié pour s'adresser au préfet. Dominique Chambrette n'a pas lésiné sur le temps de parole pour [I]«faire passer»[i] les revendications du milieu agricole, elles-mêmes appuyées par d'autres représentants d'OPA. Le président de la Chambre d'agriculture a insisté sur quatre dossiers : l'environnement, l'impact du gel sur les cultures, l'évolution de la Pac et la tuberculose bovine. En matière d'environnement: [I]«Il y a un ras-le-bol général. L'empilement des normes lassent les agriculteurs qui en font déjà beaucoup. Nous tirons la sonnette d'alarme. Nous sommes prêts à continuer de faire des efforts pour améliorer les pratiques culturales mais toujours dans une logique agronomique et de production»[i]. Dominique Chambrette demande des réponses concrètes pour tout ce qui est [I]«hydraulique, curage des fossés et entretiens»[i]. Sur les bassins d'alimentation de captage (Bac), le président de la Chambre rappelle la notion de droits de propriété susceptible de déboucher sur des contentieux. Concernant les cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan), Dominique Chambrette s'oppose au passage de 75 à 100% concernant la couverture des sols en période de lessivage et précise que les Cipan [I]«ne doivent en aucun cas hypothéquer la culture suivante»[i]. Ecophyto 2018 arrive dans son intervention : [I]«Nous avons tous intérêt à réduire l'emploi des produits phytosanitaires pour des raisons environnementales, économiques et de santé. Mais fixer par avance des chiffres aussi importants (réduction de 50% des produits) c'est comme si vous alliez dire à tous les pharmaciens de Dijon que d'ici trois ans, ils devront réduire de 50% leurs ventes de médicaments. Nous, nous ne saurons pas faire ni l'expliquer aux agriculteurs»[i].
[INTER]Gel : vers 50 000 ha ressemés ?[inter]
Le froid hivernal a fait des ravages dans le département, [I]«il est possible que nous approchions les 50000 ha de ressemis en Côte d'Or»[i] annonce Dominique Chambrette, prévoyant d'ores-et-déjà une baisse du chiffre d'affaires de la ferme Côte d'Or. La carte «sécheresse» de l'été dernier et la carte «gel» de cet hiver se superposent assez bien : [I]«les agriculteurs qui ont fait les plus mauvais rendements en 2011 se retrouvent en difficulté une deuxième année consécutive. Ils sont obligés de ressemer et leurs potentiels sont revus à la baisse avec les cultures de printemps»[i] commente le président de la Chambre. Après avoir rappelé l' [I]«exemplarité»[i] du dossier calamités sécheresse, conduit en partenariat avec la DDT (35,5 millions d'euros pour la Bourgogne et 4,5 millions pour la Côte d'Or), Dominique Chambrette a regretté que les productions grandes cultures ne soient plus éligibles au fonds calamités. Il s'est une nouvelle fois adressé à Pascal Mailhos: [I]«Monsieur le préfet, je vous demande de regarder avec vos services de quelle manière pouvons-nous envisager un allégement de l'impôt foncier, comme nous avions pu l'obtenir l'année dernière avec les surfaces en herbe»[i].
[INTER]Attention à la Pac[inter]
Sur la prochaine politique agricole commune, Dominique Chambrette revient sur la position de Nicolas Sarkozy, qui a dit qu'il était [I]«contre la convergence des aides européennes pour éviter une catastrophe pour les agriculteurs français». «Nous sommes bien d'accord avec lui»[i] réplique le président Chambrette, [I]«nous n'avons pas les mêmes conditions d'exploitation qu'un certain nombre de pays de l'Est, que ce soit en coûts de main d'œuvre ou en niveau de vie... Mais il faut tout de même lui rappeler que la moitié des agriculteurs de Côte d'Or sont déjà en-dessous de la subvention moyenne européenne qui est de 280€/ha. Dans notre département, beaucoup de monde se situe entre 250 et 260€/ha. Pour la future réforme, il ne faudra pas l'oublier. La Côte d'Or et la Bourgogne ont déjà des aides à des niveaux bas»[i].
[INTER]àradication du cerf[inter]
La problématique [I]«tuberculose bovine»[i] est le quatrième point abordé par Dominique Chambrette. [I]«C'est probablement le dossier le plus problématique que l'on ait eu à traiter. On ne voit pas la solution, malgré tout ce qui a été fait, notamment en prophylaxie. Le danger qui est devant nous, c'est de ne plus pouvoir exporter nos animaux. C'est inenvisageable, mais nous n'avons jamais été aussi près...»[i] Le président aborde alors la notion de faune sauvage : «là, par contre, un certain nombre de choses s'impose» fait-il remarquer. Le plus facile à mettre en place, selon lui: la [I]«destruction d'un maximum de blaireaux sur l'ensemble du département»[i], l'[I]«inutilité»[i] de cet animal étant une nouvelle fois mise en avant. Le président revient ensuite sur les quatre cerfs retrouvés positifs dans la vallée de l'Ouche : [I]«nous demandons l'éradication des cervidés sur cette zone monsieur le préfet, et je pèse mes mots. Dans ce dossier, je n'ose même pas imaginer le nombre d'animaux abattus dans nos troupeaux. Il faut un plan d'envergure»[i]. L'abandon du plan de chasse sanglier est à nouveau demandé. En ce qui concerne l'agrainage : [I]«il faut le supprimer définitivement pendant la période de chasse»[i]. Le président Chambrette termine son propos en demandant l'autorisation de pouvoir labourer les prairies, afin de redonner un peu d'espoir aux éleveurs, [I]«car bien des choses ne vont pas, monsieur de préfet»[i].
[INTER]Gel : vers 50 000 ha ressemés ?[inter]
Le froid hivernal a fait des ravages dans le département, [I]«il est possible que nous approchions les 50000 ha de ressemis en Côte d'Or»[i] annonce Dominique Chambrette, prévoyant d'ores-et-déjà une baisse du chiffre d'affaires de la ferme Côte d'Or. La carte «sécheresse» de l'été dernier et la carte «gel» de cet hiver se superposent assez bien : [I]«les agriculteurs qui ont fait les plus mauvais rendements en 2011 se retrouvent en difficulté une deuxième année consécutive. Ils sont obligés de ressemer et leurs potentiels sont revus à la baisse avec les cultures de printemps»[i] commente le président de la Chambre. Après avoir rappelé l' [I]«exemplarité»[i] du dossier calamités sécheresse, conduit en partenariat avec la DDT (35,5 millions d'euros pour la Bourgogne et 4,5 millions pour la Côte d'Or), Dominique Chambrette a regretté que les productions grandes cultures ne soient plus éligibles au fonds calamités. Il s'est une nouvelle fois adressé à Pascal Mailhos: [I]«Monsieur le préfet, je vous demande de regarder avec vos services de quelle manière pouvons-nous envisager un allégement de l'impôt foncier, comme nous avions pu l'obtenir l'année dernière avec les surfaces en herbe»[i].
[INTER]Attention à la Pac[inter]
Sur la prochaine politique agricole commune, Dominique Chambrette revient sur la position de Nicolas Sarkozy, qui a dit qu'il était [I]«contre la convergence des aides européennes pour éviter une catastrophe pour les agriculteurs français». «Nous sommes bien d'accord avec lui»[i] réplique le président Chambrette, [I]«nous n'avons pas les mêmes conditions d'exploitation qu'un certain nombre de pays de l'Est, que ce soit en coûts de main d'œuvre ou en niveau de vie... Mais il faut tout de même lui rappeler que la moitié des agriculteurs de Côte d'Or sont déjà en-dessous de la subvention moyenne européenne qui est de 280€/ha. Dans notre département, beaucoup de monde se situe entre 250 et 260€/ha. Pour la future réforme, il ne faudra pas l'oublier. La Côte d'Or et la Bourgogne ont déjà des aides à des niveaux bas»[i].
[INTER]àradication du cerf[inter]
La problématique [I]«tuberculose bovine»[i] est le quatrième point abordé par Dominique Chambrette. [I]«C'est probablement le dossier le plus problématique que l'on ait eu à traiter. On ne voit pas la solution, malgré tout ce qui a été fait, notamment en prophylaxie. Le danger qui est devant nous, c'est de ne plus pouvoir exporter nos animaux. C'est inenvisageable, mais nous n'avons jamais été aussi près...»[i] Le président aborde alors la notion de faune sauvage : «là, par contre, un certain nombre de choses s'impose» fait-il remarquer. Le plus facile à mettre en place, selon lui: la [I]«destruction d'un maximum de blaireaux sur l'ensemble du département»[i], l'[I]«inutilité»[i] de cet animal étant une nouvelle fois mise en avant. Le président revient ensuite sur les quatre cerfs retrouvés positifs dans la vallée de l'Ouche : [I]«nous demandons l'éradication des cervidés sur cette zone monsieur le préfet, et je pèse mes mots. Dans ce dossier, je n'ose même pas imaginer le nombre d'animaux abattus dans nos troupeaux. Il faut un plan d'envergure»[i]. L'abandon du plan de chasse sanglier est à nouveau demandé. En ce qui concerne l'agrainage : [I]«il faut le supprimer définitivement pendant la période de chasse»[i]. Le président Chambrette termine son propos en demandant l'autorisation de pouvoir labourer les prairies, afin de redonner un peu d'espoir aux éleveurs, [I]«car bien des choses ne vont pas, monsieur de préfet»[i].
Projet de motion «Tuberculose bovine»
Considérant :
- L'évolution inquiétante du nombre de foyers de tuberculose bovine en Côte d'Or avec 18 foyers de 2002 à 2006 et 127 foyers de 2007 à 2012, dont 17 foyers sur la seule année 2012, - Depuis 2010, le maintien à 30% du taux annuel d'élevages multi-foyers. 20 foyers ont été touchés au moins deux fois, dont 5 trois fois,- L'émergence de la tuberculose bovine au sein de la population des cervidés de la vallée de l'Ouche et des Hautes-Côtes. 4 cervidés ont été découverts positifs en 2012,-Le maintien du taux des sangliers atteints à 10% dans la vallée de l'Ouche, à 5% dans la région de Vénarey-les-Laumes et du taux des blaireaux atteints à 8% sur les deux zones à risque, -Les conclusions de la visite du 19 septembre 2011 des experts de l'OAV qui contestent le schéma décisionnel prophylactique pourtant validé par la DGAL mais jugé non conforme à la directive européenne 64-432. Cette remise en cause pourrait aboutir à une perte du statut français indemne de tuberculose dès le mois de juin 2012.
Nous demandons :
- La mise en place immédiate d'un plan d'éradication des cervidés de la vallée de l'Ouche et des Hautes-Côtes, -L'extension du plan de lutte blaireaux à tout le département, avec l'utilisation optimisée de tous les moyens et de toutes les techniques possibles (piégeage, tirs d'été et tirs de nuits), -La suppression du plan de chasse sanglier sur le département, - L'interdiction de l'agrainage pendant la saison de chasse sur tout le département et son maintien hors saison de chasse. -Le maintien de l'utilisation de l'interféron gamma dans un cadre expérimental défini, -Une procédure simplifiée de requalification des cheptels ayant présenté des bovins suspects lors d'un premier contrôle, abattus et négatifs en analyse PCR. Dans ce cas, le recontrôle entier du cheptel par IDC avec abattage et contrôle PCR négatif des bovins suspects permettrait de requalifier le cheptel.
L'intégralité des demandes liées à la faune sauvage doit être mise à l'expertise au nouveau groupe «Faune Sauvage» au ministère de l'Agriculture et encadrée par des règlements sanitaires.