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Certaines exploitations connaissent des difficultés de trésorerie. Pour les réduire ou les éviter, le Crédit Agricole invite les agriculteurs à consulter plus rapidement leur conseiller. Une solution beaucoup mieux adaptée peut leur être proposée

Anticiper pour trouver la bonne solution

Les trésoreries du système bovins viande ne se portent pas au mieux. Le secteur laitier n'est pas encore dans le rouge mais menace d'y entrer. Quant aux céréaliers, ils sont plombés par une forte chute des prix. Dans ce contexte, le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne préconise l'anticipation et le dialogue pour trouver les solutions les mieux adaptées. Pour Tristan Lamy, directeur du développement des marchés : «Plus un agriculteur tarde à rencontrer son conseiller, plus la solution à ses problèmes de trésorerie sera compliquée à trouver». Tristan Lamy rappelle qu'un conseiller possède un large panel de produits, allant «du court terme à l'autorisation de découvert, en passant par l'escompte et le moyen-terme». «Le conseiller pioche dans cette boîte à outils en fonction du besoin du client. Pour ce faire, il lui faut connaître ce besoin et surtout, au bon moment : d'€™où la nécessité de communiquer le plus en amont possible ses données comptables. Au fur-et-à-mesure que la situation se dégrade, les besoins ne sont plus les mêmes et rien ne va ensuite dans le bon sens».

Banquier : un deuxième rôle méconnu

Le rôle du banquier est double et ne s'arrête pas à celui de financer des biens comme l'achat de tracteurs ou de bâtiments. «Tout ce qui tourne autour de la trésorerie et de la gestion du besoin en fond de roulement est du ressort de la banque» annonce Tristan Lamy, «il s'agit de faire correspondre le moment où l'agriculteur dépense l'argent et le moment où il le gagne. Nous voulons

jouer pleinement ce rôle avec les agriculteurs». La majorité du temps, un même protocole suffit à soulager les exploitations. C'est notamment le cas du Plan Barnier qui a allégé de nombreuses trésoreries spécialisées dans la production de viande. Mais comme chaque exploitation possède ses propres caractéristiques et sa complexité, la banque ne peut pas tout savoir sur l'exploitant. Certaines approches sont spécifiques et c'est la raison pour laquelle le dialogue doit nécessairement s'instaurer entre le conseiller et l'agriculteur. Une nouvelle fois pour trouver «la meilleure des solutions».

à‰viter les mauvais choix

Les agriculteurs dont les trésoreries ne se portent pas très bien attendent souvent une situation bien dégradée avant de se rendre chez leur conseiller. Peut-être existe t-il une «peur» du banquier. Sans doute à tort. Tristan Lamy explique : «Notre intérêt est commun, nous sommes les partenaires financiers de nos clients, dans les bons comme dans les mauvais moments. La transparence est le meilleur des comportements à adopter, en aucun cas cela ne peut avoir des effets négatifs, bien au contraire». En attendant de se rendre chez son banquier, l'agriculteur peut trouver des solutions qui ne sont pas forcément les bonnes. Le directeur du développement des marchés illustre ses propos : «si l'agriculteur a besoin d'argent, il peut, par exemple, vendre son stock de blé à un moment où le prix est très défavorable. Vaut-il mieux pénaliser lourdement la rentabilité de son exploitation ou payer un intérêt à la banque?».



Réduire les risques

Par le biais de l'€™assurance récolte, du compte DPA et des produits liés aux marchés à terme, le banquier a aussi un rôle de réducteur de risque. «Permettre à nos clients de se prémunir des risques de marché, climatiques ou sanitaires fait partie intégrante de notre métier : c'€™est aussi notre manière d'€™anticiper les problèmes» commente Tristan Lamy.

Aurélien Genest



Tristan Lamy, en charge du développement des marchés au Crédit Agricole Champagne-Bourgogne : «Plus un agriculteur tarde à aller voir son banquier, plus la solution à ses problèmes de trésorerie sera compliquée à trouver».
Par Aurelien Genest