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Groupement de défense sanitaire

À quand, les bonnes décisions ?

De nombreux dossiers ont été évoqués lors de l’assemblée générale du GDS à Sombernon.
Par Aurélien Genest
À quand, les bonnes décisions ?
Le sanitaire n’est pas pas une mince affaire. L’assemblée du GDS de Côte d’Or l’a encore démontré en relayant de nombreuses difficultés  rencontrées quotidiennement au sein des élevages. Les différentes interventions du jour se sont principalement concentrées sur les stratégies «largement perfectibles» de gestion de plusieurs maladies, qui ne font qu’accentuer les problèmes des éleveurs, déjà bien importants au lendemain de la campagne 2016.

Foyers tuberculose
Alors que la campagne de prophylaxie est actuellement réalisée à 60%, quatre foyers de tuberculose bovine sont recensés à ce jour en Côte d’Or, pour la moitié de recontaminations. Si la zone de la maladie ne s’est pas agrandie, les causes de ces recontaminations restent inchangées elles aussi. «Nous n’avançons pas» déplore Pascal Martens, en citant successivement les contaminations bovins à bovins, les blaireaux, le gibier et les zones humides. Le président du GDS rappelle les deux possibilités d’orientations existantes : «soit nous nous satisfaisons de ces résultats, c’est-à-dire vers un maintien aux environs de 10 foyers annuels, soit nous visons l’éradication. Dans ce cas, il faut absolument faire évoluer certains textes réglementaires mais aussi certaines pratiques».

Des préconisations
Sur les contaminations «bovins à bovins», le GDS regrette un parcellaire trop éclaté dans bien des cas en Côte d’Or. Une intervention du Conseil départemental lors de cette assemblée a mis en évidence la volonté du Département d’aller plus loin dans l’aménagement foncier. La zone de l’Auxois-Morvan sera désormais privilégiée dans les futures opérations foncières, tout comme les exploitations côte d’oriennes n’ayant rien fait depuis au moins quarante ans. En ce qui concerne la problématique récurrente des blaireaux, le GDS demande de remettre en vigueur le dispositif de ramassage des animaux accidentés sur toute la Côte d’Or, dans le but d’acquérir une vision départementale des contaminations. La neutralisation des terriers a de nouveau été demandée. «Il serait bon d’avoir une approche avec les Parlementaires afin de faire évoluer cette situation» souligne Pascal Martens.

Gibier et zones humides
Concernant le gibier, une jeune biche à Villy-en-Auxois et un sanglier à Villeberny ont été découverts infectés début janvier. Le président du GDS regrette que la réaction et les mesures prises «ne soient pas à la hauteur du risque considéré malgré l’existence de l’arrêté faune sauvage». Le représentant du GDS a ensuite abordé les zones humides : «les associations environnementales ont-elles peur d’assécher la Côte d’Or ? Je pense que si rien n’est fait, l’élevage désertera ces coteaux qui retourneront en épines. Et là, la zone humide, on en reparlera. J’attire également l’attention des Parlementaires sur ce sujet».

«Il faut aller vite»
Pascal Martens a de nouveau tiré la sonnette d’alarme lors de cette réunion, en demandant d’agir sans délai : «si nous voulons prendre en compte le dossier tuberculose et le faire évoluer, il faut aller vite. C’est une nécessité. L’élevage côte d’orien a déjà payé un lourd tribu pour cette maladie». Les discussions autour le tuberculose bovine n’étaient pas terminées ce 23 février. Le GDS a fait part de son intention de prendre contact avec les Parlementaires pour faire évoluer une nouvelle fois la réglementation sur l’abattage sélectif. «Nous demanderons le maintien des primes vaches allaitantes en abattage sélectif et la possibilité d’aider financièrement l’engraissement sur les prés régulièrement infectés» informe Pascal Martens, appuyé par le secrétaire général Florent Lefol.

Confidences

Pascal Martens faisait  part de sa détermination à l’issue de la réunion : «ce fut une très bonne assemblée générale. Dans ce genre de rendez-vous, tout comme dans nos actions quotidiennes, nous essayons d’être au plus près des éleveurs. La tuberculose bovine a encore une fois été le principal sujet abordé. Malgré la sortie de l’arrêté faune sauvage, le phénomène de recontamination n’évolue pas. Il faut que ça change. L’objectif que nous nous sommes fixé est toujours l’éradication. Le nombre de foyers a tendance à baisser, c’est très bien, mais il faut accentuer davantage la tendance. Au GDS, nous y croyons fortement. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir». Le président du GDS se confie sur la multitude de dossiers sur lesquels se penche le GDS : «le sanitaire, ce n’est jamais fini. Il y a toujours quelque chose et ce n’est pas près d’être terminé. Avec les barrières douanières tombées, le sanitaire conditionne l’accès aux marchés des animaux. Il y a aussi le changement climatique, les maladies émergentes, les échanges d’animaux qui évoluent.... Nous avons de plus en plus de dossiers à nous occuper, c’est vrai, et la crise structurelle à laquelle nous faisons face ne va rien arranger». La grande satisfaction de Pascal Martens demeure le travail des éleveurs : «nous n’en parlons pas assez et il faut accentuer la communication. Nous avons bien réussi à faire changer d’avis une personne comme Nicolas Hulot, qui parle désormais d’excellence sanitaire ! Il se rend enfin compte de l’excellent travail réalisé par 98% des éleveurs français. Quelques cas sporadiques sont trop souvent mis en avant. Certains médias et ONG voudraient en faire des généralités».