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Innov’Action

Après-midi colza à Egriselles-le-Bocage

Les agriculteurs témoignent sur leur technique d’implantation du colza
Par Chambre d’agriculture de l’Yonne
Après-midi colza à Egriselles-le-Bocage
Plus d’une cinquantaine d’agriculteurs étaient présents pour cette visite d’essai.
Dans le cadre d’Innov’Action, gérée par la Chambre d’agriculture de l’Yonne, une visite d’essai sur l’implantation de colza a été organisée lundi 3 novembre à Egriselles-le-Bocage. Anicet Bretagne (Gy l’Evêque), Christian Deschamps (Egriselles-le-Bocage), Gérard Fourdonnier (Courtoin), Pierre-Louis Barré (Collemiers) et Patrick Roy (Béon) ont témoigné devant plus d’une cinquantaine d’agriculteurs sur les techniques de semis du colza réduisant l’usage des produits phytosanitaires tout en sécurisant l’implantation. Ces témoignages étaient illustrés par l’essai, mis en place avec l’appui de la Chambre d’agriculture chez Christian Deschamps. Parmi ces agriculteurs, Christian Deschamps, Gérard Fourdonnier et Pierre-Louis Barre ont participé à la mise en place de l’essai et exposent leurs choix techniques:

Gérard Fourdonnier (semis de précision)
«Le semis de précision permet de garantir la réussite de mes semis. Avec son chasse motte à l’avant et ses doubles disques à l’arrière, mon semoir assure un positionnement régulier des semences à une dose de 1.7 kg/ha générant ainsi des économies. De plus, le grand écartement m’évite un régulateur à l’automne. Je réalise les semis de colza dans les pailles après 2 déchaumages (à dents et/ou disques) selon la pluviométrie et la structure du sol. Le sol est ensuite rappuyé avec un passage de rouleau Cambridge»

Pierre-Louis Barre (semis-direct)
«Depuis 8 ans je sème à la volée et depuis 3 ans je fais des essais en semis-direct (SD). La densité de cailloux et les pailles sont des freins à la réussite de la levée du colza en semis-direct. C’est pourquoi la mise en place d’une couverture végétale me permettra d’assurer une bonne structuration du sol et la formation d’un chevelu racinaire qui forme un bon lit de semences. De plus, le couvert associé à la technique du SD limite le développement des adventices. Il réduit donc le désherbage d’automne, voire le supprime. J’ai moins d’appréhension en cas de retard de date de semis car, avec un couvert, la terre reste portante plus longtemps».

Christian Deschamps (semis à la volée)
«Depuis mon passage au semis à la volée, j’ai de meilleures levées sur mes colzas, elles sont plus régulières. J’étais à la recherche d’une technique qui me permettrait de me libérer du temps et qui soit en adéquation avec mon équipement (un tracteur de faible puissance équipé d’une barre de guidage). J’ai uniquement investi dans un DP12. Le semis à la volée est un système rapide. Le sol est d’abord travaillé avec un ou deux passages de déchaumeurs à dents (Köckerling), puis un passage de vibroculteur. Après le semis, un passage de vibroculteur ou de Cambridge permet d’enfouir les graines. Cette technique m’a permis de retarder les dates de semis et donc de limiter le développement des adventices».

Premières conclusions : qualité de levée
Le semoir de précision permet une levée rapide et homogène car il place les graines à profondeur régulière contrairement aux disques du semoir à céréales qui pianotent. Néanmoins, les deux techniques ont finalement le même taux de levée de l’ordre de 85%. La densité de semis est de 30 grains/m² avec le semoir de précision contre 40 grains/m² avec le semoir à céréales, soit une économie de 25%.
Les modalités au strip-till présentent un taux de levée faible (30%). Cela peut être dû à un mauvais réglage de la distribution et/ou un problème d’enterrage des graines car certaines ont été retrouvées à plus de 5 cm. Le sillon de la dent d’enfouissement était mal rebouché car le sol était insuffisamment ressuyé et trop plastique. La densité de semis est de 30 grains/m². Les pieds sont plus développés dans la moitié où l’engrais (100 kg/ha de 18-46-00) a été localisé.

Dans la bande réalisée en semis-direct les levées ont été pénalisées par l’état du sol au moment du semis (pas assez ressuyé et nombreuses zones de tassement liées aux passages successifs du matériel). Certains pieds ont disparus après la levée (campagnols ?). Le taux de levée est de 47%.

Le semis à la volée présente quant à lui un taux de levée de 95%.

Pour plus de résultats (du semis à la récolte) et pour visionner la vidéo de l’implantation, rendez-vous sur le site de la Chambre d’agriculture : ici.