Actions syndicale
Premier avertissement

Chloé Monget
-

Afin d'obtenir des réponses politiques, la FDSEA 58 et les JA 58 (avec ceux de tous les cantons) s'associent pour une action d'avertissement à destination des pouvoirs publics. 

Premier avertissement
Le panneau de Montigny-Aux-Amognes retourné par les JA de Saint-Benin-D'Azy dans la nuit du 23 novembre. Crédit photo FDSEA 58 et JA 58.

Action nationale lancée récemment, « On marche sur la tête » vise à retourner les panneaux des villages pour alerter les pouvoirs publics sur la situation compliquée des agriculteurs pour nombre de problématiques. Ainsi, dans la Nièvre, les JA 58 – avec l’ensemble des JA des cantons – et la FDSEA 58 s’associent pour appliquer cette action. Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, Simon Gauche et Benjamin Maillault (coprésidents des JA 58) expliquent les motivations de leur engagement.

Accumulation insoutenable

« La réglementation est de plus en plus drastique en France et les lois contraignantes s’accumulent sans que le gouvernement propose de solutions viables pour les respecter, à l’image de la suppression progressive de l’abattement fiscal sur le GNR. Et à côté de cela, l’Union européenne, vient d’autoriser l’important de masse de produits qui ne respectent pas ces contraintes » expliquent les coprésidents des JA. De son côté, Emmanuel Bernard dénoce « des accords de libres-échanges passés avec la Nouvelle-Zélande pour une importation de 10 000 tonnes de bœuf notamment. En parallèle, l’Union Européenne va mettre en place une directive IED afin que la production bovine ait la même dimension que l’industrie. Dans le même temps, le gouvernement rabâche qu’il faut avoir une souveraineté alimentaire en France… Ces injonctions sont imposées par des directions complètement hors-sol et qui manifestement sont clairement bipolaires ! On ne peut plus continuer ainsi ». En plus de ces décisions européennes et gouvernementales, les JA rajoutent un point : « on nous rit au nez lorsque l’on parle du retard des paiements de la Région pour les PCAE des dossiers JA (voir TDB n° 1758), c’est inacceptable. Nous ne courberons plus l’échine ».

Futur retournement de situation ?

Emmanuel Bernard insiste : « face à tout cela, on marche clairement sur la tête. Il est grand temps d’en faire part au grand public, car finalement on est tous un peu dans le même bateau ». Simon Gauche et Benjamin Maillault ajoutent : « cette action de retournement de panneaux est visible et totalement pacifique. Il est indispensable d’avoir l’opinion publique de notre côté, afin d’obtenir un effet de masse solidaire sur ces questions ». Emmanuel Bernard stipule : « soit on souhaite profiter des produits français de qualité, alors il faut l’acquérir au juste prix, soit on opte pour les produits issus de l’importation. Là, certes les coûts d’achat seront moindres mais la qualité sera, elle, plus que lointaine voire inexistante ». Pour la Nièvre, le mouvement des retournements de panneaux est, selon les JA 58, suivi par l’ensemble des cantons : « pour chaque action, les maires des communes sont prévenus au préalable. Majoritairement, le mouvement est compris et suivi par les maires à l’image de la mairesse de Decize. Les campagnes grognent, il est grand temps que les pouvoirs publics nous entendent ». Emmanuel Bernard conclut en alertant : « Des réponses politiques concrètes et précises sont attendues dans les prochaines semaines afin d’avoir une définition claire du modèle agricole souhaité. Une fois établi, il faudra le protéger socialement, économiquement et politiquement. Si aucune décision n’est actée en la matière, il y a un risque que les actions ne soient plus maîtrisées ou pacifiques et là, c’est la responsabilité de l’État qui sera mise en cause pour en assumer les conséquences. Ce premier avertissement est donc à prendre au sérieux ».

Photo supplémentaire
Un retournement du panneau de Varennes-Vauzelles par les JA de Pougues-Guérigny le 23 novembre. Crédit photo FDSEA 58 et JA 58.