Assurés d’une meilleure productivité
Une quinzaine d’agriculteurs du canton de Fontaine-Française viennent d’échanger leurs parcelles à l’amiable. La surface moyenne des îlots a doublé.
Vite fait, bien fait. Des échanges amiables étudiés en début d’année par des exploitants de Fontaine-Française et de ses alentours se sont concrétisés cet été. Pas moins de 468 hectares ont changé de mains. La moyenne des îlots est passée de 5,99 à 11,58 hectares. Les bénéfices engendrés seront nombreux avec des économies de temps de travail, de coût de déplacements et d’utilisation d’intrants. «Nous avions déjà réalisé une opération de ce type il y a une quinzaine d’années» relève Olivier Joyandet, agriculteur sur la commune et président de l’association foncière locale, «nous avons profité du départ en retraite de deux exploitants pour recommencer. Ce nouvel épisode a été l’occasion d’inclure de nouveaux agriculteurs dans ce projet». Christophe Cadet, lui aussi exploitant à Fontaine-Française, était déjà de la partie en 1999 : «Le nombre de mes îlots était passé de 23 à 17. Cette fois-ci, je n’en ai plus que 10 ! J’aurais du mal à chiffrer les bénéfices de la première opération, mais ils sont conséquents, à l’image de ceux des autres exploitants». L’intérêt environnemental est à mettre en avant lui aussi, avec moins de pollution due aux déplacements et moins d’utilisation d’engrais et produits phytosanitaires. Une étude récente de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, sur les seuls aspects de taille et morphologie, estime à 100€/ha le total des surcoûts pouvant être atteint pour de petites parcelles à formes irrégulières.
Appui technique
La Chambre d’agriculture de Côte d’Or a joué un rôle important dans la démarche. «La motivation des agriculteurs concernés est à relever, de même que l’ampleur des surfaces échangées» note Micha Jovovic, conseiller foncier à la Chambre, qui s’est déplacé une douzaine de fois à Fontaine-Française. «Le suivi d’un tel projet nécessite des moyens techniques lourds, en particulier en cartographie informatique et en temps de calcul au cours de la progression des échanges, mais l’essentiel du travail repose sur les réunions et les déplacements sur le terrain. Il s’agit de tenir la plume pour noter les desiderata de chacun et d’esquisser des simulations». Des consensus doivent être obtenus en permanence et des concessions acceptées par chacun. «Il y a eu des moments où il a fallu revenir en arrière ou accepter des solutions qui ne satisfaisaient pas toutes les parties» poursuit Micha Jovovic, rappelant que certains secteurs sont «plus désirés» que d’autres. Un équilibre global a pu être trouvé, basé sur un classement préalable des parcelles. «Tout s’est très bien passé grâce à ce classement» assurent Olivier Joyandet et Christophe Cadet, «si l’on gagne un peu en surface, on perd un peu en potentiels et inversement». Les agriculteurs bénéficient de leurs nouvelles parcelles depuis les derniers semis. «Ça se passe très bien pour l’instant» poursuit le président de l’association foncière, «si nous avions des conseils à donner à d’autres agriculteurs ? Je pense qu’il ne faut pas hésiter. Il faut au moins étudier la question, car on a tout à y gagner».