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Vézelien

Agriculture et site classé : une cohabitation difficile

Une réunion publique s’est tenue à Montillot le 14 novembre dernier, pour faire le point sur les problématiques environnementales liées à l’exercice de l’agriculture dans le site classé du vézelien
Par Dominique Bernerd
Agriculture et site classé :  une cohabitation difficile
Une réunion qui a fait salle comble.
Signe que le sujet interpelle : la salle des fêtes de Montillot a fait le plein lors de cette soirée organisée par le président de l’instance départementale. Agriculteurs, élus, particuliers, forestiers, viticulteurs…, tous sont en prise directe avec les difficultés et les contraintes environnementales liées au classement du site du Vézelien (*) et sont venus en nombre exposer leurs griefs ou se rassurer. Autant «d’acteurs qui au quotidien font l’économie du territoire», précise André Villiers.
Reposant sur un dispositif datant de 1930 qui a instauré l’inscription des sites et leur classement, le site classé du vézelien concerne une douzaine de communes du territoire, situées autour de Vézelay et de sa basilique. Un périmètre où s’exercent désormais des règles strictes, empêchant en certains cas l’exercice de l’agriculture ou de l’exploitation forestière, selon les différents témoignages apportés. À l’exemple de ce propriétaire d’une plantation d’acacias, cité par le président du Conseil départemental, «qui décide de les couper sans en demander autorisation et encourt par le fait amendes et peines d’emprisonnement, alors même que c’est une tradition ancestrale relevant de l’activité normale d’une exploitation agricole. On constate que sur un certain nombre de sujets, la raison semble ne plus être de mise…»

Considérés comme des délinquants
En cause également, la forme que prennent certains contrôles, relevant pour certains, plus d’une opération pour lutter contre le grand banditisme que d’un caractère pédagogique et sur ce point, André Villiers a tenu à apporter la précision suivante : «mon propos n’est pas de m’opposer à la loi, «dura lex sed lex», mais il en va de l’acceptabilité collective et sociale du projet, qui appelle de la concertation et du dialogue et non l’agitation d’épouvantails de l’arsenal législatif ou réglementaire. Il ne faudrait pas que le site classé qui est une très belle opération, soit assimilé à une tracasserie supplémentaire et à l’application de normes nouvelles pour le quotidien de ceux qui travaillent sur le territoire…» Pas question pour autant de scier la branche sur laquelle on est assis, comme l’a fait remarquer une élue de la zone concernée : «sur le site classé, notre richesse, ce sont nos paysages, tout le monde le sait, alors comment imaginer que l’on veuille les détruire…» Des territoires que les «agriculteurs sont les premiers à entretenir, il ne faut pas l’oublier», rappelle cet autre intervenant.
Parmi les suggestions émises lors de la soirée : le regroupement de toutes les personnes concernées en une association, pour mieux se défendre et faire entendre leurs propositions. Une idée qui a reçu l’aval du président du Conseil départemental et qui permettra peut-être de renouer un dialogue aujourd’hui bien compromis, avec l’administration.

(*) Les douze communes inscrites au site classé : Domecy sur Cure ; Pierre-Perthuis ; Menades ; Saint-Père ; Asquins ; Tharoiseau ; Vézelay ; Blannay ; Montillot ; Givry ; Foissy-les-Vézelay ; Fontenay-près-Vézelay