Accès au contenu
Chambre d'agriculture

Avoir un champ résistant au changement climatique

Vendredi 13 juin, la Chambre d'agriculture a organisé des visites d'essai à l'occasion de la journée « Bio Grandes Cultures ».

Par Charlotte Sauvignac
Chambre d'agriculture
François Bonal, conseiller à la Chambre d'Agriculture de la Nièvre à son atelier.

« Il faut que l'on sécurise la production en agriculture biologique dans l'Yonne et en Bourgogne Franche-Comté », manifeste Hélène Dapvril, élue à la Chambre d'agriculture, en discours d'introduction à la journée « Bio Grandes Cultures ». C'est sur l'exploitation de Jérémy Morizot, à Lichères-Près-Aigremont que plusieurs parcelles sont devenues la plateforme XP'Bio. En partenariat avec différents acteurs(1), la Chambre d'agriculture de l'Yonne a organisé cette journée pour trouver des méthodes agricoles biologiques résistantes au changement climatique. C'est le temps pour les trois ateliers de commencer. Sous une chaleur de plomb, le premier groupe s'avance face à Emma Del Rey et Louise Gerossier de Cocebi pour l'atelier concernant le matériel hétérogène biologique (MHB). « À l’inverse d'une variété qui est censée être homogène, le MHB c'est plutôt un mélange de populations. On travaille notamment sur le MHB d'avoine, et vous allez souvent voir le nom courant “PEPS”, qui signifie population évolutive présélectionnée. Cette méthode a pour objectif de croire que l'avenir de l'agriculture c'est la diversité et l'autonomie des paysans », déclarent les deux animatrices. Après la théorie, la pratique. Louise Gerossier accompagne les visiteurs sur les parcelles, pour leur montrer les résultats.

Remédier au changement climatique

Marie Bouille, de la Chambre d'agriculture de l'Yonne et Yann Barreau d'Ynovae, quant à eux, accueillent le second groupe, pour un atelier sur la marge brute de rotation. « L'objectif de cet atelier, c'est de vous offrir des clés de réflexion pour que vous soyez maître de votre exploitation. Il faut bien prendre en compte que le contexte environnemental nous ne le maîtrisons pas », confie Marie Bouille. « Mais ensemble, nous pouvons mettre en place des actions dans le but d'améliorer l'efficacité et la performance de l'entreprise », ajoute-t-elle, un brin d'optimisme dans la voix. « Pour bien faire, il faut donc que vous arriviez à maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle », poursuit-elle, avant de laisser la parole à son collègue d'Ynovae. « L'objectif est de connaître vos sols et de pouvoir alterner en fonction des périodes de récolte, pour diversifier votre production », conclut-il. C'est déjà l'heure du dernier atelier, place à Zoé Le Bihan de Terres Inovia et François Bonal de la Chambre d'agriculture de la Nièvre pour parler d'associations de cultures. « Avant toute chose, connaissez-vous le terme méteil ? Cela correspond à une culture simultanée de deux espèces ou plus dans un même champ. Cette méthode comporte de nombreux avantages, comme un fort pouvoir couvrant, une stabilité de rendement, une moindre pression concernant les maladies ainsi qu'une amélioration de la structure du sol », affirme-t-il, laissant sa place à sa collègue. « Savez-vous pourquoi cultiver la lentille en association ? Ça permet de sécuriser une récolte, et seule, nous pouvons avoir une croissance indéterminée qui a tendance à verser en fin de cycle, elle est peu compétitrice avec les adventices en début de cycle et elle a une faible hauteur », ajoute-t-elle, avant de conclure. En se baladant sur les parcelles, Philippe Camburet se réjouit de cette journée. « Cette après-midi correspond à mes attentes, en fait ce sont des terres superficielles qui ressemblent aux miennes », conclut-il.

(1) La Région Bourgogne Franche-Comté, le Conseil départemental, le ministère de l'Agriculture, PRDAR, Seine-Yonne, Terres Inovia, Arvalis, Cocebi et la Chambre d'agriculture de la Nièvre.