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Rencontre avec Rémy Garrot

Agriculteur retraité, écrivain confirmé

Le maire de Sombernon aime écrire et vient de publier un deuxième ouvrage. Le premier édile profite de l’occasion pour évoquer l’agriculture de son canton.
Par Ma signature
Agriculteur retraité, écrivain confirmé
Rémy Garrot avec son nouveau livre, dédié à Jacques Mercusot, ancien maire et conseiller départemental de Sombernon, décédé en 2000.
Le livre est disponible chez son auteur au prix de 22 euros.
Contact : 06 76 41 76 27, remi.garrot@orange.fr.
Quel a été le fil directeur de votre nouveau livre ?
«Jacques Mercusot a beaucoup oeuvré pour notre canton en particulier et même pour la Côte d’Or en général. Cet homme n’avait toujours pas reçu un hommage de ce type, je tenais à lui faire pour toutes les actions qu’il a menées. Ses réalisations sont encore là avec le collège, la maison de retraite ou encore la bretelle d’autoroute, mais la mémoire tend à s’éteindre au fil du temps…. Il était important, à mes yeux, de garder une trace écrite pour les générations futures. Je suis persuadé que ses actions, sa façon d’être, de travailler peuvent servir d’exemples!»

Quel avait été le succès de votre premier ouvrage, «La Bergère de la Montagne» ?
«Plus d’un millier d’exemplaires ont été vendus, à ma plus grande satisfaction. J’avais également beaucoup apprécié les retours des lecteurs. Beaucoup d’entre eux s’étaient reconnus dans ces pages. Le style employé, très simple, allait parfaitement aux personnes n’ayant pas l’habitude de lire. Ils se sont laissé entrainer au fil des pages».

Comment se porte l’agriculture de votre canton ?
«Particulièrement mal... Nous sommes face à un problème structurel et non plus conjoncturel. Le plus grave selon moi est le manque d’espoir en l’avenir de la part des jeunes. Nous, les anciens, ne sommes plus capables de redonner cet espoir à nos enfants. Pourtant, il faut trouver des pistes d’évolution de toute urgence : je pense notamment à une spécification par petite région naturelle qui mettrait en avant les seuls atouts que celle-ci peut activer. Jamais des pâtures en pente ne pourront être relevées et transformées en terre: c’est donc bien à ces endroits là que l’élevage doit être réservé ! Cela implique une certaine solidarité professionnelle qui, malheureusement, s’effrite régulièrement... La beauté de nos paysages doit être également exploitée et la notion de tourisme doit être admise par les agriculteurs eux-mêmes. Enfin et surtout, il faut retrouver à l’échelon décisionnel un minimum de bon sens : ainsi, on ne peut pas, dans le même temps, obliger à conserver un minimum de surface en prairies permanentes et se plaindre du pet des vaches !» Le «créateur» a voulu des prairies avec des vaches pour manger l’herbe: si aujourd’hui les urnes ne supportent plus les autres c’est que, la main de l’homme a cassé le système qui existait depuis la création.

Votre commune organisait, il y a quelques mois, une grande fête populaire qui a notamment retracé l’évolution de l’agriculture ces dernières années. Quel est le plus grand changement selon vous ?
«Il s’agit incontestablement de la mécanisation de toutes les tâches manuelles. Celle-ci a enlevé beaucoup de peine à l’agriculteur, mais sans toutefois lui enlever les soucis... Notre fête Sombernon dans le Rétro fut une totale réussite et prouve que les temps plus anciens intéressent encore. Cette manifestation a permis également de faire travailler ensemble plusieurs corporations : l’agriculture n’est plus un monde à part et doit tout faire pour s’intégrer à l’ensemble de la population».

À quoi ressemblera l’agriculture de votre canton dans 20 ans ?
«Je ne vous cache pas une certaine crainte de ma part à ce sujet : c’est tout la paysage qui risque d’être boulversé !  Nos pâtures en pente souvent non mécanisables seront rendues à la broussaille si rien n’est fait d’ici là. Il en sera de même pour les plus mauvaises terres. Les parcelles cultivables seront immenses avec du matériel qui le sera tout autant. Le nombre d’agriculteurs aura «fondu!»  On ne connaitra plus les agriculteurs qui viendront souvent d’ailleurs : ils viendront là parce qu’on les obligera à entretenir un minimum de surfaces «difficiles» afin de garder à celles-ci un intérêt touristique mais c’est ailleurs qu’ils devront gagner leur vie ! Le maire de Sombernon, lui, ne sera sans doute plus un agriculteur !»