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Chambre d’agriculture

Au plus près des exploitants

La Chambre d’agriculture vient d’organiser quatre rencontres en ferme, ouvertes à l’ensemble des agriculteurs. Toutes les productions et tous les secteurs étaient concernés.
Par Aurélien Genest
Au plus près des exploitants
Les bénéfices du travail en commun ont été présentés à Champdôtre.
La Chambre d’agriculture de Côte-d’Or avait pris l’habitude, depuis plusieurs années, d’organiser des réunions d’informations en salle et en soirée. Devant les difficultés grandissantes de nombreux exploitants, les membres du bureau ont fait évoluer la formule en répondant à un besoin «terrain» en organisant chacun de ces rendez-vous en journée et au cœur d’une ferme. Les rencontres se sont déroulées au GIE des 4 épis (Champdôtre), à l’EARL Poillot-Boyer (Vandenesse-en-Auxois), au Gaec Buntz (Tarsul) et chez Lionel Boirin (Étalante) du 31 mai au 20 juin.

Les quatre exploitations ont accepté de partager, avec humilité et une parfaite transparence, leurs différents résultats et stratégies de travail. «Les exploitations visitées se sont chacune inscrite dans une logique bien définie, mise en œuvre depuis un certain nombre d’années. Il était intéressant d’en prendre connaissance puis de les discuter collectivement» indique Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture.

Des leviers à activer
Avec la présentation de plusieurs pistes de diversification et d’économie potentielles à réaliser au sein des exploitations, ces rendez-vous avaient vocation «d’inciter les participants à se poser les bonnes questions, se remettre en cause et faire évoluer leurs stratégies afin de retrouver de la résilience économique». «Rien n’est reproductible en l’état, mais nous avons toujours à apprendre de l’expérience et des échecs des autres» souligne le président, «la seule porte de sortie aux difficultés actuelles n’est pas uniquement le prix, il existe encore beaucoup de leviers à actionner pour faire diminuer les charges, notamment celles de la mécanisation et du parcellaire».

Des tas d’exemples
La visite du GIE des 4 Epis a permis d’illustrer les avantages du travail en commun, instauré à Champdôtre depuis une quinzaine d’années. Les structures et les pratiques n’ont cessé d’évoluer, avec la même attention à partager le bon comme le mauvais, de limiter les charges et d’optimiser la rentabilité des structures. Lucie Poillot, à Vandenesse-en-Auxois, a présenté son exploitation de polyculture-élevage en partageant notamment son approche des coûts de productions. Cette rencontre a permis de se pencher sur la problématique de la main d’oeuvre, la jeune éleveuse se préparant au départ en retraite de son salarié. Les éleveurs laitiers avaient rendez-vous au Gaec Buntz, à Tarsul. La gestion de l’exploitants, raisonnant chaque investissement et décision, a été présentée par Fabien Buntz, installé en 2008. La quatrième et dernière visite s’intéressait aux producteurs céréaliers à Étalante, chez Lionel Boirin. L’exposé a démontré qu’une bonne gestion technique et économique, la surveillance des marchés, des raisonnements sur le matériel ainsi qu’une bonne organisation étaient en mesure de limiter les difficultés.

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Réactions de participants

Virginie Brion (Villotte-sur-Ource) s’est déplacée à Tarsul : «Fabien Buntz a investi raisonnablement dans son outil de travail, malgré une évolution importante du troupeau. De ce fait, il n’est pas “ficelé” par les OPA ni les marchands de matériel. Tout investissement est réfléchi avec souvent du matériel d’occasion, donc vite rentabilisé. Il n’a pas la folie des grandeurs. La ration des vaches est en grande partie produite sur l’exploitation : il reste donc autonome et compétitif au niveau des coûts de production. C’est un système simple et efficace où il reste maître chez lui. Ce jeune éleveur se remet souvent en question pour permettre de limiter au maximum les charges, surtout de structure, ce qui n’est pas toujours le cas dans toutes les exploitations. Je pense que le fait que ce jeune ait voyagé et travaillé ailleurs lui a permis de faire évoluer sa ferme dans le bon sens».
Romuald Rémy (Essarois) était présent à la rencontre d’Étalante : «Les dernières campagnes ont été difficiles et comme beaucoup de monde, je recherche des pistes de diversification pour tenter de sécuriser le revenu. Certaines présentées ce jour sont intéressantes, mais pas forcément adaptables dans toutes les exploitations. La piste que j’étudie le plus aujourd’hui est celle du séchage en grange : je suis venu aborder le sujet avec les techniciens de la Chambre d’agriculture. Je connais quelques réalisations qui marchent très bien et qui amènent un certain nombre d’avantages aux exploitations concernées».
Charles Virely (Écutigny) était à Vandenesse-en-Auxois : «Une présentation sur l’aménagement foncier figurait sur le programme de la journée et m’avait motivé à me déplacer. L’exposé a mis en évidence les nombreux avantages de la démarche, avec d’importantes différences de charges à l’hectare selon la grandeur et la configuration des parcelles. Cette journée conviviale et bien organisée a permis d’aborder plusieurs pistes de diversification : si les poulaillers ont l’air de très bien marcher en ce moment, le photovoltaïque a tendance à marquer le pas avec des tarifs de rachat d’électricité devenus beaucoup moins attractifs qu’avant. Cela m’a presque rassuré car j’ai un bâtiment récent et je regrettais presque de ne pas avoir installé de panneaux lors de la construction».