Programmes alimentaires territoriaux
Une vision d'ensemble

Chloé Monget
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Le 9 novembre, la Direction départementale des territoires (DDT) orchestrait une réunion technique ciblée sur les projets alimentaires territoriaux de la Nièvre (PAT) à Saint-Benin-D’Azy.

Une vision d'ensemble
Afin de rendre l'impact des PAT de la Nièvre concrets, des témoignages étaient proposés l'après-midi.

Afin d’établir un état des lieux de l’avancement des Programmes alimentaires territoriaux de la Nièvre (PAT) la Direction départementale des territoires (DDT) organisait une journée technique dédiée le 9 novembre à Saint-Benin-d’Azy.

La première partie de la journée était ciblée sur une vision avec le rappel des politiques publiques de l’alimentation via le Plan national pour l’alimentation (1) et l’alimentation durable (2) avec un focus sur leur déclinaison en Région et dans le département de la Nièvre. Dans ce cadre, les différents PAT de la Nièvre ont été présentés. Pour rappel, ce territoire en compte quatre : PAT de la Nièvre, porté par le Conseil départemental ; le PAT Nivernais Morvan, porté par le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays Nivernais Morvan ; le PAT du Pays Val de Loire Nivernais, porté par le PETR éponyme et le PAT de Nevers Agglomération, porté par la communauté d’agglomération de Nevers. D’ailleurs, selon la Direction régionale de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt, l’objectif fixé par le ministère d’un PAT par département est atteint en Bourgogne-Franche-Comté (3). Plus spécifiquement, les actions conduites dans la Nièvre ont été abordées, ainsi que leurs limites. Afin de remédier à ces dernières, des leviers d’actions et de perspectives ont été mis en lumière pour la restauration collective, le développement du maraîchage ou encore la sensibilisation des publics à l’alimentation durable et de qualité. En fin de matinée, un point a été fait sur les dispositifs intégrés dans les politiques publiques de l’aide alimentaire (épicerie solidaire, soutien européen à l’aide alimentaire via un budget dédié, etc.  (4) et un autre focus a été effectué sur l’accompagnement de l’éducation et de la promotion de la santé au travers du Programme national nutrition santé (5) en détaillant ce dernier (6).

Actions de terrain

Pour que tout cela soit plus concret, l’impact réel de ces divers programmes globaux a été démontré au travers de cinq témoignages. Le premier se concentra sur le concept d’espace test via l’intervention du Potager d’ici (tenu par Jean-Marie Lambert et Raphaël Revenu) qui fournit outre les particuliers, la Cuisine des Saveurs (7). Jean-Marie Lambert insiste : « l’espace test est une chance pour les hors cadre familiaux qui peuvent s’installer en limitant les risques et les moyens financiers engagés » avant de marteler : « Avec l’approvisionnement des cuisines collectives, il est nécessaire d’échanger sur nos contraintes respectives afin d’ajuster nos attentes d’un côté comme de l’autre. Pour nous, je pense notamment aux aléas climatiques qui parfois nous empêchent de fournir un produit spécifique. De plus, la rémunération est un point indispensable à aborder, car nous ne devons a minima couvrir les coûts de production ». La seconde intervention fut axée sur le développement de l’accès aux produits locaux via l’initiative de la commune de Livry avec l’implantation de casiers automatiques et d’une boulangerie au feu de bois au cœur du bourg. Adrien Aufèvre, maire, pointe : « nous avons orchestré cela en discutant avec les producteurs locaux. Le but étant d’offrir un débouché aux contraintes réduites, tout en offrant un service accessible en permanence aux administrés et touristes. Nous espérons une ouverture effective en 2024 ». Pierre-Jean Meyer, responsable du développement durable à la Commune de Varennes-Vauzelles, a ensuite pris la parole pour présenter Les Bourgeons de Varennes : « nous fournissons des restaurations collectives et cela fonctionne. En plus, nous voulons susciter la curiosité avec un pan pédagogique » avant de nuancer : « mais soyons clairs, il n’y a pas de retour économique sur investissement pour la commune. Mais finalement, notre but premier est de voir ce qui est possible de faire, tout en essayant d’inclure les administrés et les curieux ». Pour continuer sur ce thème de l’expérimentation, Nathalie Bau (Secours Catholique) a pris la parole afin de décortiquer l’action mise en place dans le territoire de Corbigny : « nous testons une tarification solidaire avec trois paliers : paiement à 100 %, paiement à 50 % et 10 % - le restant à charge étant supporté par le Secours Catholique - afin que tous puissent profiter de produits locaux, tout en simplifiant l’approvisionnement des producteurs au travers de commandes groupées et en garantissant leur rémunération. Pour le moment 18 personnes sont suivies par nos services dans ce cadre et force est de constater que cela semble être apprécié ». Pour conclure la journée, le projet d’atelier de découpe et de transformation avec magasin attenant de Saint-Benin-d’Azy, baptisé la Fermille (voir page 20), fut mis en lumière par Nicolas Fallet, agriculteur et associé de la SARL Au panier des Amognes, comme une initiative « collective et locale de A à Z : cela permet de valoriser nos productions tout en fournissant des produits locaux de qualité aux habitants. Tout le monde est gagnant ». La DDT stipule enfin que le site des services de l’État sera prochainement mis à jour avec les informations sur les PAT.


(1), (2), (3), (4), (5), (6) et (7). Voir encadré ci-dessous.

Photo supplémentaire ou de remplacement
La Nièvre compte actuellement quatre PAT : PAT de la Nièvre, PAT Nivernais Morvan, PAT du Pays Val de Loire Nivernais, et le PAT de Nevers Agglomération.