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Conjoncture

Besoin de perspectives

Une rencontre avec les Parlementaires s’est déroulée vendredi dernier à Dijon.
Par Aurélien Genest
Besoin de perspectives
Une partie de la délégation agricole présente en préfecture.
«Qu’on arrête de nous amuser. Aucune des mesures récemment sorties n’est utile à long terme, nous avons pourtant besoin de réelles perspectives pour l’agriculture» lançait Fabrice Faivre, le président de la FDSEA, la semaine dernière lors d’un rendez-vous en préfecture. Ce ne sont pas les annonces de lundi soir, en provenance de Bruxelles, qui semblaient l’apaiser :  «à l’image des autres mesurettes, elles ne règlent pas le problème de fond qui est encore la problématique du prix». Avec l’aide du préfet Éric Delzant, la profession agricole a donc rencontré les Parlementaires de Côte d’Or afin de leur «redire les difficultés actuelles et la situation économique catastrophique d’un certain nombre d’exploitations du département». Pour François-Xavier Lévêque, le président des JA, des agriculteurs «se demandent aujourd’hui s’ils doivent continuer ou arrêter. Oui, on en est là. Au bout d’un moment, les gens ne croient plus en rien. Pour ne rien arranger, les zones intermédiaires ne sont toujours pas soutenues et les producteurs céréaliers des plateaux sont oubliés». Un dossier de propositions a été remis à chaque Parlementaire. Les sujets abordés touchaient notamment à la valorisation du «Produire et Manger Français», au respect de l’accord sur les prix, au retour de la compétitivité, au développement d’une politique fiscale et sociale innovante et ambitieuse, à la définition d’une ligne politique pour la défense des zones à faible potentiel et à la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de la gestion de l’eau.

«En France, on se regarde»
«Nous sommes bien conscients que les Parlementaires de Côte d’Or ne pourront pas inverser les choses à eux seuls» reconnaissait Fabrice Faivre, «mais ils peuvent au moins faire du lobbying avec leurs collègues pour changer la donne au plus haut rang. Il faut des volontés politiques pour régler nos problèmes. Nous avons besoin de perspectives, nous subissons la concurrence d’autres pays qui ont peut-être mieux anticipé que nous. En France, on se regarde. Sur la question des prix, il va sans doute falloir modifier une ou deux lois. Les producteurs doivent intégrer les négociations, le schéma actuel dans lequel les transformateurs et distributeurs se servent en premier doit cesser».

Sur la mobilisation syndicale du 3 septembre à Paris, Fabrice Faivre retient «l’année blanche qui redonnera un peu souffle aux exploitations mais celle-ci ne suffit malheureusement pas à redonner les perspectives tant attendues». François-Xavier Lévêque salue l’absence de débordements des manifestants: «nous avons 80% de la population qui est derrière nous, nous donnons une bonne image, cela ne peut être que bénéfique. Malheureusement, nous sommes encore loin du compte en termes de mesures efficaces. Le préfet s’est engagé à nous donner des réponses à nos revendications dans une dizaine de jours».