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Betterave

"Ambition, courage et fil rouge"

Cyril Cognard, planteur de betteraves et président de la CGB Champagne-Bourgogne a fait le point sur la situation des betteraves en France à travers une tribune que nous reprenons.

Par CGB Champagne Bourgogne

"Ambition, courage et fil rouge" : Voilà résumé le cadre du projet de loi visant à lever les contraintes de l'exercice du métier d'agriculteur débattu, après de multiples reports, fin mai à l'Assemblée nationale. Un projet de loi qui, certes, ne répond pas à tous les maux de l'agriculture mais qui a l'ambition de s'atteler à lever enfin un certain nombre de surtranspositions distorsives dont la France est championne européenne.
Pour notre filière betteraves, associée dans l'adversité à de multiples autres (noisettes, pommes, poires, semences, plants de pommes de terre, légumes…), il s'agit « juste » d'arrêter cette exception française et de retrouver la possibilité d'utiliser deux matières actives autorisées en UE jusqu'en 2033 (interdites en France par la loi biodiversité de 2016 et 2018).

Une proposition de loi très attendue

Ce sont deux solutions très attendues et complémentaires aux matières actives actuellement utilisables contre nos pucerons ; le tout en attendant d'autres moyens, techniquement efficaces et économiquement viables qui, malgré des travaux engagés à travers le Plan national de recherche et innovation (PNRI) betteraves, n'existent pas aujourd'hui.
L'examen à l'Assemblée nationale va mobiliser nos députés. Ils vont devoir faire preuve de pragmatisme et de courage politique, par leur présence aux débats, leurs soutiens à ces articles et leurs votes favorables. Les sénateurs ont déjà montré le chemin à suivre.
Après les mobilisations agricoles sans précédent de 2024, la crise de la jaunisse betteraves en 2020 et le risque de récidive, l'expression des votes aux Chambres d'agriculture, la guerre en Ukraine et les décisions de Trump, il faut agir.
Souveraineté européenne, réarmement de l'agriculture, adaptations pragmatiques aux changements, arrêt des distorsions, production, productivité et revenus doivent être intégrés naturellement et collectivement à notre fil rouge pour l'agriculture. Cette proposition de loi s'inscrit pleinement dans ce sens."