FDSEA
Tout savoir sur le contexte sanitaire en élevage dans l'Yonne
La FDSEA de l'Yonne a organisé une réunion d'information à destination des éleveurs, le vendredi 17 mai, à Auxerre, afin de présenter le contexte sanitaire dans le département.
Le 17 mai, la FDSEA de l’Yonne a organisé une réunion d’information à destination des éleveurs, adhérents et non adhérents au syndicat. Les docteurs vétérinaires Marc Arbona, vice-président de l’ordre national des vétérinaires de Bourgogne Franche-Comté exerçant à la clinique vétérinaire de la Croix Blanche à Cussy-les-Forges, et Maxime Chassaing, chef du service vétérinaire de la DDETSPP 89 sont venus présenter le contexte sanitaire dans l’Yonne en axant sur les maladies suivantes : la FCO (fièvre catarrhale bovine), la MHE (maladie hémorragique épizootique) et la besnoitiose bovine.
L’objectif était d’informer sur les risques liés à ces maladies, donner les règles de biosécurité et indiquer la marche à suivre en cas de contamination.
Il faut savoir que la FCO et MHE sont des maladies infectieuses vectorielles transmises par des moucherons culicoides qui se nourrissent de sang. L’extension de ces maladies se produit surtout en période d’activité vectorielle, de mars à novembre.
La FCO touche les bovins et les ovins, tandis que la MHE touche principalement les bovins. L’infection des ovins et caprins est généralement asymptomatique.
La FCO a fait sa réapparition dans le Massif Central en 2023 avec une nouvelle souche inquiétante pour laquelle il n’existe, à ce jour, aucun vaccin. La MHE, elle, circulait dans le sud de l’Europe en octobre 2022 et est arrivée dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées en septembre 2023. C’est une maladie classée DE (c’est-à-dire déclaration obligatoire des foyers et contraintes aux mouvements sur un périmètre de 150 km) dans la loi de santé animale.
Quels signes cliniques ?
Les signes cliniques de la FCO sur les bovins sont divers : fièvre, symptômes locomoteurs et respiratoires, conjonctivite, ulcères de la bouche et des naseaux, avortement et veaux « idiots ». Ceux de la MHE sur les bovins sont aussi pluriels, avec des abattements, de l’hyperthermie variable, une congestion du mufle, de l’écoulement nasal avec croûtes au niveau des naseaux, de la salivation ou encore la boiterie.
Dans tous les cas, en cas de suspicion, la première étape à suivre est d’appeler son vétérinaire pour que celui-ci procède à une prise de sang. Il est utile de prévenir également la DDETSPP et le GDS 89.
En cas de contaminations, il est important de limiter la diffusion de la maladie en isolant les animaux malades, en nettoyant et désinfectant le matériel d’élevage, en attendant une vaccination.
L’Yonne étant pour l’heure encore en zone indemne concernant la MHE, la maladie est sous surveillance événementielle par la DDETSPP. Si un cas venait à se déclarer dans le département, la maladie viendrait à être réglementée. Alors, une zone réglementée de 150 km serait instaurée avec des restrictions de mouvements et une interdiction de mouvements d’animaux vers un autre État membre de l’UE. Certaines destinations vers des pays tiers font également l’objet de restrictions.
La besnoitiose inquiète
La besnoitiose, a, quant à elle, déjà été observée dans l’Yonne. C’est une maladie parasitaire vectorielle transmise par piqûres d’insectes (taons et stomoxes). Une transmission est également possible par les aiguilles à usage multiple. Après inoculation par la piqûre, le parasite (coccidie besnoitia besnoiti) se multiplie et forme des kystes parasitaires pouvant persister toute la vie du bovin (seule une partie des bovins contaminés exprime des signes cliniques).
La forme classique de la maladie évolue en trois phases : la phase fébrile du 3 au 10e jour après la contamination (avec pour symptômes : isolement de l’animal, larmoiements, jetage c’est-à-dire écoulements clairs, animal essoufflé, fièvre, congestion des muqueuses, photosensibilité) ; la phase d’œdème 1 et 2 semaines après la contamination (on remarque un œdème bien visible au niveau de la tête et aux extrémités des membres, des déplacements difficiles et pour les mâles une hypertrophie testiculaire) ; la phase de dépilation et sclérodermie à partir de la 6e semaine après la contamination (sont constatés un épaississement cutané durable semblable à une peau d’éléphant, des crevasses aux articulations, des dépilations diffuses, un amaigrissement, l’apparition possible de kystes sur la sclère oculaire c’est-à-dire le blanc de l’œil).
Le diagnostic clinique se fait par sérologie mais la maladie n’est détectable qu’à partir de la 6e semaine après contamination. Aucun traitement spécifique n’existe contre la besnoitiose bovine. Le meilleur moyen de garder le contrôle sur la situation sanitaire de son troupeau est d’effectuer une prophylaxie complète.
Les principaux vecteurs sont les taons et les stomoxes et il est difficile de lutter contre ces insectes. L’utilisation d’insecticide peut s’avérer utile mais la besoitiose est une maladie qui « s’achète ». Il faut donc contrôler les introductions de bovins dans les cheptels systématiquement.
À noter qu’il faut compter en moyenne 1 500 € pour une prophylaxie complète, cette somme peut paraître élevée mais c’est en réalité un investissement qui permet de repérer le plus tôt possible un cas au sein de son troupeau.
En cas de question ou pour la déclaration d’un cas d’une de ces maladies, contactez votre vétérinaire sanitaire, le GDS de votre département ainsi que la DDETSPP.