Afdi fête ses 50 ans
À peine rentré d'un voyage au Togo, Thierry Desvaux se remémore tous les bons souvenirs et les avancées qu'il a pu faire en tant que bénévole au sein d'Afdi.

Après une semaine de voyage au Togo, Thierry Desvaux, fait le point sur les collectifs paysans qu'il accompagne. Son travail s'intègre dans les objectifs définis par l'Afdi pour 2035. L'association, souhaite, en effet, prioriser l'accompagnement des organisations paysannes (OP) partenaires à la construction de la résilience face au changement climatique. Avec 50 ans d'existence, l'Afdi compte désormais 420 organisations paysannes françaises membres, 59 organisations paysannes partenaires du sud ainsi que 18 pays d'intervention, sauf que « l'instabilité politique fait que le Mali ne peut plus être accompagné et Afdi ne conserve plus qu’un représentant au Burkina Faso », confie-t-il tristement. Bénévole depuis une vingtaine d'années au sein de l'Afdi, Thierry Desvaux cumule, aujourd'hui, deux fonctions, celles de président du groupe agroécologie climat d'Afdi national et celle d'administrateur Afdi BFC. Ses nombreuses années à la Sep de Bord lui ont permis d'acquérir des notions qu'il utilise aujourd'hui. « L'objectif de ce collectif était de chercher la complémentarité de chaque agriculteur pour mettre en avant la force du collectif. Nous avons tous réalisé une formation sur les relations sociales, pour savoir ce qui faisait la force et la faiblesse de chacun », confie-t-il. Cet aspect non négligeable a eu un impact direct sur sa fonction de bénévole actuelle. « Nous venons en appui aux organisations paysannes pour professionnaliser les collectifs d'agriculteurs. L'objectif est de leur suggérer des solutions techniques, d'établir une stratégie, de travailler sur la structuration du collectif et de leur permettre de créer plus de liens entre Afdi et les organisations agricoles », constate-t-il. Les organisations paysannes ne sont pas les seuls interlocuteurs privilégiés. L'ancien agriculteur icaunais intervient également fréquemment au sein d'établissements scolaires, pour « l'éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale ». C'est notamment avec des leaders africains que l'agriculteur icaunais converse devant les élèves. « Nous essayons d'organiser plusieurs rendez-vous avec les élèves afin de les fidéliser et potentiellement de les rallier à notre cause. Aujourd'hui, nous manquons de jeunes au sein de nos murs », observe-t-il.
« Rechercher l'autonomie des OP »
Assis dans son siège de bureau, l'ancien agriculteur, se remémore la semaine dernière aux côtés de responsables africains au Togo. Ce pays compte désormais plusieurs collectifs structurés, dont se félicite Thierry. « De nombreux agriculteurs réalisent des formations que nous proposons, notamment en ce qui concerne la construction à la résilience. En tant que responsable du groupe agroécologie climat, j’encourage au renforcement des capacités des organisations paysannes dans la résilience face au changement climatique et en particulier pour qu'elles puissent protéger leurs sols », affirme-t-il, fièrement, en regardant les photos du séjour. « Parmi la cinquantaine de fermes écoles du Togo j’en ai rencontré 3 dont celle de Charles. Il transmet avec passion ses réussites agroécologiques qui permettent d’être résilientes au changement climatique », détaille-t-il. Ces centres de formation permettent aux agriculteurs de s'y connaître davantage concernant les pratiques agro écologiques, comme la couverture des sols, la mise en place d'un couvert végétal, la complémentarité avec l'élevage, ainsi que l'agroforesterie. Issifou Aboulay, coordonnateur au sein d'un centre de formation, a d'ailleurs valorisé deux techniques qui ont fait leurs preuves. « Il y a le bokachi, une technique japonaise. C'est un compost issu de la fermentation de matières organiques qui, en l'absence d'air, agit comme un engrais. La seconde est le biochar, une méthode qui vient d'Amérique latine, qu'on peut qualifier de charbon végétal et qui permet d'obtenir du carbone dur et donc d'améliorer la structure du sol », détaille-t-il. Après son retour en France, Thierry Desvaux, conclut, en affirmant que « dans les 3 fermes écoles visitées, j’ai constaté que leur système de production agroécologique conduit en agriculture biologique est productif et plus performant économiquement que le conventionnel voisin ».
