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Luzerne

Baigneux agrandit son périmètre

L’usine de déshydratation veut augmenter de 40% ses surfaces en luzerne, dès l’an prochain.
Par Aurélien Genest
Baigneux agrandit son périmètre
Le président Claude Nocquard évoque un projet ambitieux visant la récolte d’au moins 2 000 hectares.
La coopérative de déshydratation de la Haute-Seine tenait son assemblée générale vendredi dernier. Une grande partie de la réunion a été consacrée au projet d’installation d’une seconde ligne de séchage. Cet investissement d’occasion se chiffre à environ un million d’euros. La mise en place de la ligne est espérée dans exactement un an, pour être opérationnelle dès la première coupe de 2016. «Pour la partie financement, nous sommes actuellement en négociations avec le Conseil régional et le Pays châtillonnais à travers le programme européen Leader. Nous attendons également une autorisation de la Dreal concernant la puissance légale à ne pas dépasser» indique Claude Nocquard, satisfait de la «fidélité» des producteurs. «Nous continuons de nous lancer dans des projets malgré les difficultés du métier de la déshydratation, c’est le signe d’une confiance et d’un optimisme certains» poursuit le président. De 1 400 hectares, les surfaces en luzerne devraient atteindre, voire dépasser, la barre des 2 000 hectares d’ici un an, soit une augmentation de plus de 40%. Pour ce faire, la coopérative va agrandir de 10 kilomètres le rayon de son périmètre autour de l’usine, dans lequel ses machines se déplacent pour récolter. «Nous passons de 30 à 40 kilomètres. Nous n’excluons pas l’idée d’aller un peu plus loin si cela n’impacte pas la récolte» relève Claude Nocquard.

Déjà 300 hectares en plus
Une vingtaine de nouveaux producteurs se sont déjà fait connaître, pour une surface totale de 300 hectares. Claude Nocquard croit fermement à la concrétisation de ce développement: «la luzerne séduit pour plusieurs raisons. Citons les problèmes récurrents de désherbage dans les céréales et le colza : elle apparaît clairement comme une solution. Il y a aussi les aspects environnementaux et agronomiques qui sont beaucoup mis en avant aujourd’hui. C’est une plante qui restitue l’azote, nécessite moins d’apports et qui est parfaitement dans l’air du temps avec la nouvelle Pac. Un autre atout : le taux de protéines du blé qui suit est plus intéressant. Des producteurs céréaliers adhérents à la coopérative continuent d’augmenter leurs surfaces en luzerne, ils ne le font pas sans raison...». Le principal frein au développement de la luzerne, selon le responsable Côte d’orien, reste le fait d’adhérer à une coopérative : «les parts sociales s’élèvent à 306€/ha sur un minimum de cinq hectares et l’engagement est de neuf ans. Pour impacter le moins possible les agriculteurs, nous leur proposons un paiement des parts sociales étalé sur une durée de trois ans. Nous sommes par ailleurs en négociation avec le Conseil régional pour une prise en charge partielle de ces parts». Cet projet luzerne n’impactera en rien la déshydratation du maïs, de la moutarde, des granulés de bois et du marc de raison assurée à Baigneux. «Bien au contraire» rassure le président, «nous voulons également les maintenir, voire les développer. Nous espérons également diminuer les coûts de revient des granulés de luzerne afin de gagner en attractivité».

2015, un bon cru ?

La première coupe de luzerne débute en ce moment autour de Baigneux. L’année s’annonce meilleure que 2014, même si de nombreux dégâts de campagnols sont déplorés. «L’an passé a été très mauvais» rappelle Claude Nocquard, «il a fait très sec, comme en 2003. Nous avons terminé sur un rendement de 7t/ha en luzerne alors que nous dépassons habituellement les 9t/ha. Pour ne rien arranger, en Champagne-Ardenne, là où 90% de la production française est assurée, des rendements deux fois plus importants, soit 14t/ha, ont été enregistrés. Cela n’a rien arrangé pour nous... On espère que ce sera meilleur cette année».