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Terres de Jade

Baptême du feu agricole pour Jérôme Durain

Élu président de la Région BFC deux jours plus tôt, Jérôme Durain a fait sa première sortie en lien avec le monde agricole le 7 septembre, aux Terres de Jade, dans le Territoire de Belfort. Il se savait très attendu. Le président des JA BFC, le nivernais Thomas Lemée, n'a pas perdu de temps pour lui dire les choses sans détour…

Par Ludovic Barbarossa
Baptême du feu agricole pour Jérôme Durain
Pour Jérôme Durain, nouveau président de la Région BFC (4è en partant de la gauche) les Terres de Jade était la première rencontre avec le monde agricole dans ses nouvelles fonctions.

« Ce n'est pas souvent que je fais des compliments ». Le président des jeunes agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté (BFC), le Nivernais Thomas Lemée, s'est pourtant laissé brièvement aller avec une parole sucrée à l'adresse du nouveau président de la Région, le Saône-et-Loirien Jérôme Durain, à l'occasion de l'inauguration des Terres de Jade, fête régionale de l'agriculture, le 7 septembre à Andelnans, dans le Territoire de Belfort. L'élu avait été porté à la tête de la Région BFC deux jours plus tôt, à Dijon.

Qu'allait-il faire dans cette galère…

Pour sa première sortie à destination du monde agricole, c'est peu d'écrire qu'il était très attendu, après des mois de tensions avec la Région sur les dossiers Feader. « Vous avez été désigné meilleur sénateur de France » poursuivait Thomas Lemée, qui se demandait à voix haute quelle mouche l'avait piquée pour se fourrer dans la galère régionale. « Vous auriez été plus tranquille à rester au Sénat ! À la Région, vous avez pris une place dangereuse… » Le décor était planté et le président des JA BFC mettait illico les pieds dans le plat, avec force et persuasion : « L'heure est grave ! Sur la gestion des dossiers Feader, aujourd'hui, c'est trois ans d'attente. Et pendant ce temps-là, pas un centime n'arrive dans les cours de ferme… On compte sur vous ! On veut du changement ! Derrière les dossiers et les chiffres il y a des femmes et des hommes. C'est tout un pan de l'économie qui est mis à mal par les dysfonctionnements de votre administration. J'ai regretté que dans votre premier discours de président, le 5 septembre, on entende qu'une fois le mot « agriculture » ! »

« Tuyauterie administrative »

Après quelques autres prises de parole, Jérôme Durain a pris le temps d'adapter son propos et de ciseler sa réponse. Lui aussi a démarré par un compliment : « Merci Thomas pour ta franchise, tu dis ce que tu penses ! Mais tu n'as pas dû entendre l'intégralité de mon propos, le jour de mon élection, car j'ai évoqué les fiertés de notre région en citant les produits de notre agriculture, telles que les cerises de Fougerolles, en Haute-Saône… Par le passé nous avons connu un manque de dialogue, pas au niveau politique mais dans la tuyauterie administrative. Je crois beaucoup au dialogue, à la proximité et à la territorialisation. Je compte sur vous et je suis très fier de ce que vous faites ! » Lors de cette première rencontre sur une estrade, les deux présidents se sont, en quelque sorte, jaugés, et ont promis de travailler ensemble pour la cause agricole. Et rien de tel pour partir sur de bonnes bases, qu'un tour en calèche du site des Terres de Jade, pour détendre l'atmosphère et tracer quelques perspectives.