Accès au contenu
AG de la FDSEA

70 ans et un gâteau qui grossit

La FDSEA de la Nièvre accueillait le président de la FNSEA, Xavier Beulin, vendredi 15 avril à Cours-Cosne-sur-Loire, pour les travaux de son assemblée générale annuelle. Une AG marquée du seau de la combativité et de l’unité, tant le syndicat majoritaire, dans le département comme ailleurs, doit faire front dans un contexte économique et institutionnel lourd. Les bougies du gâteau de ce 70ème anniversaire ont été soufflées comme il se doit et, en guise de mignardise, la FDSEA a présenté un rapport d’orientation combatif, tout axé sur le «projet économique pour les agriculteurs nivernais».
Par Emmanuel Coulombeix
70 ans et un gâteau qui grossit
Entre la partie statutaire du matin et les débats publics de l’après-midi, les adhérents de la FDSEA ont pu goûter au gâteau des 70 ans de leur syndicat départemental. Xavier Beulin a rappelé que le 70ème anniversaire de la FNSEA avait été fêté, il y a qu
Le travail de synthèse, présenté vendredi dernier, à la suite des deux jours de travail des élus à l’automne dernier, reflète une volonté de la FDSEA 58 de recentrer politiquement les enjeux et le rôle du syndicat dans le département. Combatif et rappelant la nécessité «de l’unité», Stépahne Aurousseau a laissé le soin à son secrétaire général adjoint, Alain Namy, de le présenter à la tribune. Le document précise d’abord les chantiers à ouvrir dans les filières, viande bovine et grandes cultures notamment. En allaitant, il prône «l’amélioration des performances technico-économiques par la vulgarisation, la formation, le développement», notamment grâce à un outil emblématique qu’est le Marault et au projet duquel la FDSEA participe. Il plaide aussi en faveur de l’approvisionnement local dans les collectivités, via l’Office départemental d’approvisionnement public sur lequel le syndicat travaille étroitement avec les élus départementaux. En grandes cultures, la FDSEA propose d’étudier «la diversification des assolements par l’introduction de nouvelles cultures porteuses de valeur ajoutée ou de solutions agronomiques», en apportant un regard de responsabilité aux «acteurs de la filière végétale à l’égard du territoire et de l’attente des agriculteurs pour de nouvelles propositions». Sur la diversification, enfin, le rapport d’orientation nourrit des ambitions pour «la valorisation des potentiels touristiques par les agriculteurs»  (Loire à vélo, canaux, le Morvan et les Lacs, la dynamique autour de la notion de terroir, viticole par exemple...). Il encourage aussi à «créer une dynamique «diversification» sur le types d’exploitations concernées par les ovins, les caprins, les volailles bio, la vente directe... avec l’obsession de l’impératif économique». Favoriser l’installation, faciliter l’orientation du foncier, mobiliser les élus syndicaux cantonaux pour qu’ils travaillent en lien avec les élus intercommunautaires, former les agriculteurs aux stratégies commerciales et marketing  : là-encore, la FDSEA entend imprimer sa marque.

Des principes réaffirmés
Elle entend aussi faire entendre sa petite musique sur des sujets et des approches transversaux. Par exemple, sur la relation entre le monde agricole et la société, le rapport propose d’ouvrir plusieurs chantiers  : «augmenter la présence des agriculteurs dans la vie sociale (associations, collectivités locales, comices...), accentuer l’ouverture des fermes, renforcer chez les agriculteurs la fierté communicatrice de leur travail, développer les occasions de rencontre et d’échanges avec les autres secteurs économiques»... L’équipe départementale du syndicat majoritaire a d’ailleurs déjà engagé ce mouvement depuis plusieurs mois. Au cours de l’AG, Stéphane Aurousseau, un peu plus tard, a formulé une proposition, reprise à son compte par le préfet de la Nièvre ensuite : organiser les journées du patrimoine agricole, aux mêmes dates que les Journées du patrimoine. Pour autant, la FDSEA entrevoit d’autres sujets transversaux qui l’attendent et lui impose d’affirmer quelques principes  : «la nécessité d’attirer du sang neuf dans l’agriculture nivernaise, l’attachement à un modèle d’exploitation à taille humaine, dont le chef d’entreprise a la maîtrise du capital, transmissible, la croissance interne de nos entreprises plus profitable que la croissance externe et enfin l’adoption d’une posture «développement» à la FDSEA pour accompagner le renforcement des compétences et des capacités d’adaptation des agriculteurs dans un monde complexe». La FDSEA, après 70 ans d’existence, prétend encore représenter longtemps les intérêts des agriculteurs du département, en étant là où ils l’attendent mais, c’est un virage, en étant aussi là où on ne l’attend pas forcément. Forte d’une progression de plus de 33% de la valeur des cotisations en 2015, la structure départementale a, depuis les dernières élections à la Chambre d’agriculture, raffermi sa légitimité et son aura, dans le monde agricole. La catastrophique année 2015 (crise économique, sanitaire et climatique) et l’absence de lisibilité sur les marchés et les politiques publiques à venir l’y ont sans doute fortement aidée.