Au cœur de l'action
Mercredi 24 septembre, la Chambre d'agriculture de l'Yonne a organisé pour la première fois une soirée « Pulvé by Night ». L'occasion de sensibiliser à la protection et au bon usage du matériel.
Pour la toute première fois dans l'Yonne, la Chambre d'agriculture a organisé une soirée « Pulvé by night ». Celle-ci s'est tenue mercredi 24 septembre à Gy-l'Evêque, sur l'exploitation d'Anicet Bretagne. Soixante-dix agriculteurs sont venus suivre dans un premier temps un atelier technique sur la qualité de pulvérisation animé par Richard Wylleman, conseiller en agroéquipements à la Chambre d'agriculture. « Nous avons réalisé un temps théorique » avec la volonté « de proposer différents réglages applicables sur les pulvérisateurs classiques », « préciser les équipements en buses qui peuvent être pertinents pour répondre aux diverses situations rencontrées », de manière que chaque agriculteur « puisse rentrer chez lui avec des applications concrètes ». Il a aussi été question de réglage des buses, car investir sans régler ne suffit pas. Enfin, l’innovation sur la pulvérisation a été détaillée par le conseiller, avec un regard particulier sur la sélection automatique des buses, détaille-t-il. « C’est un moyen de mieux contrôler la qualité de pulvérisation malgré des vitesses de travail au champ qui peuvent varier ». Richard Wylleman explique l’intérêt d’une telle soirée. « Tous ces éléments techniques et théoriques ont pu être vérifiés au champ, visualisés grâce à la fluorescéine, et ainsi convaincre les agriculteurs du bien-fondé des choix d’équipements, des réglages et de l’innovation ». Les objectifs pour les agriculteurs restent les mêmes « mieux cibler », « mieux visualiser la dispersion » et à long terme de « mieux et moins utiliser d'intrants ». Dernière chose, précise le conseiller, « ne pas oublier l’entretien ». Avant d'aller aux champs, les agriculteurs ont pu être de nouveau sensibilisés aux réglementations et risques liés aux produits phytosanitaires. Pour se mettre à la pratique, Anicet Bretagne a été équipé de « gants, d'une combinaison, de bottes, d'un masque et de lunettes de protection », confie à son tour Lydie le Dilavrec, conseillère en grandes cultures en conventionnel. Dans le cadre de cette soirée, « aucun produit phytosanitaire n'a été utilisé, nous avons utilisé de la fluorescéine, un colorant dilué avec de l'eau visible à la lampe UV », explique Richard Wylleman. Toutefois, « l'agriculteur s'est mis dans les conditions habituelles de pulvérisation et de manipulation des produits », précise Lydie le Dilavrec.
Sensibiliser au port d'équipements
Avant de passer aux champs, deux ateliers étaient organisés. Le premier était présenté par la firme Syngenta, qui présentait le concept Easy connect, un bidon permettant le remplissage du pulvérisateur sans contact direct avec l'agriculteur. Un produit innovant conçu en collaboration avec d'autres firmes. De l'autre côté, Claire-Lise Lévêque, conseillère en grandes cultures en charge du dossier Écophyto et du groupe Dephy, avait pour mission de sensibiliser à l'importance des équipements de protection individuels (EPI). En mettant Anicet Bretagne au défi de reprendre sa routine habituelle concernant l'utilisation de produits phytosanitaires, Claire-Lise Lévêque, a pu prouver, l'importance du port d'équipements. « Il avait des projections de produits phytosanitaires sur l'ensemble du corps », confie Lydie le Dilavrec, également en charge de l'événement. Pour pouvoir utiliser des produits phytosanitaires, les agriculteurs doivent donc être munis « d'un masque, parfois qui protège également les yeux, de gants, d'un tablier ou d'une combinaison, ainsi que de bottes normées selon les règles phytosanitaires », insiste la conseillère. En fin de soirée, le groupe d'agriculteurs a pu passer à la mise en application. « Ils étaient très intéressés de voir ça sur le terrain, et notamment de nuit », commente-t-elle. « Quand c'est visuel, c'est plus facile de se rendre compte des choses ». Après avoir pulvérisé ses champs de colza et effectué des changements de buses manuellement sous le pulvérisateur, Anicet Bretagne est passé sous la lampe UV. Et le constat est sans appel, « il était couvert d'impacts de fluorescéine ! ».