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Grandes cultures

ça chauffe sur les plateaux

Un jeune agriculteur évoque ses craintes suite au gros coup de chaud de la semaine dernière.
Par Aurélien Genest
ça chauffe sur les plateaux
Matthieu Duthu, à Froideville, dans un de ses champs de blé en pleine canicule.
Les cultures de Matthieu Duthu «tenaient bon» jusqu’à ces tout derniers jours. Mais le grand coup de chaud de fin juin a toutes les chances d’avoir rebattu les cartes dans ses 70 ha de blé et 50 ha d’orges de printemps. «Le potentiel a forcément été impacté car ces deux cultures étaient en plein remplissage des grains. Dans quelle mesure ? Je ne sais pas, nous évaluerons les dégâts dans la benne comme nous en avons l’habitude», commente le jeune exploitant de 32 ans, qui poursuit : «les cultures évoluaient plutôt bien jusqu’à cet épisode caniculaire. Nous étions sur un fil mais tout semblait aller. Malgré un déficit hydrique conséquent depuis plusieurs mois, nous avions la chance d’avoir eu quelques orages juste quand il le fallait. C’était le minimum syndical sur nos terres argilo-calcaires superficielles».

Interrogation pour le colza
Pour son colza, Matthieu Duthu avait notamment profité d’un orage l’été dernier pour faire lever ses 60 ha. «Pour la toute première fois, j’ai semé à partir des 6 et 7 août, alors que d’habitude, c’est plutôt autour des 22 et 23 du même mois. Heureusement, il y a eu des précipitations juste après les semis», indique l’exploitant agricole qui, comme bon nombre de ses homologues, sème plus tôt afin d’obtenir des plantes plus résistantes aux altises. «Nous ne somme pas épargnés par cette problématique insectes, mais la pression que nous avons aujourd’hui n’a rien à voir avec celle que connait le Châtillonnais», informe Matthieu Duthu, «il est encore possible de produire du colza ici, mais jusqu’à quand ? Les agriculteurs des alentours n’ont pas modifié leur sole ces dernières années. De toute façon, il n’existe pas de culture de remplacement».

La future récolte interroge le Côte-d’orien : «l’implantation du colza a été réussie, il était plutôt beau en entrée d’hiver. La saison est repartie précocement, ce qui a accéléré le cycle, mais nous avons eu du froid tardif. Les cultures semblent avoir souffert. La floraison a duré plus d’un mois ce qui n’est jamais trop bon...  Encore une fois, nous verrons à la moisson».

C’est parti
Les premières orges d’hiver ont été récoltées vendredi sur la commune de Vaux-Saules. Les derniers des 60 ha de l’exploitation devraient l’être ces toutes prochaines heures en fonction des conditions climatiques. Un résultat positif est espéré dans ces cultures : «elles étaient plutôt prometteuses il y a encore quelques jours. Je ne pense pas que le coup de chaud de fin juin ait eu impact significatif puisque le remplissage des grains était effectué».