Puisaye-Forterre
Au service des élus depuis un quart de siècle
Les 26e «Entretiens de Champignelles» viennent de s’achever. Autant de sessions de formation à l’attention des maires de Puisaye-Forterre, pour les aider depuis plus de vingt-cinq ans, dans l’exercice de leur mandat, comme en témoigne Jacques Gilet, maire de la commune et pierre angulaire de ces rencontres.
La loi NOTRe est au cœur de bien des débats dans les campagnes. Alimentant les passions et générant parfois des inquiétudes. Pas étonnant que le thème du «Maire dans la nouvelle démarche territoriale» ait été retenu pour cette première journée des 26e «Entretiens de Champignelles», qui s’est déroulée comme à l’habitude au centre de rencontres de la commune, le 20 octobre dernier, sous l’égide du président de l’Association de formation des Elus de Puisaye-Forterre et Maire de Champignelles, Jacques Gilet. Au programme également de cette journée, des interventions sur le thème du «maintien des services dans les communes». Comme il est de tradition, les élus sont ensuite partis prendre le pouls d’un pays européen, avec pour destination cette année la Pologne, Parmi les sujets abordés au fil des rencontres : le fonctionnement administratif et politique du pays, les communes de Pologne et leur fonctionnement, le tourisme et la culture… L’édition 2015 des «Entretiens de Champignelles» s’est conclue le 13 novembre dernier, en présence de nombreux élus, avec pour thème de la journée : «la commune rurale au cœur du territoire».
- TdB : Comment sont nés les Entretiens de Champignelles ?
J. Gilet : «Tout a commencé en 1989. A l’époque, le profil du maire sur le territoire de Puisaye-Forterre, était le plus souvent un agriculteur qui, s’il travaillait consciencieusement, ne connaissait pas grand chose au fonctionnement de sa commune. Il faut se rappeler qu’à l’époque, c’était le plus souvent le percepteur qui réalisait le budget communal ! Les élections cette année là, ont renouvelé plus du tiers des maires, mais ils n’en savaient guère plus sur le sujet. En charge à l’époque, de la formation professionnelle à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, à la Chambre régionale, ainsi qu’à l’APCA, je participais également à Dijon aux travaux du Coref, le Comité Régional de Formation Professionnelle. Y rencontrant un jour la secrétaire générale de la préfecture de l’Yonne de l’époque, je lui ai proposé d’organiser des formations à l’attention des élus, elle a été emballée par l’idée et c’est de là que tout est parti»
- Vous vous souvenez encore de la première édition ?
«On a tout de suite appelé ça les «Entretiens». Ils se sont déroulés sur 3 jours et déjà au Centre de Rencontres, qui avait été construit 17 ans plus tôt. Les thèmes choisis : le montage du budget, la préparation d’une AG, les élections municipales… Que des thèmes très terre à terre. On y a aussi évoqué le contrôle de la légalité par le personnel de la préfecture, avec qui, à l’époque, ils avaient peu de contact et qui était perçu comme des personnes dont il fallait avoir peur».
- Combien de maires étaient présents en 1989 ?
«On a démarré en 1989 avec 35 maires et un an plus tard ils étaient déjà 10 de plus. On s’est dit, «on continue !» Avec pour thème en 1990 : la «police funéraire». Une assistance que les élus ont particulièrement bien appréciée car chaque commune a son cimetière».
- Comment ont été choisis les sujets au fil des années ?
«A l’issue de nos travaux, un questionnaire sous forme d’enquête était remis à chaque participant, avec des propositions de thèmes divers et variés. Comme par exemple : la gestion du patrimoine, le plan d’assainissement, le Code des marchés publics, l’avenir de l’agriculture, la valorisation des matières premières, la voirie, la gestion des lignes électriques… En fonction de l’intérêt manifesté, on retenait tel ou tel sujet pour l’année suivante».
- L’idée d’organiser un voyage dans un pays différent chaque année pour accompagner ces rencontres est venue très vite ?
«Dès la 2e année ! On avait lancé en 1990 la communication par fax, au sein du Comité de Développement de la Puisaye et par association, nous sommes allés au Haillan, près de Bordeaux, où l’équipe municipale en place venait de créer le premier relais informatique, qui fonctionnait en interne dans la commune pour faire passer des messages aux administrés. L’année suivante, c’était Strasbourg et sa vallée des mines où, à partir de la réfection d’une route, les agriculteurs du coin avaient créé une structure pour mettre en valeur les produits de terroir locaux. Un beau projet communautaire qui faisait revivre la vallée et transmissible dans notre pays de Puisaye».
- Premier pays européen visité ?
«On a commencé par le Portugal et le port de Setubal, où dans le cadre d’un « projet d’objectif intégré », ils avaient entraîné tout l’arrière pays pour monter un projet global dans lequel étaient inscrits notamment l’agriculture et tout le milieu rural. Il y eut ensuite l’Italie, l’Espagne, le Danemark… On y rencontrait des gens qui avaient profité de leur entrée dans l’Europe, pour régler le problème des communes, comme au Danemark, où les paroisses luthériennes servaient de relais, des maires qui avaient une marge de manœuvre incroyable par rapport à notre lourdeur administrative…»
- Des liens se sont créés au fil des années entre élus de Puisaye Forterre ?
«Des amitiés se sont forgées rapidement entre les maires et c’est comme ça qu’ils ont commencé à travailler ensemble… Les entretiens ont toujours dépassé les clivages politiques. Il s’y est formé une forme d’osmose entre élus et s’est installée une certaine convivialité, très importante pour travailler ensemble. Il faut toujours se méfier de la verticalité…»
- Diriez vous qu’il est plus difficile d’être maire aujourd’hui qu’il y a 26 ans, au début des Entretiens de Champignelles ?
«C’est complètement différent. Quand j’ai été élu maire il y a 21 ans, il y a avait encore beaucoup de perspectives, on avait des crédits pour développer des écoles, pour nos routes, on avait des usines, etc. Mais on ne pensait pas alors que c’était d’une fragilité extrême. Le second choc pétrolier a été fatal aux entreprises et on s’est retrouvé un peu démunis. Notre chance peut-être, est d’avoir vu dans le même temps les Communautés de communes se développer…»
- TdB : Comment sont nés les Entretiens de Champignelles ?
J. Gilet : «Tout a commencé en 1989. A l’époque, le profil du maire sur le territoire de Puisaye-Forterre, était le plus souvent un agriculteur qui, s’il travaillait consciencieusement, ne connaissait pas grand chose au fonctionnement de sa commune. Il faut se rappeler qu’à l’époque, c’était le plus souvent le percepteur qui réalisait le budget communal ! Les élections cette année là, ont renouvelé plus du tiers des maires, mais ils n’en savaient guère plus sur le sujet. En charge à l’époque, de la formation professionnelle à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, à la Chambre régionale, ainsi qu’à l’APCA, je participais également à Dijon aux travaux du Coref, le Comité Régional de Formation Professionnelle. Y rencontrant un jour la secrétaire générale de la préfecture de l’Yonne de l’époque, je lui ai proposé d’organiser des formations à l’attention des élus, elle a été emballée par l’idée et c’est de là que tout est parti»
- Vous vous souvenez encore de la première édition ?
«On a tout de suite appelé ça les «Entretiens». Ils se sont déroulés sur 3 jours et déjà au Centre de Rencontres, qui avait été construit 17 ans plus tôt. Les thèmes choisis : le montage du budget, la préparation d’une AG, les élections municipales… Que des thèmes très terre à terre. On y a aussi évoqué le contrôle de la légalité par le personnel de la préfecture, avec qui, à l’époque, ils avaient peu de contact et qui était perçu comme des personnes dont il fallait avoir peur».
- Combien de maires étaient présents en 1989 ?
«On a démarré en 1989 avec 35 maires et un an plus tard ils étaient déjà 10 de plus. On s’est dit, «on continue !» Avec pour thème en 1990 : la «police funéraire». Une assistance que les élus ont particulièrement bien appréciée car chaque commune a son cimetière».
- Comment ont été choisis les sujets au fil des années ?
«A l’issue de nos travaux, un questionnaire sous forme d’enquête était remis à chaque participant, avec des propositions de thèmes divers et variés. Comme par exemple : la gestion du patrimoine, le plan d’assainissement, le Code des marchés publics, l’avenir de l’agriculture, la valorisation des matières premières, la voirie, la gestion des lignes électriques… En fonction de l’intérêt manifesté, on retenait tel ou tel sujet pour l’année suivante».
- L’idée d’organiser un voyage dans un pays différent chaque année pour accompagner ces rencontres est venue très vite ?
«Dès la 2e année ! On avait lancé en 1990 la communication par fax, au sein du Comité de Développement de la Puisaye et par association, nous sommes allés au Haillan, près de Bordeaux, où l’équipe municipale en place venait de créer le premier relais informatique, qui fonctionnait en interne dans la commune pour faire passer des messages aux administrés. L’année suivante, c’était Strasbourg et sa vallée des mines où, à partir de la réfection d’une route, les agriculteurs du coin avaient créé une structure pour mettre en valeur les produits de terroir locaux. Un beau projet communautaire qui faisait revivre la vallée et transmissible dans notre pays de Puisaye».
- Premier pays européen visité ?
«On a commencé par le Portugal et le port de Setubal, où dans le cadre d’un « projet d’objectif intégré », ils avaient entraîné tout l’arrière pays pour monter un projet global dans lequel étaient inscrits notamment l’agriculture et tout le milieu rural. Il y eut ensuite l’Italie, l’Espagne, le Danemark… On y rencontrait des gens qui avaient profité de leur entrée dans l’Europe, pour régler le problème des communes, comme au Danemark, où les paroisses luthériennes servaient de relais, des maires qui avaient une marge de manœuvre incroyable par rapport à notre lourdeur administrative…»
- Des liens se sont créés au fil des années entre élus de Puisaye Forterre ?
«Des amitiés se sont forgées rapidement entre les maires et c’est comme ça qu’ils ont commencé à travailler ensemble… Les entretiens ont toujours dépassé les clivages politiques. Il s’y est formé une forme d’osmose entre élus et s’est installée une certaine convivialité, très importante pour travailler ensemble. Il faut toujours se méfier de la verticalité…»
- Diriez vous qu’il est plus difficile d’être maire aujourd’hui qu’il y a 26 ans, au début des Entretiens de Champignelles ?
«C’est complètement différent. Quand j’ai été élu maire il y a 21 ans, il y a avait encore beaucoup de perspectives, on avait des crédits pour développer des écoles, pour nos routes, on avait des usines, etc. Mais on ne pensait pas alors que c’était d’une fragilité extrême. Le second choc pétrolier a été fatal aux entreprises et on s’est retrouvé un peu démunis. Notre chance peut-être, est d’avoir vu dans le même temps les Communautés de communes se développer…»