Bovins allaitants
Ça roule, en Limousine
Josselin Laligant élève un troupeau limousin à Gissey-sous-Flavigny. Cette race bovine, relativement récente sur l’exploitation, lui donne entière satisfaction.

Bac pro en poche, en 2006, Josselin Laligant avait rapidement rejoint la ferme familiale et son cheptel bovin de race Blanc bleu belge. Quelques mois plus tard, l’élevage de Gissey-sous-Flavigny allait connaître un grand coup d’arrêt avec une bête positive à la tuberculose bovine. « L’abattage sélectif n’était pas encore possible. Tout le troupeau y est passé, soit près de 170 bêtes », mentionne le jeune Côte-d’orien, « je m’en souviens très bien : quelques jours avant le départ des animaux, les nuits, nous étions encore en train de faire des césariennes. C’était très particulier ». La page est désormais tournée à l’EARL de l’Épluvier. L’exploitation dispose aujourd’hui d’un cheptel de 80 mères Limousines, après un repeuplement réalisé dans le berceau de la race, dans les départements de la Creuse, de la Haute-Vienne, de la Corrèze et de l’Allier. Avec un recul d’une décennie, la Limousine apporte bien des avantages au jeune éleveur de 31 ans, désormais seul sur la ferme.
Le bon choix
Josselin Laligant avait pourtant pensé, un temps, repartir avec sa race d’origine : « en 2007, la FCO arrivait dans les pays du nord. Il n’était plus possible d’importer des vaches Blanc bleu. Cela a été l’occasion de réfléchir à une autre race. La Blanc bleu belge est la Formule 1 de la viande, elle est très exigeante : il fallait tout le temps s’en occuper, donner sans cesse à manger. Sur le plan sanitaire, quatre protocoles de vaccination étaient nécessaires chaque hiver. Cela n’empêchait pas les maladies. Mon père et moi faisions téter un veau sur deux. Les césariennes, c’était de jour comme de nuit ». L’EARL de l’Épluvier s’est inspirée de plusieurs élevages aux alentours, ayant déjà opté pour la race Limousine : « un ancien stage en exploitation m’avait aussi permis de côtoyer des troupeaux limousins, je connaissais leurs principales caractéristiques et les points clés de la conduite d’élevage. Nous nous sommes donc lancés ».
Des vêlages quasi terminés
Josselin Laligant est grandement satisfait de son orientation de 2007. L’éleveur réalise aujourd’hui des vêlages groupés et très précoces. Fin octobre, il ne restait plus que 10 veaux à naître : « tous les animaux naissent au pré, la race Limousine s’y prête plutôt bien. Les veaux sont particulièrement vigoureux quand ils rentrent dans le bâtiment, des impasses de vaccinations sont alors possibles, je ne vaccine d’ailleurs aucun animal. Les vêlages au pré me libèrent aussi de la place. Chez moi, les broutards partent de bonne heure, dès le mois de juin ». Aucune césarienne n’est nécessaire, contrairement à la race Blanc bleu belge. « Il n’y a aucune assistance. Un tour de pré suffit les matins pour aller mettre les boucles, c’est vraiment appréciable », indique l’éleveur, « de 14 % de mortalité en Bleu blanc belge, nous sommes passés à 6 % en Limousin, soit la moyenne des races allaitantes. L’année 2013, nous n’avons eu aucun problème jusqu’au sevrage ».
Le pari de la vente directe
Les cours de la viande Limousine sont en général 0,50 euro/kg plus élevés que son homologue Charolaise. L’année dernière, avec des prix plutôt baissiers, Josselin Laligant a vendu ses vaches et ses génisses à des prix voisins de 4 euros/kg, pour une moyenne de 410 kg de carcasses. L’éleveur écoule également une partie de ses animaux par la voie de la vente directe, lui rapportant entre 5 et 5,30 euros/kg, charges de la découpe déduites. Six animaux seront vendus cette année, avec une prestation clé en main assurée par Global, facturée 2,72 euros/kg de carcasse : « la viande revient chez moi en colis pesés, étiquetés et sous vide. Parfois, je fais faire de la farce, des saucisses, des saucissons ou des terrines : une majoration est alors appliquée sur la transformation. Il faut aussi ajouter 18 euros pour le ramassage de chaque bête et 100 euros pour la livraison des colis. Je n’ai quasiment rien à faire, si ce n’est de m’organiser pour les ventes. Cela est très intéressant et très pratique ». L’engraissement des bêtes est réalisé au moyen de fourrages et céréales de l’exploitation, avec l’apport d’un aliment complet provenant de la coopérative Dijon Céréales, site de Darcey. « La viande Limousine est très appréciée pour sa tendreté, nous ne faisons abattre que de jeunes animaux, des génisses ou des vaches qui ont fait un seul veau, afin de satisfaire au mieux la clientèle », ajoute Josselin Laligant.
Le bon choix
Josselin Laligant avait pourtant pensé, un temps, repartir avec sa race d’origine : « en 2007, la FCO arrivait dans les pays du nord. Il n’était plus possible d’importer des vaches Blanc bleu. Cela a été l’occasion de réfléchir à une autre race. La Blanc bleu belge est la Formule 1 de la viande, elle est très exigeante : il fallait tout le temps s’en occuper, donner sans cesse à manger. Sur le plan sanitaire, quatre protocoles de vaccination étaient nécessaires chaque hiver. Cela n’empêchait pas les maladies. Mon père et moi faisions téter un veau sur deux. Les césariennes, c’était de jour comme de nuit ». L’EARL de l’Épluvier s’est inspirée de plusieurs élevages aux alentours, ayant déjà opté pour la race Limousine : « un ancien stage en exploitation m’avait aussi permis de côtoyer des troupeaux limousins, je connaissais leurs principales caractéristiques et les points clés de la conduite d’élevage. Nous nous sommes donc lancés ».
Des vêlages quasi terminés
Josselin Laligant est grandement satisfait de son orientation de 2007. L’éleveur réalise aujourd’hui des vêlages groupés et très précoces. Fin octobre, il ne restait plus que 10 veaux à naître : « tous les animaux naissent au pré, la race Limousine s’y prête plutôt bien. Les veaux sont particulièrement vigoureux quand ils rentrent dans le bâtiment, des impasses de vaccinations sont alors possibles, je ne vaccine d’ailleurs aucun animal. Les vêlages au pré me libèrent aussi de la place. Chez moi, les broutards partent de bonne heure, dès le mois de juin ». Aucune césarienne n’est nécessaire, contrairement à la race Blanc bleu belge. « Il n’y a aucune assistance. Un tour de pré suffit les matins pour aller mettre les boucles, c’est vraiment appréciable », indique l’éleveur, « de 14 % de mortalité en Bleu blanc belge, nous sommes passés à 6 % en Limousin, soit la moyenne des races allaitantes. L’année 2013, nous n’avons eu aucun problème jusqu’au sevrage ».
Le pari de la vente directe
Les cours de la viande Limousine sont en général 0,50 euro/kg plus élevés que son homologue Charolaise. L’année dernière, avec des prix plutôt baissiers, Josselin Laligant a vendu ses vaches et ses génisses à des prix voisins de 4 euros/kg, pour une moyenne de 410 kg de carcasses. L’éleveur écoule également une partie de ses animaux par la voie de la vente directe, lui rapportant entre 5 et 5,30 euros/kg, charges de la découpe déduites. Six animaux seront vendus cette année, avec une prestation clé en main assurée par Global, facturée 2,72 euros/kg de carcasse : « la viande revient chez moi en colis pesés, étiquetés et sous vide. Parfois, je fais faire de la farce, des saucisses, des saucissons ou des terrines : une majoration est alors appliquée sur la transformation. Il faut aussi ajouter 18 euros pour le ramassage de chaque bête et 100 euros pour la livraison des colis. Je n’ai quasiment rien à faire, si ce n’est de m’organiser pour les ventes. Cela est très intéressant et très pratique ». L’engraissement des bêtes est réalisé au moyen de fourrages et céréales de l’exploitation, avec l’apport d’un aliment complet provenant de la coopérative Dijon Céréales, site de Darcey. « La viande Limousine est très appréciée pour sa tendreté, nous ne faisons abattre que de jeunes animaux, des génisses ou des vaches qui ont fait un seul veau, afin de satisfaire au mieux la clientèle », ajoute Josselin Laligant.
Des projets en réflexion
Josselin Laligant réfléchit à une éventuelle conversion en agriculture biologique. Une conduite déjà raisonnée de ses grandes cultures, avec une part d’herbe non négligeable dans ses terres arables, et une MAEC systèmes déjà contractée, l’approchent déjà de ce type d’agriculture. Le raisonnement est le même dans son élevage, dans lequel seuls les tourteaux seraient à exclure. Dans le même temps, Déborah Laligant, l’épouse de Josselin, envisage de rejoindre prochainement la ferme. Pour ce faire, la création d’un atelier de 12 000 poules pondeuses bio situé à l’écart du village est étudiée. Les fientes issues du poulailler pourraient être utilisées pour la fertilisation des productions végétales. « C’est une réflexion globale pour faire avancer la ferme. Augmenter le nombre de bêtes écoulées en vente directe serait également une bonne chose », commente l’éleveur.