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Race Salers

Belles cornes et gros atouts économique

L’association Salers de Bourgogne organisait une porte ouverte dans un élevage de Sully. Converti avec succès à la race Salers depuis cinq ans, Philippe Lambert a présenté son système et les atouts de la race.
Par EA71
Belles cornes et gros atouts économique
Devant des éleveurs venus de Bourgogne et de départements limitrophes, le technicien du Herd Book Salers Olivier Tournade a procédé à une visite commentée du cheptel de Philippe Lambert.
Le 3 septembre dernier, l’association Salers Bourgogne proposait sa porte ouverte annuelle à Sully. Animée par le technicien du Herd-Book Salers Olivier Tournade, venu spécialement du Cantal, la visite a eu lieu chez Philippe Lambert, éleveur de Salers depuis 2010. Ce dernier avait pour habitude d’hiverner ses animaux en plein-air sur des parcelles sans valeur perchées sur un plateau calcaire surplombant la plaine de Sully. Les charolaises qui constituaient son cheptel vêlaient au pré. Mais les performances ne satisfaisaient pas Philippe qui se trouvait en proie à un surcroit de travail, étant seul pour gérer 220 hectares et environ 140 vêlages. Un technicien lui a parlé de la race Salers dont la facilité de vêlage reconnue répondait bien à la conduite d’élevage de Philippe. Après un temps de réflexion, «le temps que le projet murisse», l’éleveur s’est décidé à acquérir des vaches Salers. Une annonce parue dans la presse agricole l’a conduit jusque dans le berceau de race. «Mais l’élevage en question ne me plaisait pas… C’est par hasard que je suis tombé sur une autre ferme en remontant de la région de Salers» . Dès lors, l’éleveur saône-et-loirien s’est mis à s’approvisionner exclusivement dans cet élevage inscrit, aux femelles très laitières. «Tous les ans, je lui reprends 6 – 8 bêtes», confie Philippe. Aujourd’hui, il détient entre 60 et 70 vaches Salers, le reste demeurant de race charolaise.

Plein-air
Choisies pour leur facilité de vêlage et leur rusticité, les Salers de Philippe Lambert passent l’année dehors avec juste des abris en accès libre durant l’hiver. Les vêlages sont pour la plupart programmés en fin d’été, évitant ainsi d’avoir des petits veaux en plein hiver. Comme le recommande son technicien de race, Philippe a fait le choix d’engraisser ses mâles. Les broutards maigres purs race sont en effet moins bien valorisés que des «blancs» ou des croisés. Vendus gras à deux ans au groupement Feder/Socaviac, les taurillons Salers sont payés sensiblement aux mêmes prix que des charolais à classement égal, assurent l’éleveur et son technicien. Les animaux de Philippe sont même «assez conformés» jusqu’à «R+», informe-t-il. Nourris avec de l’ensilage de maïs, céréales et tourteaux en hiver ; ration sèche en été, les taurillons Salers ont aussi l’avantage d’avoir «des pattes qui tiennent bien» à l’engraissement, signalent les intéressés.

La race qui convient au système
Cinq ans après s’être lancé dans l’élevage de Salers, l’éleveur confie obtenir de meilleurs résultats. Pour «les nourrir, les élever» dans les conditions de son élevage, Philippe avoue se « défendre mieux » avec ses Salers. Il précise aussi que «le contact n’est pas le même» avec la race à la robe acajou. La Salers est certes plus maternelle, mais serait aussi «plus respectueuse de l’éleveur».